- Ce que décrit l'abbé BARTHE, c'est un peu le scénario qui se serait déroulé si la tempête n'avait pas eu lieu (à plusieurs reprises emploi du conditionnel). Effectivement, après la levée des excommunications, les petits pas auraient suivi pour déboucher sur la venue du Cardinal à Ecône... Mais voilà. C'est sans compter avec l'opinion publique. La secousse tellurique a marqué les esprits et l'on voit mal, avec tout le tollé, comment le Cardinal s'y rendrait. Ce geste serait interprété comme un recul de Benoît XVI qui, même si la réalité est plus complexe, a "lâché" le Cardinal.

- L'abbé BARTHE parle d'une « zone franche » canonico-pastorale" bien plus choquante que la situation précédente. Elle est choquante parce que les ministres de la FSSPX sont délivrés des peines mais ils n'exercent aucun ministère légitime, la FSSPX n'ayant pas de statut (on le dit ouvertement et, surtout, on l'invoque, comme quoi la parole pontificale peut être suivie, même si c'est à mauvais escient...). Justement, je voudrais savoir combien de temps cette situation ambigüe durera ! Car, elle devra pencher dans un sens ou dans l'autre. On ne peut faire durer une situation provisoire qui ne l'est plus circonstanciellement (sanctions contre la FSSPX et état de nécessité revendiquée de sa part), mais substantiellement (sanctions levées, mais pas de statut canonique !).

- Et que faire si cette situation se pérennise à nouveau ? D'un côté, la FSSPX n'a pas encore beaucoup d'alliés déclarés et le risque est que le nouveau jeu de ses opposants soit de la faire "vivoter". Il s'agira en fait de faire pourrir la situation ! Mais en même temps, de l'autre côté, il y a eu les gestes du chef de l'Eglise (il s'est mouillé dans l'histoire), la notoriété qu'il donne à la FSSPX, les gestes de redressement ici et là, le changement d'attitude de certains membres de la FSSPX... Les jeux sont ouverts !