ou plutôt du libéralisme économique au sens strict.

En fait, Benoît XVI répète ce que tous ses prédécesseurs ont dit depuis 1891 : le "bien commun" (cf. n°7, avec un des rares renvois à Vatican II, Gaudium et spes ; tel que la foi catholique le comprend) est au-dessus des "lois" du marché et doit prévaloir contre elles.

En d'autres termes, la doctrine sociale de l'Église rejette le libéralisme économique strict depuis ... 1891.

Jean-Paul II avait usé de l'expression en 1991 d'économie sociale de marché, pour montrer qu'il y avait un au-delà du capitalisme. Benoît XVI renforce plutôt la chose, contrairement à votre impression, en rattachant certaines questions morales à ce dépassement nécessaire.

En titrisant des créances "pourries", les yuppies de la finance internationale avaient-ils en vue le "bien commun" ? Poser la question c'est y répondre.
Trop de chercheurs aujourd'hui "raisonnent" en termes de liberté de marché : je clone moins cher et je distance mes "concurrents" ... l'euthanasie, travestie en "mort dans la dignité", n'est pas étrangère au "marché" de la santé.
A tous ces "capitalistes" sans scrupule, l'Église redit : où est le "bien commun", en dehors de profits personnels, de vos bonus et parachutes dorés ?

Votre réponse se trouve donc, identique, dans tous les documents pontificaux de 1891 à 2009 : sans équivoque.

ex. cet extrait du n°46 :
(...) "Le fait que ces entreprises distribuent ou non leurs bénéfices ou bien qu'elles prennent l'une ou l'autre des formes prévues par les normes juridiques devient secondaire par rapport à leur orientation à concevoir le profit comme un moyen pour parvenir à des objectifs d'humanisation du marché et de la société. Il est souhaitable que ces nouveaux types d'entreprise trouvent également dans tous les pays un cadre juridique et fiscale convenables. Sans rien ôter à l'importance et à l'utilité économique et sociale des formes traditionnelles d'entreprise, elles font évoluer le système vers une plus claire et complète acceptation de leurs devoirs, de la part des agents économiques. Bien plus, la pluralité même des formes institutionnelles de l'entreprise crée un marché plus civique et en même temps plus compétitif"