...et contraire à l’enseignement de tous les Pères de l’Église et de tous les Papes jusqu’à Vatican II, c’est précisément de ne plus reconnaître la part de responsabilité spécifique des responsables de la religion juive dans la mort de Notre-Seigneur. Cet enseignement est rappelé par saint Pie V dans Hebræorum gens et n’est évidemment en rien opposé au catéchisme du concile de Trente publié à la même époque :

Le peuple juif [hebræorum gens], le seul un temps élu de Dieu (...) dépassa d’abord tous les autres en grâce et sainteté, puis abandonné pour son incrédulité, mérita d’être réprouvé, puisque venue la plénitude du temps, ce peuple perfide et ingrat a repoussé avec impiété son Rédempteur et l’a tué d’une mort honteuse.

Pour taxer cet enseignement d’antisémitisme, il faut confondre race et religion, ce que l’Église n’a jamais fait, et pour cause puisque c’est de cette race que sont sortis la majorité des premiers chrétiens, comme le rappelle saint Jean Chrysostome (hom. 86) :

Considérez d’ailleurs jusqu’où va leur fureur aveugle et insensée ; leur impiété, et la funeste passion de l’envie qui les domine, ne leur permet plus de voir leurs plus chers intérêts, ils se dévouent eux-mêmes à la malédiction en s’écriant : « Que son sang soit sur nous », et ils appellent cette malédiction jusque sur leurs enfants : « Et sur nos enfants ». Cependant le Dieu plein de miséricorde n’a pas ratifié entièrement leur jugement ; car il en a choisi parmi eux et parmi leurs enfants qui ont fait pénitence, un Paul par exemple, et ces milliers de Juifs qui embrassèrent la foi dans la ville de Jérusalem.

Là comme ailleurs, “l’enseignement de Vatican II” a surtout consisté à brouiller les cartes...