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«Petits enfants, aimez-vous les uns les autres» (S. Jean l'Evangéliste) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : «Petits enfants, aimez-vous les uns les autres» (S. Jean l'Evangéliste)
Date : 2008-12-26 23:02:55



Le 27 décembre

S. JEAN, APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE

I. BRÉVIAIRE ROMAIN (1961)

Premier Nocturne

Commencement de la première Épître de saint Jean, apôtre
1. (1, 1-5) Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie; – car la Vie s’est manifestée: nous l’avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous fut manifestée – ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, afin que vous soyez en communion avec nous. Et nous sommes, nous, en communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Tout ceci, nous vous l’écrivons pour que votre joie soit complète. Voici le message que nous avons entendu et que nous vous annonçons: Dieu est Lumière, et il n’y a point en lui de ténèbres.

2. (1, 6-10) Si nous disons que nous sommes en communion avec lui alors que nous marchons dans les ténèbres, nous mentons, nous ne faisons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste pour pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice. Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous faisons de lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous.

3. (2, 1-5a) Mes petits enfants, je vous écris ceci pour que vous ne péchiez point. Mais, si quelqu’un vient à pécher, nous avons comme avocat auprès du Père Jésus Christ, le juste. C’est lui qui est victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. A ceci nous savons que nous le connaissons: si nous gardons ses commandements. Celui qui dit: «Je le connais» et ne garde pas ses commandements est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, c’est en lui vraiment que l’amour de Dieu est accompli.


Deuxième Nocturne

Du livre de saint Jérôme, prêtre, sur les Écrivains Ecclésiastiques (ch. 9: PL 23, 654-658)
4. L’apôtre Jean que Jésus aime beaucoup est fils de Zébédée et frère de l’apôtre Jacques qu’Hérode fit décapiter après la passion du Seigneur. Sollicité par les évêques d’Asie, il rédige, le dernier de tous, un Évangile pour répondre à Cérinthe et à d’autres hérétiques, et surtout à la doctrine, alors naissante, des Ébionites qui prétendent que le Christ n’a pas existé avant Marie; c’est bien ce qui le pousse à proclamer la génération divine.

5. En la quatorzième année de son règne, Domitien, après Néron, déchaîne la seconde persécution. Jean est alors relégué dans l’île de Patmos et il écrit l’Apocalypse que le martyr Justin et Irénée ont commentée. Après le meurtre de Domitien, le sénat casse ses actes pour leur excessive cruauté. Sous l’empereur Nerva, Jean revient à Éphèse; il y demeure jusqu’au règne de Trajan, fonde et gouverne toutes les Églises d’Asie. Alors, épuisé par l’âge; il meurt 67 ans après la passion du Seigneur et est enseveli près de cette ville d’Éphèse.

Du Commentaire du même auteur sur l’Épître aux Galates (3, 6: PL 26, 462)
6. Saint Jean l’Évangéliste demeure à Éphèse jusqu’à son extrême vieillesse. Ses disciples le portent à grand-peine à la synaxe et lui ne peut plus prononcer un discours suivi. A chaque réunion il a l’habitude de ne prononcer que ces mots: «Petits enfants, aimez-vous les uns les autres.» Un jour, lassés d’entendre toujours la même chose, ses disciples et les frères présents se plaignent: «Maître, pourquoi dis-tu toujours cela?» Il fait cette réponse digne de Jean: «Parce que c’est le précepte du Seigneur; que seulement on l’accomplisse, cela suffit.»

Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Jean (21, 19-24)
7. En ce temps-là, Jésus dit à Pierre: «Suis-moi.» Pierre, se retournant, voit venir derrière eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant la Cène, s’était penché sur sa poitrine et qui avait dit: «Seigneur, quel est celui qui va te livrer?» Alors, en le voyant, Pierre dit à Jésus: «Et lui, Seigneur?» Jésus lui dit: «Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe? Toi, suis-moi.» Le bruit se répandit alors parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Pourtant Jésus n’avait pas dit à Pierre: «Il ne mourra pas»; mais: «Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe?» C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai.

Homélie de saint Augustin, évêque (Traités sur saint Jean 124, 5; texte latin: BA 75, 452.454)
L’Eglise connaît deux vies qui lui ont été révélées et confiées par Dieu: l’une est dans la foi, l’autre dans la vision; l’une, pour le pélerinage temporel, l’autre pour la demeure d’éternité; l’une dans le labeur, l’autre dans le repos; l’une pour la route, l’autre pour la patrie; l’une dans les œuvres de l’action, l’autre dans la récompense de la contemplation. L’une s’éloigne du mal et fait le bien, l’autre n’a plus aucun mal à éviter et peut jouir d’un grand bien. L’une combat l’ennemi, l’autre règne sans plus d’ennemi.

8. L’une vient en aide à l’indigent, où est l’autre, ne se trouve plus aucun indigent. L’une pardonne aux autres leurs péchés pour qu’on lui pardonne les siens; l’autre ne subit rien à pardonner et ne commet rien qui réclame le pardon. L’une est flagellée de maux de peur que les biens ne l’exaltent, l’autre est préservée de tout mal par une telle plénitude de grâces qu’elle adhère au bien suprême sans aucune tentation d’orgueil.

9. Enfin, l’une est bonne mais peineuse encore, l’autre est meilleure et bienheureuse. La première est symbolisée par l’apôtre Pierre, et la seconde par Jean. La première s’écoule tout entière jusqu’à la fin de ce siècle et alors, elle trouvera sa fin. La seconde est différée jusqu’à son accomplissement après la fin de ce siècle, mais dans le siècle à venir elle n’aura pas de fin. Aussi Jésus dit-il à l’un: «Suis-moi». Il dit de l’autre: «Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe? Toi, suis-moi.» Que veut dire ceci? A mon sentiment, à mon avis, que signifie ceci: «Toi, suis-moi» sinon: imite-moi en supportant les maux de ce temps, lui, qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne rendre les biens éternels.



