pour alimenter votre réflexion !
Scribe - 2008-06-03 17:14:59
pour alimenter votre réflexion !
puis je m'arrête là car je n'ai presque plus de messages:
"Il est d’autant plus frappant que la doctrine constante est précisée en particulier dans un document qui a les caractères de l’infaillibilité : l’encyclique Quanta Cura17 du pape Pie IX.
L’Eglise a enseigné pendant quinze siècles une doctrine sur le rôle des autorités civiles en matière religieuse : l’Etat doit reconnaître la royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est Roi de l’Univers. Il a aussi le devoir d’assurer le bien commun et de protéger les citoyens (par exemple, contre les épidémies, contre la drogue, contre les perversions, contre les fausses nouvelles, mais également en matière religieuse). L’Eglise a toujours enseigné cette doctrine qui découlait du simple fait que la vérité et l’erreur n’ont pas les mêmes droits vis-à-vis de cet Etat, et donc que la vraie religion et les autres ne peuvent être mises sur le même pied. L’erreur, dans certains cas, peut être tolérée, mais seule la vérité a des droits.
Cela ne paraît plus évident de nos jours, compte tenu des idées libérales largement répandues depuis deux siècles, parce que la foi a beaucoup diminué et que si l’on ne croit pas vraiment, on peut être libéral18. Mais personne ne contestera que l’élève qui fait une erreur dans son problème n’a pas les mêmes droits que celui qui trouve la bonne solution ; ou que le médecin qui fait une erreur grave peut être condamné. Il en est de même en matière religieuse : la vraie religion a des droits que n’ont pas les religions fausses. Qui n’admet d’ailleurs que l’Etat doit empêcher de nuire certaines sectes ?
En ce qui concerne la liberté religieuse au for interne, il n’y a pas de problème : tout homme est tenu de chercher la vérité et d’y adhérer ; et s’il se trompe de religion, c’est un problème, grave d’ailleurs, entre Dieu et lui. Les pouvoirs publics n’ont pas à s’en mêler et l’on ne peut chercher à forcer quelqu’un à croire. L’Eglise a toujours condamné les abus qui se sont produits dans ce sens dans le passé.
Mais l’exercice public du culte concerne l’Etat, et pendant des siècles, dans de nombreux pays, la religion catholique a été protégée par l’Etat avec des droits exclusifs concernant l’exercice public du culte. Cela n’empêchait pas de tolérer l’existence d’autres cultes.
C’est en 1830 que l’abbé de Lamennais a soutenu que l’Etat devait admettre publiquement la liberté de tous les cultes. Il fut suivi par Montalembert et bien d’autres.
C’est alors qu’à la suite de Grégoire XVI, le pape Pie IX condamna de façon extrêmement ferme ces théories dans l’encyclique Quanta Cura qui a les caractères de l’infaillibilité en ce qui concerne les opinions condamnées, et dans son annexe, le Syllabus19.
Les conditions de l’infaillibilité de cette encyclique sont explicitées au § 14 : "Nous avons jugé bon d’élever à nouveau Notre Voix Apostolique. En conséquence, toutes et chacune des opinions déréglées et des doctrines rappelées en détail dans ces lettres, Nous les réprouvons, proscrivons et condamnons au nom de Notre Autorité Apostolique ; et Nous voulons et ordonnons que tous les fils de l’Eglise catholique les tiennent absolument pour réprouvées, proscrites et condamnées."
Sont condamnés dans cette encyclique ceux qui osent enseigner que : "Le meilleur régime politique et le progrès de la société civile exigent absolument que la société humaine soit constituée et gouvernée sans plus tenir compte de la religion que si elle n’existait pas, ou du moins sans faire aucune différence entre la vraie et les fausses religions." Cette proposition est condamnée de manière infaillible ; c’est donc que "les gouvernements doivent faire une différence entre la vraie et les fausses religions". Et est également condamné que "la meilleure condition de la société est celle où on ne reconnaît pas au pouvoir le devoir de réprimer, par des peines légales, les violations de la loi catholique, si ce n’est dans la mesure où la tranquillité publique le demande".
Cette proposition est condamnée de manière infaillible, c’est donc que le pouvoir a le devoir de réprimer par des peines légales les violations de la loi catholique, par exemple l’avortement, la profanation d’une église ou la production de films blasphématoires etc.
Est condamné également dans Quanta Cura, de façon infaillible, le fait de dire que : "La liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme. Ce droit doit être proclamé et garanti par la loi dans toute société bien organisée." (Opinion que Grégoire XVI qualifiait déjà de délire dans Mirari Vos – 1832).
C’est donc que la loi ne doit pas garantir indistinctement la liberté de tous les cultes, y compris les faux cultes.
Or Vatican II proclame dans Dignitatis Humanæ ce qui est condamné ainsi de façon infaillible.
§2 : "Le Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse… de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites selon sa conscience en privé comme en public20 seul ou associé à d’autres. Le droit… doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil."
§ 3 : "Le pouvoir civil… dépasse ses limites s’il s’arroge le droit de diriger ou d’empêcher les actes religieux."
Comme il s’agit de toutes les religions, on voit que, pour Vatican II, l’exercice public des faux cultes est devenu un droit au regard des autorités civiles. Il y a bien contradiction entre Dignitatis Humanæ qui proclame la "liberté religieuse" au for externe et Quanta Cura qui a condamné "La liberté de conscience et des cultes", même si les deux expressions ne sont pas identiques. En effet, l’expression "liberté religieuse" englobe bien "la liberté de conscience et des cultes" même si elle comprend également d’autres aspects (liberté de propagande, etc.). Les applications faites de Dignitatis Humanæ le confirment."
Cherchez l'erreur par rapport aux textes cités dans mon précédent message.