Bonjour à tous

Puisque les nouveaux venus sont invités à se présenter, autant vous dire d'emblée que je ne suis pas des vôtres. Cependant, ne cherchant rien dans l'au-delà, je suis, en tant qu'historien, passionné par ce que les hommes au cours des âges y ont trouvé, et fort reconnaissant à ma mère d'avoir fait en sorte que je puisse connaître le catholicisme, un peu, de l'intérieur.

Il va de soi que je ne puis jouir des privilèges concédés au clergé, et vous n'aurez donc pas droit à un lien vers mon site (ni à plus de dix messages par jour ! une limite au demeurant peu frustrante en ce qui me concerne). Une pratique minimale de Google vous aidera cependant à le trouver, les yeux (presque) fermés.

Historien du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale, j'ai tout de suite porté un grand intérêt aux travaux de M. l'abbé Desbois. Traiter de cette guerre en confrontant les récits au paysage et en fouillant celui-ci, voilà qui est encore trop rare, et peut apprendre énormément.

J'ai donc pris fait et cause contre l'attaque confuse, et peu informée, des historiens Ingrao et Solchany -déjà, il y a un an, sur le site interactif nonfiction.fr, en ometttant de répondre aux objections, puis dans le cadre plus secure (damned, on proscrit ici les anglicismes ! alors disons confortable... mais il manque quelque chose) d'une revue de papier dont le courrier des lecteurs arrivera dans six mois, s'il arrive.

J'ai surtout fulminé contre l'édition du 27 mai dernier, sur France-Culture, de la Fabrique de l'histoire -(bien nommée d'ailleurs en l'occurrence) où le moins compétent des deux, Solchany, est venu seul, à l'exclusion de toute autre personne diplômée en histoire, servir de fusée porteuse à une calomniatrice nommée Alexandra Laignel-Lavastine, puis j'ai dit "halte-là !" lorsque le Monde des livres a fourni, par la plume de Thomas Wieder (bien nommé lui aussi !), le 18 juin (on peut être indécent même dans les dates), un certificat de complaisance à cette Alexandra, au demeurant membre de sa rédaction.

Le Père Desbois ne chasse précisément pas sur les terres des historiens, puisqu'il opère en amont, dans la recherche des sources, comme le font les archivistes. Les médias cités lui font donc un procès confus, et font preuve d'un paternalisme comique envers le pauvre public, qui sans leurs lumières risquerait de croire que "Patrick Desbois a découvert une nouvelle Shoah, entièrement ignorée". Ce qu'il importe de dire, et qu'omet Serge Klarsfeld dans sa superbe mise au point du Monde (en "libre opinion" et sans que la rédaction du quotidien ait à ce jour manifesté la moindre gêne) début juillet, c'est que la calomnie n'a absolument pas pris dans le milieu que prioritairement elle visait, celui des historiens. Aucun ne s'est manifesté en faveur du maintien de la participation d'Alexandra Laignel-Lavastine au séminaire co-animé par l'abbé Desbois (annulée dès le lendemain de l'émission) ni n'a soutenu les énormités proférées à l'antenne (un simple exemple : les Juives déshabillées auraient été couramment violées au bord des fosses et le pudique abbé Desbois s'ingénierait à ne pas le voir); le groupuscule des assaillants en est réduit à faire état sans plus de précisions de "nombreux e-mails privés" en sa faveur.

Là-dessus se greffe depuis le début de juillet une campagne d'un tout autre genre. Un ou plusieurs faussaires, usurpant la signature du Père Desbois, tentent de faire croire que ses travaux sont à la fois antisémites et négationnistes. Ils tendraient en effet (suivant le texte de 26 pages qu'on diffuse par la poste, encore actuellement, en le signant de son nom) à minorer considérablement le nombre des victimes juives du nazisme, tout en affirmant que ces meurtriers du Christ avaient bien mérité leur sort. Ici, on se perd en conjectures sur les suspects possibles et les buts poursuivis . Malheureusement, c'est l'occasion pour des médias qui n'ont pas très bien suivi la première affaire de la résumer de façon gravement inexacte, comme l'a fait le Figaro du 1er août.

Le débat doit donc se poursuivre, en distinguant bien les deux plans.
Ce qu'il s'agit de confondre, ce sont les faussaires !