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JUILLET 2003 A MARS 2011

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Un exemple de difficulté Imprimer
Auteur : Athanase
Sujet : Un exemple de difficulté
Date : 2010-06-08 17:31:23

"Ses doctrines sont infaillibles et irréformables là seulement où elles sont tirées de déclarations dogmatiques"

Sur le papier, c'est simple, et même aisé. Tout est on ne peut plus clair. Aussi limpide que de l'eau de roche. Mais des difficultés apparaîtront dans la notion de "tirées de déclarations dogmatiques". A partir de quand une doctrine cesse d'être "tirée" (ce n'est pas forcément une bonne traduction: on aurait préféré "extraite") pour devenir quelque chose d'incompatible avec le Depositum fidei ? Où se situe la limite entre la corruption et l'approfondissement ?

D'autre part, si l'on reconnaît qu'il y a des "doctrines (...) infaillibles et irréformables" on reconnaît qu'il y a bien des doctrines, même si elles doivent être tirées de déclarations dogmatiques. Une vue fixiste supposerait qu'il ne peut y avoir de nouvelles doctrines (ce qui est en soi exact: les dogmes ne sont que des explicitations de la Révélation). Or, on admet clairement qu'il puisse y avoir de nouvelles doctrines.

Ce qui a plombé cette crise actuelle, c'est peut-être et certainement une intelligence limitée du développement du dogme et de l'approfondissement dogmatique. C'est le vice des partisans de Vatican II qui ont davantage défendu le concile avec le seul argument du rapport de force qui sied aux groupes de pression parvenus dans les hautes sphères (au fond, c'est avec une rudesse toute pré conciliaire que l'on a imposé des textes conciliaires ! Ce n'est pas l'un des moindres paradoxes de la crise actuelle). L'argument d'autorité fut davantage invoqué que les mécanismes inhérents à l'approfondissement de la Foi. En retour, on comprendra le refus de Vatican II et des positions tranchées. Je ne jette pas la pierre à ceux qui refusèrent précisement parce qu'on leur imposa Vatican II avec un couteau sous la gorge, sans la moindre écoute.

Ce n'est qu'avec beaucoup de recul que l'on pourra y voir plus clair. Dans la joute, cela devient délicat, voire impossible. Les nuances deviennent peu réalistes. 2 000 ans d'Eglise nous atteste ces controverses qui finissent par être closes, mais qui emploient des énérgies considérables. La crise arienne était théoriquement achevée avec le concile de Nicée. Mais il fallut quelques décennies pour que les partisans de Nicée triomphent. Sur le papier tout était simple, tellement simple que personne n'en fut convaincu.

L'histoire de l'Eglise n'a jamais été simple. Plus je contemple cette histoire et plus je m'aperçois, en exagérant quelque peu, qu'elle fut toujours en crise.



La discussion

 Mgr Gherardini à l'honneur "soumettre Vatica [...], de Dominique Bro [2010-06-08 15:47:42]
      Quand on pense, de Scribe [2010-06-08 16:50:53]
          La vérité n'a pas de couleur, Scribe..., de Dominique Bro [2010-06-08 17:49:29]
      Un exemple de difficulté , de Athanase [2010-06-08 17:31:23]
          Vous allez un peu vite, de Anton [2010-06-08 23:05:34]