Le choix du jour...
Le pèlerin du Sacré-Coeur -  2006-04-04 21:38:01

Le choix du jour...

LE CHOIX DU JOUR Lire Lolita à Téhéran Le bon choix...? Le lecteur est tout de suite emporté par ce témoignage d'une enseignante de littérature à l'Université de Téhéran peu après le départ du Shah. Privée de cours par les nouvelles autorités iraniennes, elle réussira à créer bénévolement et clandestinement chez elle des séances littéraires pour plusieurs de ses élèves. Ces rencontres entre jeunes femmes venues d'horizons très diverses, tant socialement qu'intellectuellement, vont leur permettre de se révéler et de résister aux pressions indignes exercées par le régime des Ayatolhas sur les femmes. Ces étudiantes, à travers la "Lolita" de Nabokof, la "Madame Bovary" de Flaubert et le Gatsby" de Fitzgérald, sur lesquels Azar Mafisi leur demande de réfléchir et de s'exprimer, découvriront leur propre personnalité et sortiront peu à peu de l'atmosphère étouffante qui les oppresse. Au long de ces pages sont énumérés les ravages que peuvent causer les régimes totalitaires et illusoires, remplis de promesses mensongères où "il devient impossible de faire la différence entre celui qui vous sauve et celui qui vous exécute". C'est à une prise de conscience salvatrice qu'aboutira l'enseignement de Madame Mafisi. Les mille et une vexations sous le régime de l'Ayatolhah Komengny pour réduire les femmes en servitude est hallucinant (1996) d'après tous les détails qui nous sont donnés ici et que confessent ces étudiantes. L'auteur a quitté l'Iran en 1997, mais l'Iran ne l'a pas quittés. Pour Azar la vraie démocratie n'existe pas sans liberté d'expression et d'imagination. Son esprit libéral et son caractère combatif l'ont poussée à lutter contre l'emprise intolérable d'hommes matchos au pouvoir tyrannique. Ainsi, à travers le prisme de la littérature, ses chers grands auteurs ont contribué à sortir de leur enlisement plusieurs de ses compatriotes iraniennes, moralement et physiquement ensevelies vivantes sous leurs tchadors !