Il est impossible de rester silencieux après la lecture du texte ci-dessus qui mélange erreurs, idéologie, parti-pris, désinformation, contre-vérités et affiche un contre-exemple flagrant à ce que devrait être une véritable attitude chrétienne.
Rappelons la définition d'un vaccin: "L’objectif de la vaccination est d’induire chez le plus grand nombre d’individus d’une communauté une protection secondaire individuelle vis-à-vis d’une ou plusieurs pathologies infectieuses ciblées pour en diminuer la morbidité et la mortalité."

Autrement dit la protection première est d'ordre collective le bénéfice individuel est, de ce fait, second (et non secondaire!)
Par conséquent la preuve de l'inutilité d'un vaccin par l'absence d'une maladie contractée est fausse et se retourne contre ceux qui la professent car cela ne fait que confirmer l'efficacité de cette vaccination contre les maladies vaccinées. Qui plus est ceux qui en sont exempts malgré leur absence de vaccination ne font que bénéficier de la vaccination des autres lesquels font barrage à la propagation de cet agent pathogène ciblé par la protection immunitaire induite par l'antigène vaccinal!

Il est faux et archi-faux de dire qu'il est dangereux de se faire vacciner en raison du risque de syndrome de Guillain-Barré. les études épidémiologiques sur le long terme montrent que le taux de Guillain-Barré est le même dans la population vaccinée que dans la population générale (par exemple : Souayah N, Nasar A, Suri MF, Qureshi AI., Guillain-Barré syndrome after vaccination in United States: data from the Centers for Disease Control and Prevention/Food and Drug Administration Vaccine Adverse Event Reporting System (1990-2005), J Clin Neuromuscul Dis. 2009 Sep;11(1):1-6.)

La vaccination rentre dans une démarche philosophique particulière très bien analysée dès ses premières tentatives par le duc de La Rochefoucault-Liancourt, qui bien que non-médecin vaccina le Roi de Rome. Rappelons qu’il fut aussi le co-fondateur des Caisses d’Epargne et explique que mettre de l’argent de côté et se faire vacciner relèvent de la même démarche. C’est accepter un désagrément ou un préjudice immédiat pour un bien futur. Cela, dit-il relève d’une mentalité de commerçant qui se garantit de l’avenir en mettant de l’argent de côté au lieu d’en profiter immédiatement à la différence du journalier dépensant immédiatement son gain ou de l’aristocrate libertin qui veut jouir tout de suite sans se soucier d’un avenir incertain. Bref se faire vacciner c’est faire un pari sur l’avenir (identique donc à celui de Pascal !....)

Si la protection vaccinale est d’abord collective refuser la vaccination est un acte contre la charité (aimer l’autre comme soi-même), ce refus est anti-chrétien !

Reste ce qui me parait socialement le plus désolant dans ce refus grandissant de la vaccination dans les milieux catholiques, le repli communautaire avec des accents sectaires qui augure très mal de l’avenir du christianisme. Ce qui est dit dans le texte qui nous est présenté n’est rien d’autre qu’une défense contre un milieu hostile, voire agressif, en se démarquant ainsi d’une science vue comme inhumaine. La tendance est de s’isoler en pensant détenir la seule et absolue vérité ; celle-ci est d’ordre spirituelle et non scientifique. Cet isolement ne traduit que la frilosité des chrétiens annonçant leur fin prochaine, un autre contre-témoignage évangélique et une faute contre la vertu d’espérance !

L’amalgame, propre à toute dialectique désinformatrice culmine avec l’exemple de Pasteur. Pasteur est à l’origine des vaccinations, ne l’oublions pas ! Il fut attaqué avec assez de mauvaise foi par des adversaires au nom de leur idéologie philosophique athée. Ils reprochaient à Pasteur de combattre la génération spontanée au motif du créationnisme que sa foi catholique lui aurait fait défendre. Or Pasteur a eu la sagesse d’être de rigueur dans sa démarche scientifique, ce qui ne l’a pas empêché d’être aussi chrétien.

Ne refaisons par l’erreur des adversaires de Pasteur, ne refusons pas la science au nom de la foi, car celle-ci ne serait que sa déformation et non la foi chrétienne confiante dans l’intelligence de l’homme, don de Dieu.

Je me fais vacciner contre la grippe, je me ferai vacciner contre la grippe A pour et uniquement pour protéger mon entourage, en chrétien.

Pour information plusieurs centaines de cas de rougeole, dont certains d’une extrême gravité, ont eu lieu l’année dernière au sein de communautés scolaires catholiques hors contrat. Aucun enfant n’était vacciné pour les motifs exposés dans le texte qui nous est proposé ici. La création nous a été confiée par Dieu que notre bêtise ne détruise pas son œuvre d’amour. Qui a vu des enfants mourir de rougeole, de méningite tuberculeuse, de coqueluche ose dire que la vaccination est dangereuse !
Mon Dieu, celui de Jésus-Christ, n’est pas Moloch, mais peut-être n’avons-nous pas le même…