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JUILLET 2003 A MARS 2011

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Paris: Cœur Immaculé de Marie, refuge des pécheurs (office - extraits) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : Paris: Cœur Immaculé de Marie, refuge des pécheurs (office - extraits)
Date : 2008-01-16 01:59:26



Offices et Messes propres de l’Archidiocèse de Paris

Le 16 Janvier

LE CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

REFUGE DES PÉCHEURS


Double de Ière classe

Aux 1ères vêpres

1. Ad Maríam matrem nostram * confidénter accedámus, dicéntes assídue: Refúgium peccatorum, ne obliviscáris nostri.
Avançons avec confiance vers Marie, notre Mère, en répétant sans cesse: «Refuge des pécheurs, ne nous oubliez pas!»

2. Tu protulísti * Salvatórem peccatórum; te benedíxit Deus, ut per te vénia nobis et misericórdia descénderent.
Vous avez donné le Sauveur des pécheurs; Dieu vous a bénie afin que le pardon et la miséricorde descende par vous.

3. Coram te * super gentem peccatrícem gémimus, alma Dei Génitrix, quam matrem misericórdiæ clámitat omnis Ecclésia sanctórum.
Devant vous, nous pleurons sur le peuple des pécheurs, auguste Mère de Dieu, vous que toute l’Église des saints appelle mère de la miséricorde.

4. Tua nulli umquam * défuit misericórdia, nec benígnitas peccatórem quémlibet despéxit; cunctis refúgium pátuit Cor tuum.
Votre miséricorde n’a jamais manqué pour personne et votre bonté n’a jamais méprisé aucun pécheur; à tous, votre Cœur fut un refuge grand ouvert.

5. Si propter peccatóres * facta es Dei Mater, quómodo peccatórum nostrorum immánitas cógeret veniam desperare?
Si vous êtes devenue Mère de Dieu à cause des pécheurs, comment l’énormité de nos péchés nous pousserait-elle à désespérer du pardon?

Capitule (Hebr. 4, 16)
Adeámus ergo cum fidúcia ad thronum grátiæ, ut misericórdiam consequámur, et grátiam inveniámus in auxílio opportúno.
Avançons avec confiance vers le trône de la grâce afin d'en obtenir miséricorde et de trouver la grâce d'un secours opportun.

Hymne
1. Quid nunc in ténebris tristis abérras,
Gens infída Deo, prava requírens?
Cælo tolle caput, sidus amícum
Læto pacis iter lúmine monstrat.
Pourquoi erres-tu maintenant dans les ténèbres,
Peuple infidèle à Dieu, cherchant le mal?
Lève la tête vers le ciel: un astre bienveillant
Te montre par sa joyeuse lumière el chemin de la paix.


2. En Regína throno celsa refúlget,
Nati supplíciter fúlmina sistens ;
Et cordis réserans íntima, cunctis
Secúrum míseris pandit asýlum.
Voici que la Reine brille sur son trône élevé,
Retenant, suppliante, les foudres de son Fils;
Et dévoilant l’intime de son Cœur,
Elle ouvre un asile sûr pour tous les misérables.


3. Quam cælo Dóminam summa potéstas,
Dat terris píetas summa benígnam,
Nec Christus rénuit párcere sonti
Quem mater míserans corde tuétur.
La puissance souveraine donne au ciel cette Dame pleine de bonté
Et la souveraine paternité l’accorde à la terre.
Le Christ n’a pas refusé d’épargner l’enfant
Que cette mère miséricordieuse protège dans son Cœur.


4. O Regína sedens próxima Christo,
Alto de sólio vota tuórum
Audi: namque potes fléctere Natum,
Virgo Mater, amas nos quoque natos.
O Reine, qui siègez tout près du Christ,
De votre trône élevé écoutez les prières
De vos enfants, car vous pouvez convaincre votre Fils,
Vierge Mère, vous aimez aussi les fils que nous sommes.


5. Mentes, Virgo potens, vince rebélles;
Cæcis, spléndida lux, díscute noctem;
O María, reis frange caténas;
Matérno révoca corde vagántes.
Vainquez, Vierge puissante, les esprits rebelles;
Lumière splendide, dissipez la nuit des aveugles;
O Marie, brisez les chaînes des coupables;
De votre Cœur maternel, rappelez les cœurs égarés.


