Cher Vistemboir,

comment en vouloir à quelqu'un pour un désaccord ? Et comment lui en vouloir quand ce désaccord est exprimé avec tant de courtoisie ? Poser la question, c'est y répondre.

C'est un autre débat que commence notre discussion...

La télévision est un moyen, c'est une évidence.

Mais les moyens ont, en dehors de leur contenu, un poids propre, une tendance naturelle, une adéquation à la nature humaine et à son bien.
Autrement dit, la télévision est-elle par elle-même un moyen naturellement sain ? N'engendre-t-elle pas, par elle-même, une hypertrophie de l'imagination ? N'annihile-t-elle pas la vie de l'intelligence ? N'est-t-elle pas trop intime et trop puissante pour les défenses naturelles d'une famille et d'une âme ?

Est-il sain qu'il y ait une occasion permanente de spectacle à la disposition de l'homme dans le sanctuaire de la famille ? Ne mène-t-elle pas, par nature, une guerre d'usure à l'autorité du père de famille, à la garde des mœurs qui est la gloire d'une mère de famille ? N'est-elle pas comme invinciblement chronophage, alors que saint Paul dit qu'il faut racheter le temps ?

Ce sont des questions qui se posent à propos de la télévision indépendamment même du contenu des émissions, c'est-à-dire à propos de la télévision considérée comme moyen.

Le fait que j'ai placé l'engin dans mon tiercé manifeste assez quelle réponse je donne à ces questions, et combien je considère que la malice de la télévision se cache bien derrière son étiquette : « je ne suis qu'un moyen ».

Ce que je veux souligner, c'est que le fait d'être moyen ne coïncide pas forcément avec le fait d'être naturellement neutre. On le voit en de nombreux domaines.

Bien à vous,

Abel