S. Jean Évangéliste, par le Greco (Madrid, Prado)


II. LITURGIE DES HEURES (1971)

A l’Office des lectures

Hymne
(S. Pierre Damien, †1072; PL 145, 943)

Vírginis virgo veneránde custos,
præco qui Verbi cóleris fidélis,
terge servórum fácinus tuórum,
sancte Ioánnes.

Vénérable protecteur vierge de la Vierge,
nous te fêtons, héraut fidèle du Verbe;
lave le crime de tes serviteurs,
bienheureux Jean.


Fonte prorúmpens flúvius perénni
curris, aréntis satiátor orbis;
hausit ex pleno, modo quod propínat,
péctore pectus.

Fleuve jaillissant de la source éternelle,
tu cours, abreuvant l’univers altéré;
ton sein a puisé au sein débordant du Christ les eaux
qu’il déverse à présent.


Tu, decus mundi iubar atque cæli,
ímpetra nostris véniam ruínis;
da sacraméntum penetráre summum,
quod docuísti.

Toi, honneur du monde et astre du ciel,
obtiens le pardon pour nos chutes,
donne-nous de pénétrer le mystère suprême
que tu as enseigné.


Patris arcánum speculándo Verbum
grátiam fundis fídei per orbem;
nos ad ætérnam spéciem fruéndam,
dux bone, transfer.

En contemplant le Verbe caché du Père,
tu répands la grâce de la foi sur la terre;
fais-nous goûter la beauté éternelle,
guide plein de bonté.


Sit decus summo sine fine Christo,
sancta quem virgo génuit María,
qui Patri compar Flaminíque Sancto
regnat in ævum.

Gloire sans fin au Christ souverain,
né de la sainte vierge Marie, lui qui règne
à jamais dans l’égalité avec le Père
et le Souffle divin.



Seconde lecture

Des Traités sur l’Épître de Jean de saint Augustin, évêque (Traité 1, 1.3; cf. SC 75, 112.116.118)

La vie s’est manifestée dans la chair

Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, et que nos mains ont touché, c’est le Verbe de la vie (1 Jn 1, 1). Y a-t-il quelqu’un qui touche de ses mains le Verbe de la vie, sinon parce que le Verbe s’est fait chair et qu’il a établi sa demeure parmi nous (Jn 1, 14)?

Or, ce Verbe qui s’est fait chair pour être touché de nos mains, il a commencé d’être chair dans le sein de la Vierge Marie. Mais il n’a pas alors commencé d’être le Verbe, car il était depuis le commencement, dit saint Jean. Voyez comme sa Lettre confirme son Évangile, où naguère vous avez entendu lire: Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu (Jn 1, 1).

Peut-être que certains entendent «le Verbe de la vie» comme une formule quelconque pour désigner le Christ, et non pas précisément le corps du Christ, que les mains ont touché. Mais voyez la suite: Oui, la vie s’est manifestée (1 Jn 1, 2). Le Christ est donc le Verbe de la vie.

Et comment cette vie s’est-elle manifestée? Car, si elle était dès le commencement, elle ne s’était pas manifestée aux hommes: elle s’était manifestée aux Anges, qui la voyaient et qui s’en nourrissaient comme de leur pain. C’est ce que dit l’Écriture: L’homme a mangé le pain des Anges (Ps 77, 25).

Donc, la Vie elle-même s’est manifestée dans la chair: elle a été placée, en effet, en état de manifestation pour qu’une réalité visible seulement par le cœur pût être aussi visible aux yeux, afin de guérir les cœurs. C’est par le cœur seul qu’on voit le Verbe, tandis que la chair est vue aussi par les yeux. C’est la chair qui nous permettait de voir le Verbe. Le Verbe s’est fait chair, une chair que nous puissions voir, afin que soit guéri en nous ce qui pourrait voir le Verbe.

Nous portons témoignage, dit saint Jean: nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée en nous (1 Jn 1, 2), c’est-à-dire qui s’est manifestée parmi nous; on dirait plus clairement: qui s’est manifestée à nous.

Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons (1 Jn 1, 3). Que votre charité soit attentive: Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons. Eux, ils ont vu le Seigneur lui-même présent dans la chair, ils ont entendu les paroles tombant de sa bouche et ils nous les ont annoncées. Mais nous, si nous avons entendu, nous n’avons pas vu.

Sommes-nous donc moins favorisés que ceux qui ont vu et entendu? En ce cas, pourquoi ajoute-t-il: pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous? Eux ont vu; nous, nous n’avons pas vu; et pourtant nous sommes en communion avec eux, parce que nous avons une foi commune.

Et notre communion est avec Dieu le Père et Jésus Christ son Fils. Et c’est nous qui écrivons cela, ajoute Jean, pour que vous ayez la plénitude de la joie. Cette plénitude de la joie, il la fait consister précisément dans la communion, dans l’amour, dans l’unité.

Oraison
Deus, qui per beátum apóstolum Ioánnem
Verbi tui nobis arcána reserásti,
præsta, quǽsumus,
ut, quod ille nostris áuribus excellénter infúdit,
intellegéntiæ competéntis eruditióne capiámus.

(Traduction littérale et privée)
O Dieu, qui, par le bienheureux Jean,
nous avez dévoilé les secrets de votre Verbe,
nous vous le demandons, donnez-nous de comprendre
avec la science d’une intelligence à la hauteur
ce dont il a excellemment empli nos oreilles.


La discussion

 «Petits enfants, aimez-vous les uns les autres»  [...], de Alexandre [2008-12-26 23:02:55]