6. Divínæ Sóboli qui dare matrem
In terris vóluit glória Patri;
Cuius Virgo parens glória Nato;
Quo fœcúnda tibi glória, Flamen. Amen.
Gloire au Père qui a voulu donner
Une Mère terrestre à son divin Fils;
Gloire au Fils de cette Vierge mère;
Gloire à vous, Esprit qui l’avez couverte. Amen.


V/. Maria, refúgium peccatórum.
R/. Ora pro nobis confugiéntibus ad te.
O Marie, refuge des pécheurs.
Priez pour nous qui nous réfugions près de vous.


A Magnificat, antienne (cf. Jer. 19, 20)
Recordáre, Virgo Mater Dei, dum stéteris in conspéctu Dómini, ut loquáris pro nobis bona, et ut avértat indignationem suam a nobis.
Rappelez-vous, Vierge Mère de Dieu, quand vous serez en présence de Dieu, d’intercéder en notre faveur pour qu’il détourne de nous sa colère.

Oraison
Deus, qui Cor Mariæ immaculátum refúgium peccatórum esse voluísti: concéde propítius; ut, illi devótum, totum genus hóminum ádeat Dóminum nostrum Jesum Christum Fílium tuum. Qui tecum vivit et regnat.
O Dieu, qui avez voulu que le Cœur immaculé de Marie soit le refuge des pécheurs, accordez-nous, dans votre bonté, que tout le genre humain, en mettant en lui sa confiance, aille vers Jésus-Christ, votre Fils, notre Seigneur. Lui qui vit et règne.

A complies et aux heures, on termine les hymnes par:

Jesu, tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine,
Cum Patre, et almo Spíritu,
In sempitérna sǽcula. Amen.
Gloire à vous, Jésus,
Né de la Vierge Marie,
Ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit,
Pour les siècles sans fin. Amen.


A Matines

Invit. Maríam, refúgium peccatórum, confidénter adeámus. * Christum, eius fílium, adorémus Dóminum.
Allons avec confiance à Marie, refuge des pécheurs. * Adorons le Christ, son Fils, le Seigneur.

Hymne
1. O singuláris fémina,
Virgo et simul puérpera,
Præclára vitæ jánua,
Qua cæli ad aulam pérgitur!
O femme unique,
Vierge en même temps que mère,
Auguste porte de la vie
Par laquelle on parvient à la cour céleste!


2. Nobis tuum fac fílium
Pia benígnum grátia;
Quem mente prava offéndimus
Tu redde mitem fléntibus.
Par votre douce grâce,
Obtenez-nous la bienveillance de votre Fils;
Celui que nous avons offensé par une âme pécheresse
Rendez-le sensible à nos pleurs.


3. Tu corda nostra prólue,
Tu vincla solve críminum:
Tu nos futúri Júdicis
Clemens ab ira prótege.
Et vous, lavez nos cœurs,
Dénouez les liens du péché:
Dans votre clémence,
Protégez-nous de la colère du Juge à venir.


4. Da cor ténebris éripi,
Da luce vera pérfrui,
Obscúra vitæ prístinæ
Novis nitéscant áctibus.
Arrachez notre cœur des ténèbres,
Faites que nous jouissions de la vraie lumière,
Qu’à l’obscurité de notre vie passée
Succède l’éclat de nos nouvelles actions.


5. Expánde, Mater, Cor sacrum,
Tuis benígna párvulis;
O plena Christi grátia,
Natos períre ne sinas.
Penchez, o bonne Mère, votre saint Cœur
Vers vos tout-petits;
Vous qui êtes pleine de la grâce du Christ,
Ne laissez pas périr vos enfants.


6. María, Mater grátiæ,
Dulcis Parens cleméntiæ,
Tu nos ab hoste prótege,
Et mortis hora súscipe.
Marie, mère de la grâce,
Douce mère de la clémence,
Protégez-nous de l’ennemi
Et recevez-nous à l’heure de notre mort.


7. Jesu, tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine,
Cum Patre, et almo Spíritu,
In sempitérna sǽcula. Amen.
Gloire à vous, Jésus,
Né de la Vierge Marie,
Ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit,
Pour les siècles sans fin. Amen.


