Bonsoir,

Mille excuses, tout d'abord, pour cette tentative de contribution bien tardive, mais j'ai bien des soucis, depuis début janvier.

Pour moi, c'est un problème sans solutions, certains catholiques se comportant ou raisonnant comme si la Vierge Marie n'était apparue ou n'apparaissait plus qu'à Medjugorje, d'autres catholiques se comportant ou s'exprimant comme si toute cette affaire relevait,

- au mieux, de l'imposture juvénile qui a pris de l'ampleur et sur laquelle il est désormais devenu impossible de dire ce qui est, compte tenu de son succès,

- au pire, de la manifestation de la présence active du diable, dans les coeurs et dans les moeurs, en l'occurrence, sous les traits de la Sainte Vierge.

Par curiosité, je suis allé voir ce qu'en dit Wikipédia : c'est proprement inexploitable, compte tenu de la nature et du niveau des "arguments" échangés.

Et puis je suis allé voir, un peu par hasard, sur le site de la CRC :

http://www.crc-resurrection.org/Contre-Reforme_catholique/Fausse_mystique/Medjugorje_Faits.php

Je ne dis pas que je suis totalement convaincu, mais je crois que je suis partiellement éclairé, sur quelques aspects d'ordre factuel.

Il me semble que l'institution ecclésiale est complètement piégée par l'ampleur du succès de Medjugorje ; comme ailleurs dans le monde, il s'y produit, je le suppose, sans doute beaucoup de bien, peut-être un peu de mal.

Au demeurant, le fait que des croyants, se réunissant quelque part pour prier, en retirent beaucoup de fruits spirituels, peut être vécu là-bas comme ailleurs, l'exceptionnalité apparente du phénomène n'ayant pas valeur d'exclusivité effective de sa réalité spirituelle.

J'ai beaucoup de peine pour la Sainte Eglise et pour la Sainte Vierge, compte tenu, encore une fois, des arguments échangés par les deux "camps" : j'ai conservé le souvenir d'un dossier consacré, notamment, à Medjugorje, dans Famille Chrétienne, il y a de cela plusieurs années, qui avait valu à la rédaction de ce magazine, de la part de ses lecteurs inconditionnels de Medjugorje, une volée de bois vert, dont la tonalité agressive m'avait paru bien peu chrétienne, car le "crime" commis par Famille Chrétienne s'était limité au rappel de la position officielle de l'Eglise sur ces apparitions controversées.

Nous savons bien que c'est un chose d'aller prier la Sainte Vierge notamment parce qu'elle est apparue, à tel ou tel endroit, et que c'en est une autre, de la prier, notamment, pour qu'elle apparaisse ou réapparaisse, dans nos esprits et dans nos vies ; l'un peut ne pas exclure l'autre, mais il arrive, chez certaines personnes, que cela ne soit pas exactement la même "intentionnalité", la même "polarisation" spirituelle.

Non sans une très grande tristesse, je revendique donc, comme sur d'autres questions qui sont autant de risques ou de sources de controverses stériles, voire nuisibles, entre catholiques, l'exercice d'une certaine forme de droit à l'indifférence dubitative, non vis-à-vis de la Sainte Vierge, en général, mais au contact d'une certaine manière de condamner ou d'encenser Medjugorje, en particulier.

En définitive, sur quoi serons-nous jugés ? Sur notre degré d'approbation ou de réprobation de tout ce qui tourne au-dessus ou autour de Medjugorje, ou sur notre degré d'acceptation de ce que le Seigneur, où que nous soyons, nous demande, par l'intermédiaire de la Sainte Vierge ?

Bonne réception, bonne lecture, bonne soirée, j'ai bien conscience de la banalité de mon propos, mais si j'étais mis en présence de représentants des deux positions, l'une défavorable, l'autre très favorable, à Medjugorje, il me semble que je dirais aux uns et aux autres : " vous ne vous convaincrez pas, aussi, faites en sorte que le fait de prier, en direction de la Sainte Vierge, où que vous soyez, soit une occasion de réunion, et non un prétexte de divisions."

Une remarque, tout de même : si Medjugorje est démasquable, puis démasqué, c'est donc qu'il y avait un masque ; qui, parmi les destinataires des apparitions, a eu l'intention de cacher quoi que ce soit, a eu intérêt à cacher quoi que ce soit, depuis quand, jusqu'à quand, en quelles matières, et à quelles personnes, exactement ?

En d'autres termes : est-ce un procès d'intention, erroné ou infondé, ou un constat d'intentions, un constat, peut-être sévère, d'intentions de dissimuler ou de manifester quoi que ce soit ?

Il me semble que si, un jour, je devais moi-même me trouver dans une situation comparable à celle de témoins d'une apparition, je commencerai par douter de l'intégrité du fonctionnement de ce qui me tient lieu de cerveau, puis par pleurer toutes les larmes de mon coeur, étant par trop conscient de mon indignité, avant d'essayer de témoigner, non en essayant de masquer quoi que ce soit d'important, ni en essayant de démasquer quoi que ce soit de sensationnaliste ou de sentimentaliste ; mais, d'une part, c'est une hypothèse de travail fantaisiste ou improbable, et, d'autre part, qui peut dire, à l'avance, comment il réagirait, dans un tel cas ? Personne !

Excellente continuation à tous dans le Christ, à bientôt ou à plus tard.

Scrutator Sapientiae.