Sans être un canoniste de profession, ni un spécialiste de la question, je ne crois pas que la procédure que vous décrivez soit exacte : heureusement d'ailleurs, ce serait celle dont rêverait les Golias modérés et les partisans du Gallicanisme, rebaptisé primat des Églises locales.

Le maître d'oeuvre n'est pas la C.E.F. mais le Nonce apostolique : je doute même que la CEF ès qualité ait un rôle quelconque. Le Nonce collecte des noms auprès des évêques individuellement, ainsi que des supérieurs de congrégations religieuses et autres abbés. Puis il fait des propositions qui pour la France doivent passer par la secrétairerie d'État, au terme de la décision de 1920 ou 1921. Avant la publication, le nom retenu est soumis pour avis, relatif au politique uniquement, au Gouvernement français. Cet avis est consultatif.
Rome désigne donc au final les évêques qu'elle veut, sauf pour les sièges concordataires et leurs auxiliaires, en théorie : en pratique, même là, l'État intervient assez peu autrement que formellement.

Il est facile de noter que Rome, sous Jean-Paul II, a renouvelé largement dans un sens traditionnel l'épiscopat australien (ex. l'ascension du cardinal Pell), de même pour l'épiscopat américain, dans une plus faible mesure l'épiscopat brésilien et celui d'Italie ou d'Espagne. Cela n'a pas vraiment été le cas en France et Benoît XVI continue sur cette voie.

Ne faîtes pas porter à cette malheureuse Conférence épiscopale française les péchés des autres : les siens seront déjà bien lourds à assumer au jour du Jugement.

L Perrin