Au 1er nocturne
Ant. 1: Cor Mariæ * in afféctum compassiónis et véniæ tránsiit, quando miséricors Deus in ea corporáliter requiévit.
Le Cœur de Marie a éprouvé la passion de la compassion et du pardon, lorsque le Dieu miséricordieux s’est reposé corporellement en elle.

2. Cor Maríæ * misericórdia replétum est, quando, Jesu cruci affíxo ipsa própius stans, peccatóres in fílios adoptávit.
Le Cœur de Marie fut rempli de miséricorde, au moment où, se tenant debout près de Jésus en croix, elle adopta les pécheurs pour ses fils.

3. Ideo * de sǽculo Marí transláta est, ut apud Deum pro nobis fiduciálibus intercédat.
C’est pourquoi Marie a quitté cette terre, afin d’intercéder plus sûrement pour nous auprès de Dieu.

V/. Plena es unctióne pietátis et misericórdiæ.
R/. Ideo unxit te Deus ut misereáris peccatóribus.
Vous êtes pleine de bonté et de miséricorde.
C’est pourquoi Dieu vous a ointe pour que vous preniez les pécheurs en pitié.


Du livre d’Esther
1. (14, 1.2.3.5-6.12.14) La reine Esther eut recours au Seigneur, épouvantée du péril qui était proche et elle humilia son corps par les jeûnes et elle suppliait le Seigneur, le Dieu d'Israël, en disant : «Mon Seigneur, qui êtes seul notre roi, j'ai appris de mon père, Seigneur, que vous avez pris Israël d'entre toutes les nations, et nos pères d'entre tous leurs ancêtres qui les avaient devancés, pour les posséder comme un héritage éternel; et vous leur avez fait ce que vous leur aviez promis. Nous avons péché devant vous, et c'est pour cela que vous nous avez livrés entre les mains de nos ennemis. Souvenez-vous, Seigneur, et montrez-vous à nous dans le temps de notre affliction ; et donnez-moi de la fermeté, Seigneur, roi des dieux et de toute puissance. Pour nous, délivrez-nous par votre main, et aidez-moi, Seigneur, vous qui êtes mon unique secours.

R/. Sic in sui ventris hospítium Salvatórem attráxit Fílium, * Quem prǽmium genus hóminum accíperet pro morte ætérnum. V/. Pacem terris, véniam pérditis. Quem.
[La bienheureuse Vierge] attira ainsi au séjour de son ventre son Fils, le Sauveur * Que le genre humain reçut comme récimpense éternelle au lieu de la mort. V/. Paix sur la terre et pardon pour les pécheurs. Que le.

2. (15, 5-9. 11-12) Elle prit deux de ses suivantes; et elle s'appuyait sur l'une d'elles, l'autre servante suivait sa matresse, portant ses vêtements qui traînaient par terre. Elle cependant, une couleur de rose répandue sur son visage, et les yeux pleins d'agréments et d'éclats, cachait la tristesse de son âme qui était toute contractée par une crainte violente. Et ayant passé toutes les portes l'une après l'autre, elle se présenta devant le roi au lieu où il était assis sur son trône, couvert de ses vêtements royaux, tout brillant d'or et de pierres précieuses; et il était terrible à voir. Et Dieu changea le cœur du roi et l'adoucit. Et aussitôt, il s'élança de son trône. Et il la caressait en lui disant: «Qu'avez-vous, Esther? Je suis votre frère, ne craignez point.»

R/. Esto nobis, Virgo, propítia, quorum soror es atque sócia. * Pio corde de nobis cógita. V/. Ut remíttat nostra flagítia, coram Deo víndice clámita. Pio Corde.
Soyez-nous propice, o Vierge, notre sœur et notre compagne. * Pensez à nous d’un Cœur doux. V/. Afin qu’il remette nos fautes, suppliez le Dieu vengeur.

3. (7, 1-4) Le roi et Aman entrèrent donc pour boire avec la reine. Et le roi lui dit dans la chaleur du vin : «Que me demandez-vous, Esther, et que voulez-vous que je fasse? Quand vous me demanderiez la moitié de mon royaume, je vous la donnerais.» Esther lui répondit : «Si j'ai trouvé grâce à vos yeux, ô roi, accordez-moi, s'il vous plaît, ma propre vie, pour laquelle je vous supplie, et celle de mon peuple, pour lequel j'intercède. Car nous avons été livrés, moi et mon peuple, pour être foulés aux pieds, pour être égorgés et exterminés. Et plût à Dieu qu'on nous vendît comme esclaves et servantes! Ce serait un mal supportable, et je me tairais en gémissant; mais maintenant nous avons un ennemi dont la cruauté retombe sur le roi même.»

