M. Sureau,

Refuser quelque chose en pratique, et de manière systématique, ce n'est pas autre chose que d'adopter le principe de ce refus. En niant ceci, vous reprenez un argument intenable de bonne foi. Sur le même sujet, votre parallèle avec les prêtres orientaux et leurs rites propres ne tient absolument pas pour deux raisons : la première, que vous évoquez, est qu’il s’agit ici, et contrarement aux rites orientaux, de deux formes d’un même rite ; l’autre tient au fait qu’il n’existe pas de controverse théologiques entre des rites différents tels que des rites orientaux, contrairement au problème du rite romain.

Plus généralement, certaines de vos affirmations semblent gratuites tant elles ne sont pas étayées :
- Etre « honoré » ne signifie pas prétendre à une « primauté d’honneur »
- Affirmer que seul le Motu Proprio est "le texte qui importe vraiment" en occultant ainsi la lettre du Pape, c’est un peu comme le fait de ne retenir que le texte d’une loi sans les attendus. Or, une loi n’a de sens que par rapport aux attendus, c’est-à-dire aux raisons et au cadre qui en ont été à l’origine.
- Vous usez ensuite d’un argument très faible en constatant que "le curé célébrant selon la forme ordinaire n'est pas contraint de célébrer dans la forme extraordinaire; on voit mal pourquoi l'inverse s'imposerait." On voit mal, dites-vous ? Bien au contraire, si l’on en reste à votre simple comparaison, on voit au contraire très bien ... tout simplement parce que l’une reste la norme, et l’autre l’exception.
- Vous accusez ensuite un peu vite Paul VI d’abus de pouvoir, rien que cela ! En quoi un Pape peut abuser d’un pouvoir … qu’il a plein et entier ? Sans compter que vous laissez entendre (par l’enchaînement de votre texte, et donc de manière regrettable), que le cardinal Ratzinger aurait lui-même considéré son prédécesseur comme ayant bouleversé la liturgie. Quand on connaît la grâce et la douceur de Benoît XVI, on ne peut que rejeter de telles allégations.

Ion