…cher Griffon, d'avoir en effet dévié vers la politique. Mais puis-je vous faire observer que c'est un peu vous qui nous y avez amenés, Gentiloup et moi, avec votre suggestion de "lâcher prise" pour mieux annoncer Jésus à tous les peuples ?

C'est la grande tentation, en effet, renouvelant en quelque sorte la proposition qui fut faite à Jésus au désert de Lui donner tous les royaumes du monde et toute leur gloire. Mais alors comme jusqu'à Vatican II, la condition posée fut jugée inacceptable, parce que contrevenant au premier commandement : "Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu Le serviras Lui seul".

Je ne sais pas où vous avez cru voir que j'oppose deux blocs : je sais pertinemment qu'à vues humaines, le petit troupeau des catholiques ne fait pas le poids. Mais c'était déjà vrai au temps de la révolution française, et ça n'a pas empêché les Vendéens de combattre. Car ce n'est pas une question de force, c'est une question de droit : le droit de Jésus-Christ à ce que tous, individus et sociétés, reconnaissent Sa souveraineté. Et cette doctrine ne date pas de deux mille ans, en effet, elle était déjà proclamée dans l'Ancien Testament.

Et c'est pourquoi, s'agissant de l'enseignement de Vatican II, je suis rigoureusement un incroyant. Car un pape peut sous certaines conditions changer les commandements de l'Eglise, mais pas ceux de Dieu. Et s'il prétend le faire, c'est son autorité qu'il remet en question, beaucoup plus fondamentalement qu'en déposant sa tiare.

Bien à vous,

V.