Le rôle du juge, comme d'ailleurs le rôle de tous ceux qui participent au jugement, jusques et y compris les avocats de toutes les parties, est de rechercher la vérité.
Et de répondre à la question : ce mariage ne serait-il pas nul ?
(c'est ainsi qu'on formule la question, le mariage étant présumé valide).
Et le juge (ici le pape, comme il était fréquent pour les familles des souverains - ce qui est maintenant la règle obligatoire) a cherché la vérité : le 1° mariage était-il ou non valide ?
Et la réponse fut donnée en toute rectitude d'intention : il était valide.
Et la réponse aurait été la même quelles que soient les conséquences, quelles que soient les menaces.
Le pape n'a pas hésité à affirmer la vérité, tout en connaissant les conséquences de cette sentence judiciaire.
Cela jette une grande lumière sur l'affaire Stéphanie de Monaco : le mariage avait été déclaré nul, et on a accusé le pape de reculer sous les pressions, d'avoir une justice à deux vitesses, etc. Si le pape n'a pas reculé devant le puissant Henri VIII, vous pensez bien qu'il n'allait pas reculer devant la fille du prince âgé d'un micro-état, quelque sympathique que soit ce micro-état.
Au surplus, dans les causes matrimoniales, les pièces du dossier restent secrètes, afin de préserver la vie privée des intéressés : il n'est pas indispensable que la presse sache que telle ou telle personne est, par exemple, malade mentale, incapable d'assumer les obligations essentielles du mariage, ou impuissante.
|