"Mais de là à dire que le rite est différent d'une Église à l'autre, il s'agit là d'une caricature qui est aussi ridicule qu'elle dénote une grande ignorance de la réalité !" (D. Bontemps)

Comme dans ses précédents posts, notre ami converti "ordi" veut tellement prouver que sa Forme préférée est excellentissime, la 8è merveille du monde, qu'il s'emballe et au nom de "la réalité", il en vient à nier ... "la réalité".

Etant moi-même bi-formel, selon les occasions qui m'amènent à assister à une Messe "ordinaire", je puis attester, de visu et de auditu, qu'il y a bien des différences considérables, non seulement d'une église - sans majuscule pour les bâtiments - à l'autre, mais d'un célébrant à l'autre.
Puisque cher M. Bontemps vous aimez prendre l'exemple de la Messe papale des Invalides, connaissez-vous beaucoup de paroisses où elle est célébrée ? Je n'ai pour ma part pas encore vu à Paris ou en Alsace d'autels parés comme celui des Invalides ni encore de curé ou de prêtre donner la communion aux fidèles ordis à genoux et sur la langue.
Savez-vous que par décision des Conférences épiscopales on reste à genoux pendant la Prière eucharistique dans les pays anglophones (GB-USA au moins) ? Ce n'est pas le cas chez nous.
Je suis retourné en 2000 dans le Jura, à la paroisse des Cordeliers où j'avais pratiqué toute ma jeunesse "ordinaire" : c'était méconnaissable. La liturgie de la fin des années 1970 était encore digne, le Kyriale demeurait par ex.En 2000, tout n'était plus que vernaculaire, pléthore d'animatrices et de ministres extraordinaires, de textes surajoutés, de résumés des lectures ... faites en français pourtant pour les demeuré(e)s sans doute incapable de comprendre leur langue maternelle, de grotesques commentaires musicaux interrompant la lecture de la Bible, d'une repoussante croix nue - Rome demande un crucifix - de bois de pin type Ikea plantée à côté de l'autel et d'un "président" contrefaisant Patrick Foucauld. Certes les paroles de la consécration étaient dites et correctes mais je suis sorti choqué de ce "spectacle" bien peu digne de la fête de l'Assomption. Moyenne d'âge 60 ans et plus dans ce qui fut une chrétienté (le Jura sud) forte en vocations sacerdotales et religieuses : un désert de nos jours comparable au désert breton.

Denis Crouan, qui partage avec vous et bien avant vous, une fascination pour la Forme ordinaire, célébrée dignement et dans la mens traditionnelle préconisée par le Pape et plusieurs liturgistes clairvoyants, a la franchise de reconnaître que cette messe ordinaire idéale, il a grand peine à la trouver et n'en connaît pas d'exemple dans son propre diocèse, le mien, où pourtant il s'efforce de promouvoir ses idées depuis des années et des années.

Alors avant de crier sur les liseurs "grande ignorance de la réalité", je vous suggère, à nouveau, de retirer vos lunettes roses foncées CNPL-Prions en Eglise-Editions du Signe. [sans blague, citation pinguinesque]

Ceci posé, votre exemple nous donne une leçon à nous les "convertis" à la Forme extraordinaire : notre enthousiasme et, parfois, nos exagérations pour mieux prouver la justesse de nos vues, peuvent être passablement agaçants pour ceux et celles d'en face. La prochaine fois que nous serons en pleine discussion avec des "ordis", ayons le réflexe de nous dire : aïe, je commence à parler comme Dominique Bontemps, tâchons de baisser d'un cran et de revenir au réel. Merci cher Dominique, par votre contre-exemple, de nous pousser à être meilleurs la prochaine fois.