La première fois, effectivement, il s'agit des indults dont pourraient bénéficier d'autres rites ou formes liturgiques que celui que promulgue Saint Pie V. Ces indults sont tous explicitement abrogés de même que les coutumes dont bénéficieraient éventuellement d'autres rites (ou les mêmes) à l'exception des coutumes d'au moins 200 ans. Mais il ne s'agit pas là d'un nouvel indult, simplement ces coutumes biséculaires ne sont pas abrogées. Comme un indult non abrogé, une coutume non révoquée permet de déroger à la loi générale, mais ce n'est pas la même chose.

on ne chante ou ne récite d'autres formules que celle conforme au Missel que Nous avons publié, même si ces églises ont obtenu une dispense quelconque, par un indult du Siège Apostolique, par le fait d'une coutume, d'un privilège ou même d'un serment, ou par une confirmation apostolique, ou sont dotées d'autres permissions quelconques; à moins que depuis la première institution approuvée par le Siège Apostolique ou en vertu de la coutume, cette dernière ou l'institution elle-même aient été observées dans ces mêmes églises depuis deux cents ans au moins, d'une façon continue, pour la célébration des messes. Dans ce cas, Nous ne supprimons aucunement à ces églises leur institution ou coutume de célébrer la messe

Cette formule est intéressante, car elle n'a pas son équivalent dans la Constitution Missale Romanum de Paul VI qui s'est bien gardé d'abroger les indults précédents et notamment celui de St Pie V. Pourquoi donc Saint Pie V s'est-il donné la peine d'abroger tous ces indults ? Parce que justement un indult déroge à la loi générale édictée par le pape.

Et l'autre fois où le mot indult est cité, c'est dans la conclusion de la bulle :

Qu’absolument personne, donc, ne puisse déroger à cette page qui exprime Notre permission, Notre décision, Notre ordonnance, Notre commandement, Notre précepte, Notre concession, Notre indult, Notre déclaration, Notre décret et Notre interdiction, ou n’ose témérairement aller à l’encontre de ses dispositions. Si cependant quelqu’un se permettait une telle altération, qu’il sache qu’il encourrait l’indignation de Dieu tout-puissant et de ses bienheureux apôtres Pierre et Paul.

Et là aussi, le texte est clair, c'est bien le texte de cette bulle qui constitue un indult valable pour les siècles futurs. Et c'est vous seul, Athanasios 1er, qui prétendez restreindre la portée de cet indult aux modifications opérées du propre chef de tout sujet de l'Eglise, excepté le Pape. Car cette restriction ne figure absolument pas dans la bulle. D'ailleurs, pour les modifications effectuées par tout sujet de l'Eglise excepté le pape, l'interdiction suffisait, l'indult ne s'impose que pour des modifications approuvées par le pape (et qui ne s'accompagneraient pas de la révocation de l'indult).