Cher Athanase,
Je vous remercie beaucoup de votre mise au point claire, celle de ce message mais aussi du précédent que je n'avais pas vu. Mais je ne peux malheureusement vous suivre dans votre appel parce qu'il ne peut être que sans suite, hélas : les affaires de mémoires n'ont jamais pu être considérées de manière sereine ; elles font systématiquement l'objet de malversations, instrumentalisations, depuis que s'est réalisée l'association trouble entre mémoire et statistique, et que leur association est, dès ce moment-là, devenue une composante politique, une ressource de pouvoir ( et de contre-pouvoir, de contestation etc.). Et cela, au moment où la statistique et le dénombrement se sont faits masses, c'est une des tragédie que le 20ème siècle ait pu engager dès son début (l'invention terrifiante de la masse). Et lorsque l'historien s'attache alors par sa mission à dénouer ces filets, lorsque lui-même est un falsificateur ou un malhonnête, tronque, coupe ou occulte comme survalorise ou transforme, c'est redoutable... j'ai été très intéressé le jour où j'ai découvert le livre de Paul Ricoeur sur la Mémoire, même s'il n'était pas historien,
Et je ne souhaiterai qu'une chose concernant le travail du Père Desbois, c'est que Monsieur Luc Perrin nous aide à y voir plus clair, en toute honnêteté. Ce qui est forcément plus difficile et délicat sur un forum comme celui-ci où - comme vous le soulignez très exactement - la sensibilité des participants et leur agacement face à la surenchère de mémoire, les amène parfois à opter pour une bienveillance voire un soutien clair aux courants les plus obscurs et détestables mentionnés par Assum, mais aussi sur un forum où les formes de reconnaissance médiatiques vis-à-vis d'une personnalité sont plus aisément suspectées, a priori. Réussir à s'affranchir de ces deux attitude est certainement difficile, mais réellement nécessaire et, à ce prix, alors oui, nous pourrons avancer comme vous en appelez, en réelle sincérité.
Bien à vous
Virgile