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JUILLET 2003 A MARS 2011

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Quelques infos : Imprimer
Auteur : Athanasios D.
Sujet : Quelques infos :
Date : 2010-07-27 12:22:03


C'est tout de même incroyable cet acharnement à justifier ce qui a été rejeté et condamné comme hérésie de concert par l'Eglise occidentale et orientale lors du VIIIème concile de 879-880 avec approbation du pape Jean VIII et de ses légats!



Le VIIIème Concile oecuménique de Constantinople reconnu par Rome date de 869-870. Sur le conciliabule de Photius de 879-880 que les Orthodoxes tiennent faussement pour le VIIIème concile oecuménique de Constantinople, je vous renvoie à l'Histoire universelle de l'Eglise Catholique de Rohrbacher qui nous livre une version peu flatteuse et dont la conclusion est que non seulement le pape Jean VIII ne l'approuva pas, mais bien plus il le condamna.

Et de fait, ayant été pleinement informé des prévarications de ses trois légats et des fourberies de Photius, il envoya pour légat à Constantinople le diacre Marin, l'un de ceux qui avaient présidé, de la part d'Adrien II, au huitième concile œcuménique, et lui donna ordre de casser et d'annuler tout ce qui s'était fait dans le conciliabule de Photius.



_____

Enfin, relisez Jean 15,26 : Quand je viendra le Défenseur, que je vous enverrai d'auprès du Père, lui, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.
Où est-il écrit qui procède du Père et du Fils ?



Saint Augustin répond à la question:

On nous fera peut-être ici cette question: L'Esprit saint procède-t-il aussi du Fils? Le Fils est Fils du Père seulement, et le Père est exclusivement le Père du Fils; or, l'Esprit saint n'est pas l'Esprit d'une seule des deux premières personnes divines, il est l'Esprit des deux, puisque Jésus-Christ dit expressément: «L'Esprit de votre Père qui parle en vous», (Mt 10, 20) et que l'Apôtre nous dit de son côté: «Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans vos coeurs» (Ga 4, 6). Et je ne vois pas d'autre raison pour laquelle on lui donne le nom d'Esprit, car si on nous interroge sur ce que nous pensons de chacune des autres personnes, il n'y a que le Père et le Fils à qui nous puissions donner ce nom d'Esprit. Or, ce nom qui est le nom commun des deux premières personnes, a dû être donné proprement à celui qui n'est pas l'Esprit de l'un d'eux, mais qui est le principe d'union des deux personnes divines. Pourquoi donc n'admettrions-nous pas que l'Esprit saint procède du Fils, puisqu'il est aussi l'Esprit du Fils? S'il ne procédait pas de lui, le Fils de Dieu n'aurait pas s oufflé sur ses disciples après sa résurrection, en leur disant: «Recevez le Saint-Esprit», c'est aussi de cette vertu de l'Esprit saint que l'Évangéliste veut parler, quand il dit: «Une vertu sortait de lui et les guérissait tous» (Lc 6, 19). Mais si l'Esprit saint procède du Père et du Fils, pourquoi le Fils déclare-t-il qu'il procède du Père? C'est parce qu'il a coutume de rapporter tous ses attributs divins à celui de qui vient sa nature divine. C'est dans ce même sens qu'il dit ailleurs: Ma doctrine n'est pas ma doctrine, mais la doctrine de celui qui m'a envoyé. Si donc on doit regarder comme sa doctrine la doctrine qu'il déclare être non la sienne, mais celle de son Père, à plus forte raison doit-on entendre que l'Esprit saint procède de lui, lorsqu'il dit: «Qui procède du Père», et non: Il procède de moi. C'est du Père que le Fils a reçu d'être Dieu, c'est du Père aussi qu'il a reçu d'être le principe d'où procède l'Esprit saint. C'est ce qui nous explique, aussi pourquoi on ne dit pas de l'Esprit saint qu'il est né mais qu'il procède; car s'il était appelé Fils, il faudrait dire qu'il est le Fils des deux personnes divines, ce qui serait une absurdité, car on ne peut être le Fils de deux personnes, que lorsque ces deux personnes sont le père et la mère, or, loin de nous de supposer quelque chose de semblable entre Dieu le Père et Dieu le Fils. Disons plus, même, parmi les hommes, le fils ne procède pas en même temps du père et de la mère, car au moment où il procède du père dans la mère, il ne procède pas de la mère. Quant à l'Esprit saint, il ne procède pas du Père dans le Fils et du Fils dans les créatures qu'il sanctifie, il procède en même temps du Père et du Fils, car nous ne pouvons dire que l'Esprit saint ne soit pas la vie, puisque le Père est la vie, et que le Fils aussi est la vie, et ainsi de même que le Père qui a la vie en lui-même, a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même (Jn 5), ainsi a-t-il donné au Fils que la vie procède de lui, comme elle procède du Père.