R/. Jánua cæli, gémitus audi. * Succidántur vepres vitiórum, præbeántur flores virtútum. V/. Tu lapsos érige, dévios rétrahe, compedítos solve. Succidántur. Glória Patri. Succidántur.
Porte du ciel, entends les gémissements. * Que soient coupés les buissons des vices et que s’épanouissent les fleurs des vertus. V/. Relevez ceux qui sont tombés, redressez les déviants, délivrez les enchaînés.




Au second Nocturne

Ant. 4: Cor immaculátum Maríæ, * spéculum Dei sanctitátis et imágo illíus bonitátis.
Le Cœur immaculé de Marie est le miroir de la sainteté de Dieu et l’image de sa bonté.

5. María * succúrrit míseris, juvat pusillánimes, intercédit pro peccatóribus.
Marie secourt les pauvres, aide les découragés et intercède pour les pécheurs.

6. Hæc est * nostra salus, vita, spes, consílium, refúgium, auxílium nostrum: ad eam toto corde confugiámus.
Elle est notre salut, notre vie, notre espérance, notre conseil, notre secours: réfugions-nous auprès d’elle de tout notre cœur.

V/. Terríbilis ut castrórum ácies ordináta.
R/. Cunctas hǽreses interemísti, Virgo María.
Vous êtes terrible comme une armée rangée en bataille.
Vous avez écrasé toutes les hérésies, Vierge Marie.



(Lectures historiques)
4. Sous l’heureux règne de Louis XIII et grâce à ses faveurs, après la victoire sur les ennemis de la patrie et de la foi catholique, fut entreprise à Paris la construction d’une église en l’honneur de Notre-Dame des Victoires à laquelle se voua le vénérable Frère Fiacre, frère lai de l’ordre des Ermites de Saint-Augustin. A sa demande fut édifiée du côté de l’épître, c’est-à-dire à droite, une chapelle où l’homme de Dieu avait coutume de prier Dieu pour la prospérité du peuple français et le salut des pécheurs. En 1836, le curé de cet endroit [l’abbé Charles Dufriche-Desgenettes], voyant la pratique religieuse décliner et les mœurs corrompus par les atteintes des vices, suivit une voix intérieure et consacra ses ouailles au Cœur immaculé de la Vierge Marie. Il fut persuadé qu’il obtiendrait rapidement de grandes conversions s’il instituait une confrérie chargée de prier chaque jour la statue de Notre-Dame des Victoires – placée par ses prédécesseurs du côté droit de l’église à sa réconciliation, après la Révolution – pour extirper les âmes coupables de la fange des vices.

R/. María Virgo assúmpta est ad æthéreum thálamum. * Intercédat pro nobis ad Dóminum nostrum Jesum Christum. R/. Regnum Gálliæ, regnum Maríæ. Intercédat.
La Vierge Marie a été élevée à la chambre nuptiale des cieux. Qu’elle intercède pour nous auprès du Seigneur Jésus-Christ. V/. Le Royaume de France est le Royaume de Marie.

5. Cette confrérie en l’honneur du Cœur saint et immaculé de la bienheureuse Vierge Marie fut érigée canoniquement par l’autorité de Monseigneur Louis-Hyacinthe de Quelen, archevêque de Paris. Le pape Grégoire XVI, par son autorité apostolique, l’érigea même au rang d’archiconfrérie et la dota de grands privilèges et indulgences et concéda la fête du Cœur immaculé de la bienheureuse Vierge Marie sous le titre de Refuge des pécheurs. Pie IX confirma toutes ces choses et, plein de reconnaissance, offrit une couronne d’or pour lui en ceindre la statue. En 1871, alors que Paris était dévastée par une terrible guerre civile, le sanctuaire fut profané et souillé. Bientôt, cependant, la dévotion fut si bien rétablie que l’église trouva une splendeur plus grande encore et que les fidèles y accoururent en plus grand nombre qu’avant.

