Je m'interdis d'habitude d'intervenir sur le Forum (merci à XA pour m'avoir remémoré les codes...), mais face l'ignominie du procédé employé, trop c'est trop.
Voici donc la copie de la mise au point publiée sur mon réseau social :
Il est un sport répandu dans les milieux traditionalistes : prendre une photo sur un site diocésain ou paroissial et la commenter à l’envi pour montrer toute l’horreur de la réforme liturgique et de l’Église conciliaire.
Et de souligner ces « aubes-burkas » qui rendent les prêtres difformes (alors qu’ils existent de si belles aubes-violons pour corseter les prêtres), de s’indigner que, dans une célébrations d’enfants, garçons (et filles, ô horreur !) se retrouvent autour de l’autel en se tenant la main, ou encore de souligner que tel prêtre ne met pas le petit doigt là où il faut, signe évident de son manque de foi en la Présence Réelle…
Au fil de ces sites, photo commentée après photo commentée, se distille ainsi une haine tranquille de l’Eglise où les sarcasmes le disputent aux rires moqueurs contre tout ce qui n’est pas « Tradition ». Voire carrément des accusations d’« hérésie » atteignant jusqu’à nos évêques et certains cardinaux…
Mais quand l’exercice se retourne contre eux, plus de rire chez les tradis : l’Eglise est en danger !
Voilà donc une photo du cardinal Raymond L. Burke, préfet du Tribunal Suprême de la Signature apostolique : celui-ci était dimanche 26 novembre en l’église romaine Sainte-Marie-de-Nazareth.
Pour cette messe, Son Éminence avait revêtu la cappa magna, une longue cape de 6 mètres de soie. Sur sa page personnelle de Face book, un journaliste de La Croix sourit de cet accoutrement qui tient plus du ridicule que de la dignité que l’on est en droit d’attendre d’un cardinal en 2010.
Bien au-delà du cas d’espèce du cardinal Burke, qui n’est plus alors évoqué dans la discussion, il s’ensuit alors un débat sur le retour en force de ces attributs liturgiques dans certains milieux de l’Eglise, ces dernières années. Car, tout de même, il y a là un mouvement de fond, qui va bien au-delà du seul attachement, somme toute légitime, à des formes anciennes et respectables de la liturgie.
Les ressorts d’une telle attitude sont multiples. Mais, à la suite d’Anne Soupa (que je ne suis pas toujours dans sa critique de l’Eglise que je trouve trop systématique et revendicative) on peut quand même se demander si ce retour aux « dentelles et froufrous » n’est pas, chez certains prêtres, l’expression d’une homosexualité refoulée. Comment ne pas s’étonner, d’ailleurs, que ce soit justement ceux-là qui, mettant abominablement en rapport homosexualité et pédophilie, déclenchent de véritables « chasses aux homos » dans les séminaires ?
Ces mêmes sites Internet cités précédemment ont aussi l’habitude de prendre ici un bout d’une phrase et là le bout d’un autre pour faire dire à quelqu’un ce qu’il n’a pas dit.
Les commentaires Face book tiennent plus de la conversation de sacristie que de l’étude théologique : grâce à un rapide copier-coller, il était donc facile de tenter un rapprochement ignoble entre le début et la fin de la conversation pour insinuer que c’est au cardinal Burke que j’attribuais le qualificatif d’« homosexualité refoulée »…
Ce n'est certainement dans les discussions du FC qu'on parviendrait à extraire l'une ou l'autre phrase permettant d'insinuer que l'un ou l'autre liseur insulte le pape ou les évêques, voire mette en doute leur orthodoxie ! |