Cette rumeur est, il faut bien le reconnaitre, tout à fait surprenante. Elle va tout d'abord à l'encontre de la tendance des 3 dernières années, pendant lesquelles la liberté a été le mot d'ordre. Liberté qui n'est finalement pas si mal vue que cela. Elle a permis aux diocésains de tendance traditionnelle de pouvoir exercer dans un rite qui leur était jusqu'alors interdit, et aux membres des instituts ED (tout du moins ceux qui n'ont pas les dents qui rayent le parquet) de conserver le rite pour lequel ils ont été ordonnés. Elle a permis la mise en adéquation des pratiques de nos prêtres avec leurs convictions: que ceux qui veulent concélébrer concélèbrent, que ceux qui veulent rester fidèles au VOM puissent le faire. Elle a permis, enfin, bon an mal an, une croissance significative du nombre de messes VOM un peu partout.

Ennemond a assez bien résumé les inconvénients qu'engendrerait une obligation de célébrer le nouveau rite. Je suis même plus alarmiste que lui au niveau des instituts ED (tout du moins au niveau des individus).

Quelle avantage en attendrait Rome? Je ne vois pas trop. Une réconciliation forcée des tradis et des paulsistes? Si Benoît XVI a tout fait pour pacifier les parvis, cette décision remettrait en un rien de temps le feu aux poudres. Une mise au pas des tradis? C'est ignorer ce(s) mouvement(s), surtout coté français. Un premier pas vers la réforme de la réforme? C'est sans doutes l'hypothèse la plus plausible. Comme la résistance risque d'être encore plus forte coté paulsistes, Rome espère peut être montrer à ces derniers que le premier pas viendra du coté des tradis. Ce que Rome n'a peut être pas intégré, c'est qu'une bête blessée peut mordre.

Cela dit, cela ne reste, pour le moment, qu'une rumeur. Ne pas s'exciter reste sans doutes la meilleure attitude, en attendant de plus amples précisions.