R/. De púeris valde sollícita, nos réfove flébiles ampléxa, * Parvitátis nostræ non oblita. V/. Nos régere dignáre, María.
Très soucieuse de vos enfants, serrez-nous dans vos bras et réchauffez-nous, nous qui sommes tristes, n’oubliez pas notre petitesse. V/. Daignez nous diriger, ô Marie.

6. L’archiconfrérie s’étendit rapidement au point qu’elle fut présente non seulement en France mais dans toute l’Europe et dans les principaux endroits d’Afrique et d’Amérique et que cent ans après sa fondation, des fidèles du monde entier s’y agrégeaient. Dieu seul sait combien de pécheurs endurcis et d’âmes égarées hors de la foi catholique revinrent sur le droit chemin, à une vie chaste ou à la doctrine et à l’obéissance à notre sainte Mère l’Église grâce aux prières des associés. Des âmes plus pures vinrent aussi prier la Mère de Miséricorde, parmi lesquelles sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. En effet, en chemin pour Rome, elle y rendit grâce pour sa guérison. Pie XI, qui était venu à Notre-Dame des Victoires avant son élection, éleva l’église au rang de basilique mineure.

R/. Fidélibus Mater invioláta, tentatiónum cum venit procélla: * Ut in beátum adducántur portum, hos révocat amans ad Cor suum. V/. Exímiam sed peccatóribus grátiam dat et moriéntibus. Ut in. Glória Patri. Ut in.
O Mère inviolée, lorsque la tempête des tentations approche des fidèles, * que [le Seigneur] les rappelle à son Cœur afin qu’ils soient conduits au port de l’éternité. V/. Qu’il accorde une grande grâce aux pécheurs et aux mourants. Que le. Gloire au Père. Que le.



Au troisième nocturne

Ant. 7: Quanta Dei benígnitas, * qui reis Dóminam tríbuit advocátam, ut ejus auxílio salvéntur! Ps. 31
Grande est la bonté de Dieu qui a accordé aux coupables Notre-Dame comme avocate afin que son secours leur obtienne le salut!

8. Sic in sui cordis hospítio * Creatórem suscépit, ut pacem terris, salútem pérditis, vitam mórtuis pro mercéde reportáret.
Le Créateur reçut asile en son cœur afin d’accorder miséricordieusement la paix à la terre, le salut aux égarés, le vie aux morts.

9. Consolámini, * pusillánimes; respiráte, míseri; Virgo Deípara nobis est advocáta sápiens, idónea et universális.
Soyez consolés, les découragés ; respirez, les pauvres; la Vierge Mère de Dieu est pour nous une avocate sage, compétente et universelle.

V/. Tu vocáris Mater misericórdiæ.
R/. Et vere misericórdem te fecit.
Vous serez appelée Mère de miséricorde.
Et vraiment il vous a rendue miséricordieuse.


Lecture du saint Évangile selon saint Jean (2,1-11)
7. En ce temps-là, il se fit des noces à Cana en Galilée, et la Mère de Jésus y était. Et Jésus fut aussi invité aux noces, avec ses disciples. Et le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit: «Ils n’ont pas de vin.» Jésus lui dit: «Femme, qu’y a-t-il entre moi et vous? Mon heure n’est pas encore venue.» Sa mère dit aux serviteurs: «Faites tout ce qu’il vous dira.» Or il y avait là six urnes de pierre, pour servir aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus leur dit: «Remplissez d’eau ces urnes.» Et ils les remplirent jusqu’au bord. Alors Jésus leur dit: «Puisez maintenant, et portez-en au maître d’hôtel.» Et ils lui en portèrent. Dès que le maître d’hôtel eut goûté l’eau changée en vin, ne sachant d’où venait ce vin, quoique les serviteurs qui avaient puisé l’eau le sussent bien, il appela l’époux, et lui dit: «Tout homme sert d’abord le bon vin; puis, après qu’on a beaucoup bu, il en sert du moins bon; mais toi, tu as réservé le bon vin jusqu’à maintenant.» Jésus fit là le premier de ses miracles, à Cana en Galilée; et il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Homélie de saint Jean Chrysostome (Homélies sur Jean 21, 1-2; 22, 1-2: PG 59, 129-131.133-134)
Celui qui a bien voulu prendre la forme de serviteur (Phil 2, 7) et qui mangeait avec les publicains et avec les pécheurs ne dédaigna pas d’assister aux noces de ses serviteurs. Il n'avait pas encore fait de miracles: «Ce fut là, dit l'Écriture, le premier des miracles de Jésus, et il eut lieu à Cana en Galilée» (Jn 2, 11). De fait, Jésus dans son enfance n'a rien fait de plus que ce que rapporte Luc. Si, lorsqu’il fut devenu adulte, beaucoup ont pris ses miracles pour des illusions, à plus forte raison l’auraient-ils cru s’il en avait fait tout jeune. De plus, l'envie dont les Juifs étaient animés les aurait poussés à le crucifier plus tôt et avant le temps déterminé, et ainsi l'œuvre même de la rédemption aurait été révoquée en doute. Mais il commençait déjà à être connu par le témoignage de Jean-Baptiste, et par ce qu'il avait dit lui-même à ses disciples.

