Cela faisait vingt ans...
Justin Petipeu -  2007-07-21 19:37:13

Cela faisait vingt ans...

…que je n’avais pas poussé la porte d’un presbytère paroissial. M’étant toujours considéré d’abord comme catholique romain, j’étais donc décidé à « renvoyer l’ascenseur » à Sa Sainteté le pape Benoît XVI et sonnai donc résolument à la porte de mon curé. Un homme d’environ 65/70 ans m’ouvre, chemisette blanche, pantalon beige et chaussettes blanches sous les sandales « Jésus »… - Bonjour, vous êtes le curé de la paroisse ? Je peux vous parler ? - Oui…entrez. Venez dans mon bureau. - Voilà, je suis un de vos paroissiens, j’habite près d’ici et je me demandais s’il était possible d’avoir une messe selon le missel de 1962 sur la paroisse… - ...?? - Une messe en latin, quoi... - Ah non, ce n’est pas possible ! Puis de toute façon, je ne vois pas l’intérêt ! Puis d’abord je serai bien incapable de la dire ; j’ai connu ça quand j’étais enfant mais franchement, je ne vois pas l’intérêt ; à moins que vous n’ayez fait de grandes études de latin ? (sourire moqueur) - M. le curé, on ne va pas refaire le débat. - De toute façon, les directives de l’évêque sont très claires. - Mais M. le curé, ce n’est pas l’évêque qui décide, selon le texte, c’est le curé… - Quoi !? mais moi je ne décide rien puis je suis incapable de vous la dire ; et on a reçu les directives de l’évêque, elles sont très claires. - Vous ne pensez pas à un prêtre du secteur qui serait susceptible de dire la messe selon le missel de 1962 ? - Ah non, non vraiment, je ne vois pas…Et de toute façon, les directives de l’évêque sont très claires. Il y a une paroisse à Nantes où « ils » font ça depuis des années, vous n’avez qu’à y aller. - C’est à plus de 60 kms… - De toute façon, je ne vois pas l’intérêt… - Merci M. le curé ! au revoir. Oserai-je vous dire, à ma grande honte, chers liseurs et néanmoins amis, le lâche soulagement qui s’empara de moi en revenant de cette entrevue ? Eh oui, j’étais soulagé, finalement, de n’avoir pas à assister à la messe d’un tel clerc. Mais je ne serais pas complet si je ne parlais pas de la joie profonde et sereine qui m’étreignit alors : le papiste, le romain, c’était moi.