Cher Monsieur l'abbé,

Avant de commencer , juste une constatation: un beau score de lisures, votre post, puisqu'au moment où je m'y colle, nous en sommes à , ....voyons.... 1260 consultations.
Pas mal, pas mal.

attachement au VOM: après avoir goûté aux premières joies du NOM à l'âge de 6 ans, dans ces églises au beau béton stalinien des années 68-69, mon père horrifié , découvrit que j'allais à une préparation de première communion où la notion de présence réelle était quelque peu absente, sinon défaillante.
Bref.
Il se convertit assez brutalement à la cause du VOM, et la famille suivit.

En ce qui concerne l'attachement à la forme VOM, résumons en quelques mots:
la Messe sous la forme Tridentine est plus sacerdotale, plus Eucharistique, bref, plus adorante(je ne sais pas si le mot "latrique" existe, mais ce barbarisme est assez adapté), plus ecclésiale (pas beaucoup de place pour l'ad libitum), plus belle, plus sacrée.
Pas d'imprévu en cas de voyage à l'étranger: elle est universelle, comme le catholicisme dans lequel j'ai été baptisée.

Ensuite, très important par delà la santé spirituelle, elle est une messe des "bien portants": debout, assis, à genoux, et l'on recommence... Quand on nous parle de la participation des fidèles au NOM, j'ai été très surprise de découvrir cette passivité, ce regard sur une liturgie où le corps reste en position d'observation, d'attente, de consommation. Le corps participe pas ou peu . Et l'attitude de prière, d'adoration est disjointe de celle du prêtre.

J'ai découvert le NOM il y a 7 ans.
La première fois, j'ai craqué: je suis partie en courant ,au moment de l'offertoire, tellement j'ai été choquée. Je n'avais jamais vu un tel bazar.Étant dans un lieu où l'accès à la messe VOM était très difficile, j'y suis retournée. Les pratiques joyeuses du baiser de paix,où tout le monde se balade en laissant Jésus seul sur l'autel, la concélébration systématique, les modes de distribution de la communion, ont été un choc. Je ne pensais pas que l'on pouvait tomber aussi bas .
Avec un manque de formation patent tant des la�cs que des religieux.
Il y a des prêtres qui célèbrent aussi saintement qu'ils le peuvent le NOM, et même de manière exemplaire.
Mais avec le VOM, cette exemplarité ne se pose pas: c'est clair. Le prêtre n'a pas l'initiative du geste pendant 999 rubriques et gestes détaillés. Il lui reste une marge de 1/1000.
Dans le NOM, (à part la forme surextraordinaire que nous ne voyons jamais), c'est sans doute la proportion inverse qui est possible. Dans le VOM, le prêtre est "englouti" dans l'Eucharistie.

Plus fondamentalement, il n'y a pas d'ambiguité sur le sens même de la Messe dans le VOM. Et pas de danger pour la foi non plus.
Dans le NOM, la perte du sens liturgique, du geste , du signe, et du signifié paraît possible, et est même souvent là au rendez-vous. Pour assister à un NOM digne, en tant que laïc lambda, il faut être sûr de la paroisse, du prêtre etc... exercice périlleux chez nous.

Dernier point: la vie sacramentelle n'est pas un bonus de citoyenneté religieuse amélioré: on n'est pas bon parce que l'on va à la messe le dimanche et tout et tout.
L'appel à la sanctification , à l'évangélisation, est une exigence d'autant plus hard par les temps qui courent, qu'il est à l'opposé de toutes les valeurs et modes de vie de nos sociétés.
L'exigence de Christ ne peut être vécu sans sacrement ni sacralité, ni intériorité.

En étant lisiblement plus sacerdotale, et plus eucharistique, le VOM nous aide dans ce chemin, nous la�cs, pauvres humains en quête de signes dans un monde qui les étouffe à qui mieux mieux.

Dernier point: la concélébration étant réservée à fêtes ou des cérémonies liturgiques rares et précises , le VOM est un excellent moyen de lutter contre la désertification des paroisses, et de rendre Jésus présent au milieu "du peuple de Dieu" en marche vers un monde nouveau.
Je trouve personnellement scandaleux que l'on se plaigne de la baisse du nombre de messes, et que l'on concélèbre systématiquement au NOM dans de nombreuses paroisses.

Mais bon, c'est encore un tabou liturgique majeur dans notre pays.

Pour conclure: nous restons attachés au VOM; et je vais régulièrement maintenant au NOM quand je ne peux pas faire autrement, à condition que la Messe respecte sa forme ordinaire , ce qui est ... extraordinaire.

Encore un dernier point: pas de messe sans prêtre, donc, l'un des points déterminants, c'est aussi le prêtre.
A nous qui sommes engagés dans la voie de sanctification ordinaire, nous sommes attachés au témoignage de vie sacerdotale des prêtres que nous fréquentons.
C'est aussi un aspect essentiel de la démarche.
La Messe est le centre, parce que c'est Jésus parmi nous; et il y a aussi tout ce qui va autour. (admission aux sacrements, baptêmes pour les les enfants, y compris les petits, une pastorale du mariage qui respecte Humanae Vitae etc... avec courage; confessions; catéchisation, etc....)

Et j'oubliai (ma moitié va me trucider), il y a aussi l'attachement au grégorien.