pour cette belle prose intelligente, élégante, cultivée , et merci de défendre la culture sans oeillères.
Si nous avons le texte de l'Art d'aimer d'Ovide, c'est que les moines du Moyen Âge n'ont pas jugé bon de ne pas le recopier. Sinon, il aurait disparu, comme tant d'autre textes de l'Antiquité aujourd'hui perdus. Au contraire, ils l'ont toujours utilisé, de façon dialectique, et lui opposaient leurs commentaires du Cantique des Cantiques (texte, je suppose, allègrement rejeté par nos censeurs ?)
L'Art d'aimer est un texte galant, plein d'humour et d'élégance mondaine ; il n'est pas interdit de le lire (comme beaucoup d'autres choses) avec une certaine distance : c'est là que s'exerce l'intelligence. Enfin, si l'on y voit le mal, ou une forme de mal (ce que je concède évidemment, d'un point de vue strictement moral), ne faut-il pas le regarder en face, ce mal, plutôt que de se voiler la face ? Qu'a fait Bernanos toute sa vie ? (encore un auteur censuré ? !)
quant aux "Liaisons dangereuses", "le roman le plus intelligent de la littérature française", combien de censeurs savent comment il se termine ?
L'ignorance n'est pas une vertu, non plus que l'absence de sens esthétique. Les oeuvres d'art ne sont pas des rêves dévots, elles disent, quand elles valent quelque chose, la complexité de ce monde, elles obligent à penser. Nul catholique ne devrait se croire dispensé de cette activité.
Ensuite, bien évidemment, tout dépend de l'intelligence, la compétence et l'honnêteté avec laquelle l'enseignement d'un tel texte sera dispensé. Mais c'est un autre (et vaste ...) problème