Ainsi que saint Thomas d'Aquin [NdAth: les notes supprimées pour faciliter la lecture se trouvent dans le lien]:

Remarquons aussi que la mission de l'Esprit Saint vient du Père et du Fils communément, comme l'indique symboliquement l'Apocalypse : L'Ange me montra un fleuve d'eau de la vie - c'est-à-dire l'Esprit Saint - procédant du trône de Dieu et de l'Agneau - c'est-à-dire du Christ. Voilà pourquoi, pour la mission de l'Esprit Saint, il est fait mention du Père et du Fils par lesquels, en vertu d'une égale et même puissance, il est envoyé. Aussi le Christ présente-t-il parfois le Père comme celui qui envoie, mais cependant pas sans le Fils - Mais le Paraclet, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom11 -, et parfois il se présente lui-même comme celui qui envoie, mais pas sans le Père : QUE MOI JE VOUS ENVERRAI D'AUPRÈS DU PÈRE, parce que tout ce qu'opère le Fils, il le tient du Père - Le Fils ne peut rien faire de lui-même.

En second lieu, le Seigneur révèle la procession éternelle. Et là il montre également que l'Esprit Saint appartient au Fils, en disant : L'ESPRIT DE VÉRITÉ, car lui-même en effet est la Vérité - Moi je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; et que l'Esprit Saint appartient au Père, lorsqu'il dit : QUI PROCÈDE DU PÈRE. Ainsi donc, quand il dit : L'ESPRIT DE VÉRITÉ, cela revient au même que s'il disait : l'Esprit du Fils - Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils.
Et puisque ce nom « esprit » exprime une certaine impulsion, et que tout mouvement a un effet qui convient à son principe (comme la chaleur rend chaud), il s'ensuit que l'Esprit Saint rend ceux auxquels il est envoyé semblables à celui dont il est l'Esprit. Et parce qu'il est L'ESPRIT DE VÉRITÉ, il enseigne la vérité tout entière, comme il est dit plus loin : Mais quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous enseignera la vérité tout entière. - L'inspiration du Tout-Puissant donne l'intelligence. De même, parce qu'il est l'Esprit du Fils, il fait des fils - Vous avez reçu un esprit d'adoption filiale.

(...)

Mais parce qu'il dit : QUI PROCÈDE DU PÈRE, sans ajouter « et du Fils », les Grecs disent que l'Esprit Saint ne procède pas du Fils, mais seulement du Père, ce qui ne peut absolument pas être.
En effet, l'Esprit Saint ne pourrait pas être distingué du Fils s'il ne procédait du Fils ou, inversement, si le Fils ne procédait de lui, ce que personne ne dit. Car on ne peut pas dire qu'entre les personnes divines, qui sont tout à fait immatérielles et simples, il y ait une distinction matérielle, celle qui se fait selon la division de la quantité (la matière étant le fondement de la quantité). Il faut donc que la distinction des personnes divines soit selon le mode d'une distinction formelle, parce qu'il faut qu'elle soit selon une opposition. Car des formes non opposées, quelles qu'elles soient, peuvent se trouver ensemble dans une même réalité sans diversifier le sujet ; par exemple, le blanc et le grand. C'est pourquoi, pour les personnes divines, l'innascibilité et la paternité, parce qu'elles ne s'opposent pas, appartiennent à une seule personne. Si donc le Fils et l'Esprit Saint sont des personnes distinctes procédant du Père, on doit les distinguer par des propriétés opposées ! : non pas opposées selon l'affirmation et la négation, ni selon la privation et l'avoir, parce qu'alors le Fils et l'Esprit Saint seraient l'un par rapport à l'autre comme l'être et le non-être, ou comme le parfait et le dépourvu, ce qui répugne à leur égalité ; ce n'est pas non plus selon l'opposition de contrariété, parce qu'entre des contraires, l'un est toujours plus parfait que l'autre. Il reste donc que l'Esprit Saint se distingue du Fils par la seule opposition relative.

