Magnifique sermon de Mgr Fellay
Antoine -  2007-05-03 16:22:53

Magnifique sermon de Mgr Fellay

Il est étonnant que le sermon de Mgr Fellay du 29 Avril n’ait pas été évoqué sur le forum. Je n’ai pas encore écouté la conférence, mais le sermon est vraiment très beau, riche d’enseignements et de vérités de foi, elles même clairement mises en valeur. Tout d’abord, une grande partie du sermon traite du rituel d’inauguration d’un autel, où l’on comprend l’importance de cette cérémonie et le rôle primordial de l’autel dans les église, un autel et un rituel qui permettent de mettre en évidence la parfaite cohésion entre l’ancien testament et le nouveau testament, de dégager les raisons profondes de notre Foi catholique. Vraiment un très beau sermon où se dégagent avec clarté et précision notre Foi et d’où l’on tire un enseignement particulièrement riche pour la vie de l’âme. Et c’est avec tristesse et gravité que l’on prend conscience, à travers ce sermon, de l’enjeu dévastateur du remplacement des autels par de simples tables, remplacement qui atténue de façon considérable la foi, si on le rapporte à la richesse et l’importance de la relative aux autels. Ensuite Mgr Fellay nous parle de ce Motus Proprio qui plane dans les airs et qui devrait finir par atterrir. Il s’agit d’une volonté forte de Benoît XVI, et il est probable que ce texte finira par arriver. Quand ? En mai …. Plus probablement en fin d’année ou encore plus tard… Il semblerait que la dernière décision ait été d’envoyer des experts pour préparer les pays les plus hostiles à recevoir le Motus Proprio en fin d’année : en France et en Allemagne. On apprend également que les évêques allemands ont signé unanimement (c'est-à-dire tous les évêques) une lettre disant « On ne veut pas du Motu Proprio » Mais Mgr, en considérant ce MP se penche plus en détail sur l’exhortation post synodale écrite par Benoît XVI. Il constate qu’au sein de cette exhortation qui présente beaucoup de bons rappels (malheureusement qui seront sans effets), il est déjà donné aux évêques l’arme pour neutraliser le MP : même si la messe est permise, on maintiendra que l’évêque peut l’interdire au nom de l’unité liturgique. Ce sera le contraire de la situation actuelle où la messe est interdite et où l’évêque l’autorise…. Finalement Mgr note qu’il s’agira quand même d’un petit pas … et qu’il ne faut pas se faire de grande illusions sur la portée qu’aura cette libération…. Le dernier point abordé, et non le moindre, est le document sur les limbes. Ce texte semble ouvrir la possibilité de la vision béatifique pour les enfants morts sans baptême. Pour resituer le contexte, Mgr Fellay rappelle tout d’abord qu’il est de foi, que celui qui meurt avec le péché originel ne peut pas avoir la vision béatifique. Les limbes (effectivement non définis par le dogme), ne sont qu’une conclusion de cette vérité de foi. Or nier les limbes a forcément pour effet de relativiser toute la question du salut, (nécessité d’être baptisés pour aller au ciel) en attaquant directement la vérité de foi qui soutient la thèse des limbes. Or dans le contexte de relativisme ambiant, ce document a une portée très grave, et symptomatique du mal qui ronge l’Eglise. Bien sûr, les vérités de foi ne sont pas niées explicitement dans le texte, mais elles sont dangereusement attaquées et relativisées à partir du moment même où l’on affirme que les limbes n’existent pas. Il est évident que beaucoup comprendront ce texte, dans le sens que tout homme peut se sauver et que le baptême n’est pas nécessaire au salut. Il est très pertinent de voir en ce texte une nouvelle atteinte très grave à la foi (même si le texte en lui-même ne nie pas explicitement les vérités de foi, voir même les rappelle), atteinte allant dans le sens du relativisme ambiant et de la négation de la nécessité du baptême pour avoir la vision béatifique. Texte allant dans le sens que l’appartenance à l’Eglise n’est pas une nécessité pour sauver son âme, et donc forcément que l’on peut se sauver dans toute religion. Vraiment un très beau sermon, où les choses sont dites de façon claire et limpide, où le bon sens laisse place à un sentiment de tristesse vis-à-vis des attentes que nous avions de Rome… Je vous laisse découvrir ce sermon qui mérite d’être écouté. Non, la crise de l’Eglise n’est pas résolue, et elle ne se résoudra pas avec la seule libération de la messe. Elle se résoudra lorsque l’Eglise retrouvera toute sa cohérence, et lorsqu’elle réaffirmera haut et fort les vérités qui honorent Dieu, qui rendent justice à Notre Seigneur Jésus Christ, mort pour nous sur la Croix par un sacrifice admirable qui doit être au centre de la vie du catholique… Il y a une voie qui est large et facile, mais ce n’est pas celle qui mène au paradis…. Ce n’est pas la voie de la facilité que Notre Seigneur nous a enseigné, il est illusoire de vouloir faire du salut des hommes une choses aisée qui ne passerait pas par ce qu’Il nous a enseigné. La crise de l’Eglise se résoudra lorsque l’Eglise aura renoué avec la tradition.