Incontestablement, ce consistoire a une toute autre allure que le précédent, qui eut lieu il y a maintenant trois ans. Au-delà de la promotion d'évêques émérites et d'électeurs âgés (un tiers a plus de 75 ans), l'arrivée du jeune trio Burke-Ranjith-Piacenza , proche du traditionalisme, est une excellente nouvelle pour l'Eglise. En même temps, il est possible que le pape ait nommé cardinaux ceux qui occuperont dans les prochains mois les deux premiers postes de la curie, à la tête de la secrétairerie d'Etat et de la congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Parallèlement, ce nouveau consistoire signale le déclin du catholicisme en Europe. Il n'y a aucun cardinal français, même honorifique. Cela veut par exemple dire que l'archevêque de Marseille risque de ne pas l'être après trois prédécesseurs cardinaux... Une figure en vue comme Mgr Zollitsch, puissant président de la conférence en Allemagne, voit de son côté, un "petit jeune", son confrère de Munich, coiffer la barrette.

En même temps, le pape a donné un gros cadeau aux anti-ratzinguériens. Osservatore vaticano a montré ces temps-ci que ces derniers n'avaient pas de leader et que tous leurs espoirs reposaient dans une figure montante :

" Mgr Gianfranco RAVASI, exégète crypto-bultmannien, théologien modérément moderniste, président du conseil pontifical pour la Culture. Délibérément hostile au motu proprio Summorum Pontificum et à la ligne générale du pontificat, sous les hauts plafonds de son bureau, au Transtevere, passent et repassent les cardinaux Tauran, Kasper, les monsignori ou évêques de la Secrétairerie d’État, les amis du fort trouble cardinal Re et même ceux du cardinal Sodano. Le malheur pour lui et pour les siens est que Ravasi n’est pas encore cardinal et qu’il lui faut absolument le devenir lors du consistoire de l’automne. "

Ce 20 novembre, le cardinal Ravasi sera revêtu de la pourpre cardinalice.