Je ne tiens pas vraiment à répondre aux jugements du type "la maison brûle", la FSSPX va la sauver. Passons. En revanche, il y a deux passages qui soulèvent mes interrogations plus doctrinales :

1) Une certaine définition du schisme

Le schisme, mes biens chers frères, n’est pas une simple désobéissance au Pape.

Commencement passable. Pour devenir schismatique, il faut une désobéissance habituelle, voire revendiquée (mais pas forcément comme schismatique, évidemment).

Pour qu’il y ait schisme il faut plus qu’une désobéissance, il faut refuser en principe le fait que le Pape soit chef de l’Eglise, refuser l’existence même d’une primauté d’un des évêques de l’Eglise catholique, en l’occurrence l’évêque de Rome sur toute l’Eglise. Si on refuse intellectuellement et donc pratiquement cette vérité, ah ! oui alors cela constitue un schisme !

Ce qui est décrit là, ce n'est pas (seulement) un schisme, c'est une certaine hérésie ! La définition du CEC 2089, même succinte, est bien différente :

Le schisme est le refus de la soumission au Souverain Pontife ou de communion avec les membres de l'Église qui lui sont soumis.

2) L'état de nécessité

L’état nécessité est une situation extraordinaire (...) dans laquelle les biens nécessaires à la vie naturelle ou surnaturelle (...) se trouvent menacés de telle sorte que pour sauvegarder cette vie ou les biens nécessaires à cette vie on se retrouve habituellement (c’est cela l’aspect extraordinaire) (...) obligé d’enfreindre la loi.

Là, c'est le mot "habituel" qui me dérange : un état de nécessité transitoire, comme dans l'exemple de la maison qui brûle donné par l'abbé Aldalur, peut éventuellement se concevoir ; même s'il appartient à l'Autorité ecclésiastique de juger en définitive si cet état était présent. Mais un état de nécessité habituel, qui en outre dure sur plusieurs décennies, ça devient plus difficile à avaler.

Je crois qu'il y a eu des exemples dans l'Église du Silence, où des évêques ont été sacrés sans mandat, mais cela venait de l'impossibilité de communiquer avec Rome. Je ne sais pas ce que Rome en a pensé, de toutes façons ces évêques se sont mis à l'entière disposition du pape quand ils ont pu (pour ce que j'en ai su) - ce qui résoud le problème. Dans le cas présent, Rome est là, qui tend la main, mais désapprouve explicitement des sacres faits sans son approbation. Bah.