Or cette opposition ne peut exister que du fait que l'un des opposés se rapporte à l'autre. Car des relations diverses entre deux réalités et une troisième ne s'opposent pas directement, si ce n'est peut-être accidentellement dans les conséquences. Aussi reste-t-il, pour que l'Esprit Saint se distingue du Fils, à leur attribuer des relations opposées, par lesquelles ils s'opposent mutuellement. Et on ne peut trouver d'autres relations que des relations d'origine, selon que l'un vient de l'autre. Il est donc impossible, supposée la Trinité des personnes, que l'Esprit Saint ne vienne pas du Fils.

Certains disent que l'Esprit Saint et le Fils se distinguent selon la différence des processions, en tant que le Fils est à partir du Père en naissant, et l'Esprit Saint en procédant.
Mais on revient encore à la même question : comment ces deux processions diffèrent-elles ? En effet, on ne peut pas dire qu'elles se distinguent par ce qui serait reçu de divers dans la génération, à la manière dont la génération de l'homme et celle du cheval diffèrent selon les diverses natures communiquées ; en effet, c'est la même nature divine que le Fils reçoit du Père en naissant, et l'Esprit Saint en procédant. Il reste donc qu'ils se distinguent seulement selon l'ordre d'origine, c'est-à-dire en tant que la naissance du Fils est principe de la procession de l'Esprit Saint. C'est pourquoi, si l'Esprit Saint n'était pas [à partir] du Fils, il ne serait pas distinct de lui, pas plus que la procession ne serait distincte de la naissance.

C'est pourquoi même les Grecs reconnaissent un certain ordre entre le Fils et l'Esprit Saint : ils disent que l'Esprit Saint est l'Esprit du Fils, et que le Fils opère par l'Esprit Saint, mais non pas l'inverse. Certains aussi concèdent que l'Esprit Saint est [à partir] du Fils et cependant ils ne veulent pas concéder que l'Esprit Saint procède du Fils ; mais là ils parlent manifestement avec impudence. Nous utilisons en effet le mot « procession » pour tout ce qui est, d'une manière ou d'une autre, [à partir] d'un autre (ab alio), et c'est pourquoi, en raison de son caractère très commun, ce mot convient pour désigner l'existence de l'Esprit Saint à partir du Fils, existence dont on ne peut trouver dans les créatures aucun exemple à partir duquel on pourrait lui donner un nom propre, comme le nom de « génération » pour le Fils. Car si dans les créatures on trouve bien une personne procédant selon la nature comme fils, on n'en trouve pas qui procède selon la volonté comme amour. Voilà pourquoi on peut conclure que l'Esprit Saint, quelle que soit la manière dont il se rapporte au Fils, procède de lui.

Cependant, certains parmi les Grecs affirment qu'on ne doit pas dire que l'Esprit Saint procède du Fils parce que cette préposition « de » (a ou ab) désigne chez eux un principe ne dépendant pas d'un principe, ce qui convient au Père seu1. Mais cette raison n'est pas contraignante parce que le Fils est avec le Père un seul principe de l'Esprit Saint, comme aussi des créatures. Or, bien que le Fils tienne du Père d'être principe des créatures, on dit cependant que les créatures sont [à partir] du Fils ; aussi peut-on dire, pour la même raison, que l'Esprit Saint procède du Fils. Et rien ne s'oppose à ce que le Seigneur dit ici : QUI PROCÈDE DU PÈRE, et non pas « du Père et du Fils », car il dit semblablement : QUE MOI JE VOUS ENVERRAI, et cependant on comprend que c'est le Père qui envoie, du fait qu'il ajoute : D'AUPRÈS DU PÈRE. De même encore, le fait qu'il ajoute : L'ESPRIT DE VÉRITÉ, c'est-à-dire du Fils, fait comprendre qu'il procède du Fils. Car toujours, comme nous l'avons dit, le Fils est conjoint au Père et réciproquement, en ce qui concerne la procession de l'Esprit Saint ; ainsi emploie-t-on des expressions diverses pour signifier la distinction des personnes.



