J'ai été très surpris du traitement de cette affaire par Sandro Magister, habituellement plus... romain.

Ferait-il partie de la mouvance « amis du pape en désaccord avec lui » dont vous nous dites qu'elle est la plus redoutable parce que, justement, plus proche de Benoît XVI ?

Lié au Cardinal Kasper ? Cela se pourrait si l'on se base sur son dernier article où il défend le rôle qu'aurait pu jouer le Cal Kasper :

Le cardinal Kasper, principal responsable de ces deux questions à la curie, aurait été l’homme idéal pour présenter le décret, le replacer dans la situation persistante de schisme, indiquer les buts de la levée de l’excommunication, récapituler les points sur lesquels les lefebvristes étaient appelés à revoir leurs positions, depuis la pleine acceptation du concile Vatican II jusqu’au dépassement de leur antisémitisme. Quant à Williamson, il n’aurait pas été difficile de contrôler son cas: en maintenant ses aberrantes thèses négationnistes, il se soustrayait lui-même au geste de "miséricorde" du pape.

Si rien de tout cela n’est arrivé, ce n’est pas la faute de la salle de presse du Vatican et de son directeur, le jésuite Federico Lombardi, mais celle des bureaux de la curie dont ils reçoivent les ordres.

Bureaux de la curie qui se résument à la secrétairerie d’état.

Qui aboutit en définitive à une critique directe de la secrétairerie d'État dans laquelle le Cal Bertone n'aurait pas réussi à mettre de l'ordre :

Or, dans toute l’affaire de la levée de l’excommunication des évêques lefebvristes, le secrétaire d’état, le cardinal Tarcisio Bertone, d’habitude très actif et loquace, a brillé par son absence.

Son premier commentaire public sur cette question a été fait le 28 janvier, en marge d’un colloque, à Rome, dont il était l’un des orateurs.

Mais, de sa part, plus que les mots ce sont les actes adaptés à la gravité de la question qui ont fait défaut. Avant, pendant et après la publication du décret.

Benoît XVI a été laissé pratiquement seul et la curie a été abandonnée au désordre.
[...]
Le dévouement personnel de Bertone à Benoît XVI ne fait aucun doute. Il n’en est pas de même pour les autres responsables de la curie, qui continuent à avoir les mains libres. Peut-être certains d’entre eux s’opposent-ils consciemment à ce pontificat. Ce qui est sûr, c’est qu’en majorité ils ne le comprennent tout simplement pas, qu’ils ne sont pas à la hauteur.

Mais vos analyses ne rejoignent-elles pas celle de Sandro Magister, sur une curie restant hostile à Benoît XVI, qu'il double, lui, d'un doute sur la capacité du Cal Bertone à réformer la curie pour la faire travailler dans le sens du pape ?

Thomas