J'ai écrit que nos débats sur le FC doivent se faire dans un esprit de confiance envers l'Eglise. On me rétorque : oui, mais il y a le "BEC", signé par le Cardinal Ottaviani.
Je réponds qu'il y a malhonnêteté à utiliser la signature de ce grand serviteur de l'Eglise que fut le Cardinal Ottaviani pour refuser de faire comme lui : avoir confiance envers l'Eglise.
Le passage que vous citez de sa lettre est à l'évidence un résumé du "BEC". Cette lettre était destinée à l'usage du Saint Père. Quand le Cardinal Ottaviani a eu reçu les explications du Saint Père, il s'est montré satisfait. Il n'a pas retiré sa confiance à Paul VI, et encore moins à l'Eglise.
Maintenant, puisqu'il y a un point d'histoire à éclaircir, je vais parler comme témoin. Je connais Dom Marie-Gérard Lafond depuis le milieu des années soixante. Il est incapable de fabriquer un faux. J'ajoute qu'il n'avait nul besoin d'une signature de plus pour approuver sa note doctrinale ; j'ai par exemple été l'un des intermédiaires entre lui et le Cardinal Journet, qui a lui aussi approuvé cette note. Et pour la petite histoire, le Cardinal Journet, lui, n'a pas apprécié que Dom Lafond publie sa lettre, car il y parlait de façon très libre de Taizé.
Maintenant, libre à vous de considérer que l'attitude du Cardinal Ottaviani constitue une invitation à n'avoir pas confiance en l'Eglise.
J'ai fait mon devoir de prêtre en vous avertissant, vous en ferez ce que vous voulez. Mais si un jour vous vous retrouviez hors de l'Eglise, il ne faudrait vous en prendre qu'à vous même.
Votre dévoué Paterculus
P.S. Je n'ai pas dit que les deux cardinaux n'approuvaient pas le "BEC". Relisez. J'ai écrit qu'ils n'en approuvaient pas nécessairement toutes les argumentations et toutes les conclusions. Et même si vous n'acceptez pas ce que j'affirme là, avouez qu'après la réponse de Paul VI ils n'ont pas tiré de ces argumentations et conclusions les conséquences que vous vous sentez obligé d'en tirer.