Croyez bien qu'en ces temps difficiles, je prie pour que votre évaluation soit la bonne.

Je continue, cependant, à m'interroger sur le "comment" pour Rome d'un retrait des censures latae sententiae, même si j'ai confiance dans la grande intelligence des théologiens et des canonistes quand ils la mettent au service de l'Église.
Ce "comment" comporte aussi un volet communication, si je puis dire. Si l'on écarte "la voix morte" (Mgr de Galaretta) de "parvenir très rapidement à un accord pratique" - j'ai du mal à penser que le cardinal-président de la PCED n'ait tiré aucune leçon des événements de 2000-2002 -, même si on se place dans un processus de long terme (les 30 ans de Mgr Tissier de Mallerais qui ne sont pas déraisonnables), il sera bien requis de présenter la décision de retrait aux évêques et au peuple de Dieu en général.

Il est vrai que Summorum Pontificum escamote cet aspect en n'expliquant pas comment ce qui était interdit, sauf très rares dérogations, à partir de 1974 n'avait jamais été abrogé ... Mais, tel était le mérite de l'indult de 1984 et du motu proprio de 1988, l'opinion catholique - même la plus hostile - avait été préparée à cette proclamation. L'injustice de l'interdiction ayant, peu à peu, emporté la conviction générale : rappelons que le P. Congar en 1976 déjà la reconnaissait.
Le sensus fidei a-t-il évolué de même sur le sujet des excommunications ? L'a-t-on préparé à un retrait ? Chacun, à mon sens, doit contribuer à cet objectif.
Je livre ces interrogations à votre sagacité : je crois que c'est une partie du problème à résoudre.