Il traite également du sujet dans:

1) les articles 2 à 4 de la question 36 de la Prima Pars de la Somme de théologie:

Il est nécessaire d’affirmer que le Saint-Esprit procède du Fils ; s’il n’en procédait pas, il ne pourrait d’aucune manière s’en distinguer. Cela ressort de ce qui a été dit jusqu’ici. En effet, on ne peut pas dire que les Personnes divines se distinguent l’une de l’autre par quelque chose d’absolu ; il s’ensuivrait que les Trois n’auraient pas une essence unique, puisqu’en Dieu tout attribut absolu appartient à l’unité d’essence. Il reste donc que les Personnes divines se distinguent entre elles uniquement par des relations. Mais ces relations ne peuvent distinguer les personnes, sinon autant qu’elles sont opposées. La preuve en est que le Père a deux relations : par l’une il se rapporte au Fils, et par l’autre au Saint-Esprit ; cependant, comme ces relations ne s’opposent pas, elles ne constituent pas deux personnes ; elles n’appartiennent qu’à une seule personne, celle du Père. Donc si, dans le Fils et dans le Saint-Esprit, on ne pouvait trouver que les deux relations qui rapportent chacun d’eux au Père, ces relations ne seraient pas opposées entre elles, pas plus que les deux relations qui rapportent le Père à chacun d’eux. Aussi, de même que le Père n’est qu’une personne, il s’ensuivrait pareillement que le Fils et le Saint-Esprit ne seraient qu’une personne, possédant deux relations opposées aux deux relations du Pere. Mais c’est la une hérésie, car on détruit ainsi la foi en la Trinité.

Il faut donc bien que le Fils et le Saint-Esprit se réfèrent l’un à l’autre par des relations opposées. Or, en Dieu, il ne peut y avoir d’autres relations opposées que des relations d’origine, on l’a montré plus haut ; et ces relations d’origine opposées entre elles sont celles de principe d’une part, et de terme émané de ce principe, d’autre part. En définitive, il faudra dire ou bien que le Fils procède du Saint-Esprit mais personne ne le dit ; ou bien que le Saint-Esprit procède du Fils ; et voilà ce que nous confessons.

Et l’explication que nous avons donnée plus haut de leur procession respective s’accorde avec cette doctrine. On a dit que le Fils procède selon le mode propre à l’intellect comme Verbe ; et que le Saint-Esprit procède selon le mode propre à la volonté, comme Amour. Or nécessairement l’amour procède du Verbe : nous n’aimons rien en dehors de ce que nous appréhendons dans une conception de l’esprit. De ce chef encore il est donc clair que le Saint-Esprit procède du Fils.

L’ordre même des choses nous l’apprend. Nulle part en effet on ne trouve de multitude qui procède sans ordre d’un principe unique, a moins qu’il s’agisse de pure distinction matérielle ; ainsi un même ouvrier fabrique une multitude de couteaux matériellement distincts les uns des autres, sans qu’il y ait d’ordre d’entre eux. Mais, dès qu’on dépasse le cas de la distinction purement matérielle, on trouve toujours un ordre dans la multitude produite ; si bien que l’ordre qui éclate jusque dans la production des créatures manifeste la beauté de la sagesse divine. Donc, s’il y a deux personnes qui procèdent de l’unique personne du Père : le Fils et le Saint-Esprit, il faut bien qu’il y ait un ordre entre elles. Et l’on ne peut en assigner d’autre qu’un ordre de nature, l’une procédant de l’autre ; à moins de supposer entre elles une distinction matérielle, ce qui est impossible.

Aussi les Grecs reconnaissent-ils que la procession du Saint-Esprit a une certaine relation avec le Fils. Ils concèdent que le Saint-Esprit est l’Esprit du Fils, qu’il provient du Père par le Fils ; certains d’entre eux, dit-on, concèdent même qu’il est du Fils, ou qu’il découle du Fils, mais non pas qu’il en procède. Il y a là, semble-t-il, ignorance ou malignité ; car, si l’on veut bien y réfléchir, on verra que parmi les mots qui ont trait à une origine quelconque, celui de procession est le plus général. Nous en usons pour désigner n’importe quelle origine ; par exemple, on dit que la ligne procède du point, que le rayon procède du soleil, la rivière de sa source, et de même en toutes sortes d’autres cas. Aussi, du fait qu’on admet l’un ou l’autre des mots évoquant l’origine, on peut en conclure que le Saint-Esprit procède du Fils.



