l'esprit faussé n'est point "caritas"
Luc Perrin - 2008-09-22 22:37:29
l'esprit faussé n'est point "caritas"
Chlorate, votre raisonnement est très sentimental, excusez moi du mot bien "pieusard", mais à très courte vue.
Vous vous placez sous le drapeau de L'esprit de la liturgie de J. Ratzinger mais, pour avoir lu l'ouvrage et l'avoir fait lire, il me semble que vous en dénaturez totalement le propos.
Loin de se gausser des rubriques comme vous le faîtes, imprégné en cela par une idéologie hélas trop banale, le théologien Ratzinger s'applique dans cet ouvrage, comme dans d'autres interventions, à une catéchèse des signes et symboles de la liturgie. La Messe des Invalides en a rappelé un élément, très matériel, qui figure dans le livre : le crucifix à l'autel.
Il ne prône aucunement une célébration "inesthétique, dite de manière atrocement vulgaire". Surtout, en rabattant la liturgie sur la seule dimension esthétique, si importante soit-elle, je crois, une fois encore, que vous êtes entièrement passé à côté du message du livre.
Le sens, donc notre acte de foi, se joue aussi et d'abord dans les signes dont nous nous servons : il est dangereux de séparer la forme et le fond. Le diable se niche avec prédilection dans les détails pour mieux embrouiller les âmes.
L'effondrement de la foi en la Présence réelle tant en Europe qu'aux USA parmi les catholiques accoutumés à la Forme ordinaire, ordinairement vécue (cf. les descriptions de D. Crouan), est un "signe des temps", si l'on peut dire, qui demande à être regardé de près.
Quand le cardinal Barbarin évoque dans La Nef une nécessaire évaluation, critique, de la liturgie depuis 40 ans, il se place au niveau de la foi. La charité coupée de la vérité n'a pas de sens chrétien.