R/. Peccatóres non abhórres: * Sine quibus fíliis non fores beáta, Mater, Fílio! V/. Exsules fac felíces. Sine quibus.
Vous n’avez pas horreur des pécheurs: sans ces fils vous ne seriez pas heureuse, Mère, pour votre Fils! V/. Rendez heureux les exilés.

8. Avant toutes ces choses, la manière même dont il avait été conçu et ce qui s'était passé à sa naissance, donnait à la mère une haute idée de son Fils. «Elle conservait dans son cœur, dit l'Ecriture, toutes les choses» qu'on disait de cet enfant (Lc 2, 59). Elle voulait soumettre les disciples à cette fonction à l’égard de son Fils. Alors elle s'adressa à lui avec confiance, et dit : «Ils n'ont point de vin ». Il lui répondit alors: «Femme, qu'y a-t-il de commun entre vous et moi? Mon heure n'est pas encore venue.» Quoi de plus abrupt? Il avait une très-grande considération pour sa mère: saint Luc remarque « qu'il était soumis à ses parents» (2, 5), et l'évangéliste saint Jean nous apprend le grand soin qu'il eut de Marie lorsqu'il était sur la croix (19, 26). Après avoir répondu «Mon heure n'est pas encore venue», Jésus fait ce que lui demandait sa mère. Ce n'est toutefois pas en ce seul endroit que se trouve cette parole «Mon heure n'est pas encore venue»: le même évangéliste dit dans la suite: «Ils ne purent point le prendre, parce que son heure n'était pas encore venue» (Jn 7, 8); et encore: «Personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue»; et ailleurs : «L'heure est venue, glorifiez votre Fils» (Jn 17, 1). Jésus-Christ n'était point assujetti à la nécessité du temps, lui, le créateur des siècles. Par ces paroles il veut nous apprendre qu'il fait tout dans le temps propre et convenable, afin de ne point troubler l'ordre des choses de peur de tout mélanger: la naissance, la résurrection, le jugement.

R/. Ad Angeli núntium, ad dolóris gládium: * Fiat, dixit Cor tuum. V/. Convérte nos ad ómnia Fílii Dei præcépta. Fiat. Glória Patri. Fiat.
A l’annonce de l’Ange comme au glaive de douleur, votre Cœur a dit : Qu’il en soit ainsi. V/. Convertissez-nous aux commandements du Fils de Dieu.

9. Il a fait ce miracle par égard pour sa mère, pour ne pas couvrir sa mère de confusion dans une si grande assemblée car elle lui avait déjà présenté les serviteurs. Ainsi, après avoir dit à la Chananéenne: «Il n'est pas juste de prendre le pain des enfants, et de le donner aux chiens» (Mt 15, 26), ému par sa persévérance, il lui accorda ce qu'elle demandait et bien qu'il ait dit: «Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël» (Ibid. 24), il guérit toutefois sa fille. D'où nous apprenons, mes frères, que souvent par la persévérance nous nous rendons dignes de recevoir des grâces et des bienfaits, quelque indignes que nous en puissions être. C'est pourquoi la mère de Jésus attendit, et fit sagement approcher de lui ceux qui servaient, afin que plusieurs le priassent ensemble. C'est aussi pour cette raison qu'elle ajouta «Faites tout ce qu'il vous dira».



La discussion

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      L'Autel de Sainte Thérèse, de Assum [2008-01-16 05:46:07]