C'est encore le père Congar qui l'écrit, toujours à propos de la déclaration conciliaire sur la Liberté Religieuse dont, rappelons-le, il fut l'un des rédacteurs :
On ne peut nier qu'un tel texte ne dise matériellement autre chose que le Syllabus de 1864, et même à peu près le contraire des propositions 15, 77 à 79 de ce document.
(R.P. Yves Congar,
La crise dans l'Eglise et Mgr Lefebvre, p. 51)
Dans son ouvrage sur les principes de la théologie catholique, le cardinal Ratzinger parle même de "contre-Syllabus".
Voici les propositions (
condamnées par le Syllabus) auxquelles le père Congar fait allusion :
XV. Il est libre à chaque homme d'embrasser et de professer la religion qu'il aura réputée vraie d'après la lumière de la raison.
LXXVII. A notre époque, il n'est plus utile que la religion catholique soit considérée comme l'unique religion de l'État, à l'exclusion de tous les autres cultes.
LXXVIII. Aussi c'est avec raison que, dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les étrangers qui s'y rendent y jouissent de l'exercice public de leurs cultes particuliers.
LXXIX. Il est faux que la liberté civile de tous les cultes, et que le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions, jettent plus facilement les peuples dans la corruption des mœurs et de l'esprit, et propagent la peste de l'Indifférentisme.
V.