...à votre phrase :

Attention, raisonnement subtil ! Le fait qu'un libéral puisse signer ces lignes n'implique pas obligatoirement que leur contenu est libéral.

Je ne prétends nullement que l'implication soit automatique. Le problème est que, comme il ressort des textes cités, l'affirmation de Jean-Paul II dans son discours de La Havane contredit l'enseignement de Léon XIII et des papes d'avant Jean XXIII.

C'est dans des contradictions doctrinales de ce type que réside le noeud du problème soulevé par Vatican II.

Certes, de bons auteurs s'évertuent à longueur de pages à nous convaincre qu'il n'y a pas vraiment de contradiction, au moins sur le plan des principes.

Mais le fait qu'à la suite du concile, Paul VI et ses successeurs aient toujours interprété les textes promulgués dans le sens libéral et oecuméniste (contraire à ce que l'Eglise nous a toujours enseigné) ne plaide pas en faveur de ces démonstrations tardives, mais apporte plutôt des arguments à ceux qui, comme Mgr Lefebvre, s'y opposent.

Les mots employés pour constater cette dérive post-conciliaire ont en l'occurrence beaucoup moins d'importance que le fait même de cette dérive. Surtout quand on en voit les effets, prévus par Léon XIII dans son encyclique : l'indifférence grandissante vis-à-vis de la religion, et de plus en plus l'adhésion à de fausses religions comme les sectes protestantes ou l'Islam.

Très logiquement aussi, Rome a écarté des postes influents les tenants des positions catholiques (par exemple le cardinal Siri), et élevé aux honneurs les partisans déclarés des nouvelles doctrines (le père de Lubac, le père Congar...).

V.