Je reprends ici le fil développé plus haut et auquel je n'ai pas eu le loisir de répondre, étant retenue par mes obligations professionnelles.

Bien sûr que les mystères lumineux sont proposés et non point imposés, ce détail ne m'avait pas échappé. Et c'est la raison pour laquelle je trouve l'attitude de la Fraternité Saint Pie X d'autant plus choquante dans cette affaire.

Car, enfin, pour reprendre les termes de l'article de Pacte qui ont donné lieu a premier fil, et surtout, un argument bien connue de la FSSPX, elle aurait un rôle providentiel dans la préservation de la pureté de la foi en ces temps particulièrement troublé.

Alors, et je pose la question, cette fois-ci, pourquoi intervenir lorsque la pureté de la foi n'est pas en jeu (et je ne parlais pas ici du caractère licite d'une telle intervention), que la liberté des fidèles quant à la dévotion du rosaire est laissée entière et que, je tiens à le rappeler, outre, si je puis dire, les figures imposés des trois séries traditionnelles, il a toujours été loisible de réciter son chapelet en méditant n'importe quel mystère de la vie du Christ.

Cette intervention dans une dévotion proposée par le Très Saint Père est au minimum inopportune, créant un soupçon particulièrement mal venu en l'espèce quant à ce que le Saint Père pourrait proposer en matière de dévotion au fidèles catholiques, alors que rien ne peut lui être reproché de ce point de vue.

C'est très grave, puisqu'un tel soupçon, similaire à celui qui pèserait sur une mère de famille soupçonnée d'empoisonner ses enfants, entraîne forcément à terme la qualification d'indignité...et de là au sédévacantisme, il n'y a plus qu'un tout petit pas.

Enfin, le débat sur la nouveauté ne vaut que pour ce qui a toujours été cru et partout (pardon pour cette mauvaise citation de Saint Vinent de Lerins). Quant au rosaire, il ne s'agit certainement pas d'une croyance. Ne pas confondre immutabilité de la foi et immobilisme de la dévotion.

En supplément, pour alimenter la réflexion de chacun : je suis surprise que personne n'ait imaginé qu'il puisse s'agir d'une demande de la Sainte Vierge elle-même, relayée auprès du Pape par Soeur Lucie (et on connaît bien leur proximité). Si c'était cela, s'agissant d'une révélation privée, le Pape n'en aurait de toute façon pas fait état et la seule chose, qu'on doit lui faire le crédit d'avoir vérifié, mais qu'on peut faire par soi-même, est la conformité d'une telle dévotion avec la Révélation. Et, de ce point de vue là, la FSSPX n'a su formulé aucun reproche.