"qu'aucune critique explicitement, radicalement et spécifiquement chrétienne de la civilisation des désirs, des loisirs, des plaisirs, et du produire-pour-consommer, ne doive avoir droit de cité, notamment parce que c'est "manquer de charité" que de dire leur fait aux hommes.
Or, le maritainisme, c'est la dédramatisation ou la sous-dramatisation du fait que les Droits de l'Homme ne sont autres que les Droits de l'Homme sans Dieu, conçus comme devant et pouvant se substituer aux Droits de Dieu sur l'homme." (Scrutator sapientiae)
Le 1er paragraphe ne peut être écrit que par quelqu'un qui ne scrute aucun texte magistériel, il y en a pourtant des tonnes - l'overdose - qui énoncent une critique explicite chrétienne de la civilisation "du produire-pour-consommer" : c'est environ toute la doctrine sociale de l'Eglise depuis Léon XIII (1891) ... un paille !
On peut ajouter plusieurs tonnes de papier avec les déclarations épiscopales et des conférences épiscopales. Je me souviens que le cardinal Feltin de Paris en parlait déjà au milieu des années 1960, sur les loisirs, la conduite automobile en week-end ...
Quant à faire de Jacques Maritain un adulateur de la société de consommation, il faudrait scruter son petit appartement de Kolbsheim, d'une sobriété cistercienne et se souvenir qu'il s'est intégré, en ces dernières années de vie aux Petits frères de Jésus, réputés pour leur austère dépouillement de vie.
Le 2è paragraphe est une affirmation qui est au coeur d'un grand débat : il faudrait la démonstration qui ... manque. Avec des arguments plus lourds que celui, si c'en est un, du paragraphe précédent. Journet et Maritain ont passé leur vie à donner une compréhension chrétienne de la première expression qui n'attente pas aux droits de la deuxième, peut-être ont-ils échoué mais il faudra m'expliquer dans quelle Communauté chrétienne, on y est parvenu ... pour sortir des débats philosophiques martiens et revenir sur notre bonne, vieille terre.
nota bene. Personnellement, je ferais célébrer un Te Deum hebdomaire pendant 10 ans au moins, si j'étais convaincu que "l'esprit de Journet est toujours bien vivant" dans l'Église : en matière d'ecclésiologie, de liturgie, de théologie morale, le Cardinal mériterait d'être "toujours bien vivant". Le catholicisme s'en porterait tellement mieux qu'il n'est aujourd'hui en Europe de l'Ouest.
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