2) dans les numéros 24 et 25 du 4ème livre de la Somme contre les Gentils:

Certains esprits, obstinément butés contre la vérité, font appel à des arguments, à peine dignes d'être réfutés, qui tendraient à prouver le contraire. On prétend par exemple que le Seigneur, parlant de la procession de l'Esprit-Saint, dit, sans faire mention du Fils, qu'il procède du Père: Lorsque sera venu le Paraclet, que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de Vérité, qui procède du Père. Étant donné qu'on ne doit rien penser de Dieu qui ne soit révélé par l'Écriture, il serait interdit ainsi d'affirmer que l'Esprit-Saint procède du Fils. Futilité que tout cela. En effet, en raison de l'unité d'essence, tout ce que l'Écriture dit d'une personne, on doit l'entendre aussi d'une autre, - quand bien même s'y ajouterait un terme exclusif -, à moins que cela ne s'oppose à la propriété de la personne elle-même. Quand bien même il est dit, en saint Matthieu, que personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père, ni le Fils lui-même ni le Saint-Esprit ne sont exclus de cette connaissance du Fils. Même si l'Évangile affirmait que l'Esprit-Saint ne procède que du Père, il ne serait pas exclu par là qu'il procédât du Fils, puisque cela ne s'oppose pas à ce qui est la propriété du Fils. - Rien d'étonnant d'ailleurs à ce que le Seigneur, en affirmant que l'Esprit-Saint procède du Père, ne fasse pas mention de lui-même, car il a l'habitude de tout rapporter au Père, de qui il tient tout, ainsi qu'il le dit en saint Jean: Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé, le Père. On pourrait citer beaucoup d'autres paroles semblables du Seigneur, destinées à mettre en valeur dans le Père sa puissance de principe. - Cependant, dans le texte qu'on vient de citer, le Seigneur n'a pas totalement passé sous silence le fait pour lui d'être principe du Saint-Esprit; après s'être dit la Vérité, n'a-t-il pas affirmé que l'Esprit-Saint était l'Esprit de Vérité? On avance encore que certains Conciles ont interdit, sous peine d'anathème, d'ajouter quoi que ce soit au Symbole rédigé par les Conciles; dans ce Symbole pourtant on ne trouve aucune mention de la procession du Saint-Esprit à partir du Fils. D'où l'anathème porté contre les Latins qui ont ajouté cette affirmation au Symbole. Tout cela est sans portée. Dans la définition du Concile de Chalcédoine, il est dit que les Pères réunis à Constantinople ont confirmé la doctrine du Concile de Nicée: Non contents de n'apporter aucune donnée minimisante, ils ont au contraire, contre ceux qui essaient de nier que l'Esprit-Saint fût Seigneur, proclamé l'intelligence qu'ils en avaient en se basant sur les témoignages de l'Écriture. De même doit-on dire que la procession de l'Esprit-Saint à partir du Fils est implicitement contenue dans l'affirmation du Concile de Constantinople, selon laquelle il procède du Père; tout ce que l'on conçoit du Père, en effet, on doit le concevoir aussi du Fils. L'autorité du Pontife Romain, dont on sait que les Conciles anciens tiennent leur confirmation, a légitimé d'ailleurs cette addition. On avance encore que l'Esprit-Saint, parce que simple, ne peut pas procéder de deux personnes et que s'il procède parfaitement du Père, il ne peut procéder du Fils, etc. A cela un théologien novice pourrait aisément répondre. Le Père et le Fils sont en effet principe unique de l'Esprit-Saint, en raison de l'unité de la puissance divine, et c'est d'une unique opération qu'ils produisent l'Esprit-Saint, tout comme les trois personnes sont principe unique de la créature et la produisent d'une unique action.



Bonne lecture.

Ath


La discussion

 Filioque : hérésie selon les orthodoxes, de Anisvert [2009-10-02 19:13:59]
      Erreur symétrique..., de Glycera [2009-10-02 19:31:53]
          Sur le Filioque dans les Ecritures, de Jean-Paul PARFU [2009-10-02 20:49:17]
              [réponse], de Hilaire [2010-07-25 14:36:49]
      L'Esprit Saint est cause de la génération, de Halleluia [2009-10-02 21:50:47]
          "L'Esprit Saint engendre le Fils ! ", de John DALY [2010-07-25 19:35:35]
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              [réponse], de Hilaire [2010-07-26 01:42:03]
                  Vous avez trouvé une “hérésie” dans le Cred [...], de Vianney [2010-07-29 08:06:58]
      Quelques infos :, de Athanasios D. [2010-07-27 12:22:03]