+++ In memoriam : Frère Prem Bhai
Père M. Mallet -  2008-08-27 20:03:21

+++ In memoriam : Frère Prem Bhai

Décédé le 28 juin 2008, à 55 ans, des suites d'une crise cardiaque. Il a évangélisé l'Arounachal Pradesh (au Nord-est de l'Inde) ; arrêté huit fois, emprisonné cinq fois, il a parcouru 45.000 km à pieds et baptisé de sa main plus de 30.000 persones. Grâce à lui, le catholicisme, qui était très sévèrement interdit jusque là, compte 55 % de la population ! ----------

L’Inde pleure « le grand missionnaire » Par Mario Bard et John Newton, AED 14 juillet 2008 Les catholiques de l’Inde pleurent la mort d’un missionnaire bien-aimé, frère Prem Bhai, dont les exploits héroïques tiennent presque de la légende! Les aventures remarquables du frère Prem ressemblent à celles d’un Saint-Paul, ou encore d’un Robin des Bois des temps modernes. Fréquemment déguisé afin de pouvoir accéder au territoire contrôlé de la province de l’Arunachal Pradesh (dans le Nord-Est de l’Inde), il a enduré des arrestations à répétition, l’emprisonnement et il a été battu. Le bénédictin est décédé le 28 juin dernier à midi, à Colombo, capitale du Sri Lanka. Il ne s’est pas remis d’une crise cardiaque majeure survenue la veille. Il était alors en tournée de mission au Sri Lanka. Le frère Prem a été missionnaire dans la province d’Arunachal Pradesh pendant 25 ans en dépit des restrictions gouvernementales concernant l’activité missionnaire. La loi de cette province du Nord-Est de l’Inde prévoit des amendes de 10 000 roupies et deux ans d’emprisonnement pour des activités de ce type. En 2006, dans une entrevue qu’il avait alors accordée à l’Aide à l’Église en Détresse (AED), le frère Prem disait : « La police a toujours l’habitude de me suivre; j’ai été arrêté huit fois et emprisonné cinq fois parce que j’avais prêché. Cependant, je ne suis jamais resté en prison plus d’une journée car les chrétiens se sont toujours arrangés pour je sois relâché. » À trois occasions, le frère Prem a été battu par les autorités locales pour avoir prêché et baptisé dans la province. Lui et ses compagnons missionnaires ont pu obtenir les permis pour entrer dans l’Arunachal Pradesh en se déguisant. « Nous sommes parfois entrés dans la province déguisés en charpentier, en fermier, en boucher. Souvent nous avons marché plus de 100 kilomètres jusqu’à un village, à travers les montagnes et la neige. Nous rassemblions la population des villages durant la nuit. Nous pouvions ainsi prêcher pour ensuite partir rapidement. » À cause du travail missionnaire comme celui qu’a accompli le frère Prem, les chrétiens composent maintenant 55 pour cent de la population de l’Arunachal Pradesh, dont plusieurs sont médecins, avocats, ou ingénieurs et membres du gouvernement local. Quoique la loi interdisant la prédication du christianisme dans l’État existe toujours, la situation réelle l’a rendue obsolète. Cinquante prêtres desservent aujourd’hui 210 000 croyants dans la province et les laïcs sont très actifs dans l’Église. Les hommages ont afflué à l’endroit du bénédictin. Le père Ivan Vas, de la Société du Verbe Divin (SVD), a salué en lui le « grand missionnaire ». Marie-Ange Siebrecht, coordonnatrice de projet pour l’Inde à l’AED, a déclaré : « Il était une personne très spéciale. Toute sa vie a été dédiée à répandre la Bonne Nouvelle partout dans l’Arunachal Pradesh. » L’AED avait aidé le frère Prem pour le centre de prière qu’il dirigeait. Le frère Prem sera porté en terre à l’Ashram « Holy Trinity » (Sainte-Trinité) qu’il a fondé. (...) Le frère Kulandai Swami, un proche associé du défunt, a dit qu’il n’y avait pas un village de l’Arunachal que les pieds du missionnaire n’ont pas foulé.