une moisson d'oeuvres intégrales en 50 CD.
Au premier rang des interpètes, un ensemble très en vue, le Freiburger Barockorchester, fondé en 1985. "Il règne au sein de cet ensemble de musique ancienne un esprit de démocratie - courant chez ceux que l'on appelle les baroqueux, car la notion de chef d'orchestre, dans son acception classique, est devenue désuète, cette fonction devant être assumée par le premier violon ou par le clavecin - esprit de démocratie qui encourage chaque membre à exercer individuellement son jugement artistique et à assumer sa part de responsabilité au sein du groupe". L'ensemble était dirigé par Thomas Hengelbrock, celui-ci est allé fonder un autre ensemble, c'est Gotfried von der Goltz qui lui a succédé avec le même bonheur. Le coffret permet de les retrouver dans un programme Astorga/Pergolèse et Durante (CD 1), une Messe en Si de Bach de tout premier ordre, dans un programme Bach-Vivaldi (8), Purcell-Haendel (36), les Quatre Saisons et dans le dernier CD consacré à Zelenka et Pisendel.
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ou à travers leur interprétation des Brandbourgeois
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Autre ensemble allemand bien représenté, la Camerata Köln, originaire, comme son nom l'indique, d'une ville illlustre par le nombre de ses ensembles, Cologne. Quelques étudiants du conservatoire de cette ville fondèrent la Camerata Köln sous la direction du flûtiste Michael Schneider. Le coffret permet de les retrouver dans des programmes Bach (Concertos pour hautbois), Telemann (Concertos pour instruments à vent).
Restons à Cologne avec le Cantus Cölnn du luthiste Konrad Junghanel, ensemble fondé en 1987: il visite tour à tour les motets de Bach, consacre un programme a maîtres de la Chapelle Saint Thomas avant Bach, enregistre les Vêpres de la Vierge de Monteverdi, étonnantes par leur dépouillement et leur sévérité(l'anti-Savall ou Garrido).
Gustav Leonhardt a été longtemps un des piliers de la maison; pour DHM il a enregistré la Messe en si et la Passion selon saint Matthieu, deux indispensables de la discographie Bach, dirigeant la Petite Bande de Sigiswald Kuijken, on ne retrouve pas ici ces deux oeuvres, mais le troisième enregistrement des Variations Goldberg par le maître hollandais. Le coffret comporte également un CD exceptionnel avec le Requiem à 15 de Biber et le Stabat Mater de Steffani, enregistrement somptueux; quel dommage que l'éditeur ait laissé de côté du même Biber le Requiem pour 5 solistes, choeur à 5 voix, cordes, trombones et basse continue, avec une certaine Sandrine Piau. On doit pouvoir retrouver cet enregistrement sur internet dans la collection Baroque Esprit chez DHM ainsi qu'une autre oeuvre de Biber, la Messe ALLELUIA couplée avec des Vêpres de Schmelzer, sous la direction de Konrad Junghanel. Ne parlons plus des absents, revenons à Leonhardt qui le 30 mai prochain fêtera ses 80 ans (voir Diapason de mai); on le retrouve dans le Pygmalion de Rameau, il dirigeait en 1980 le choeur de la Chapelle royale et ses complices de la Petite Bande, dans un enregistrement depuis longtemps introuvable. W. Christie a depuis revisité ce chef d'oeuvre.
La Petite Bande et son "chef", Sigiswald Kuijken, ne sont pas en reste dans cette fête musicale: l'Offrande musicale de Bach, Hippolite et Aricie de Rameau, des suites d'orchestre enregistré en 1978, la même année que sa représentation à Paris (version opéra) par un certain Jean-Claude Malgoire à la tête de la Grande Ecurie et dela Chambre du Roy.
Pour clore la liste des Flamands, il convient de citer le complice, encore un, de Leonhardt, le violoncelliste Anner Bylsma, avec un programme intitulé le violoncelle au XVII e, un enregistrement exceptionnel par son dynamisme; l'ensemble canadien Tafelmusik interprète par ailleurs une Messe d'un auteur encore trop méconnu, Zelenka, la Missa Dei Filii complétée par les Litaniae lauretanae, la direction étant assurée par Frieder Bernius. Anner Bylsma enfin se montre souverain dans les Sonates pour violoncelle et basse continue de Vivaldi, difficile de le départager d'avec Christophe Coin accompagné par Hogwood (Decca).
Que reste-t-il à signaler? La présence du claveciniste Skip Sempe et son Capriccio Stravagante dans des Sonates de Buxtehude, un programme Couperin, Forqueray, Lully, Monteverdi.
Jordi Savall, René Jacobs, le Pro Cantione Antiqua de Londres... et j'en oublie.
50 CD pour 50 euros, des interprétations qui sont encore des références, ce serait un gâchis que de ne pas en profiter.