D'abord, je soulignerai que l'abbé de Tanouarn a répondu à une question dont il n'a pu choisir la formulation.

Surtout, il me semble que ses réponses manifestent non pas un tournant mais une plus grande liberté intellectuelle.

Je m'explique. Depuis 1988, la FSSPX, quels que soient ses mérites par ailleurs, a été prisonnière d'un terrible dilemme: il s'agissait de justifier à tout prix les sacres sans mandat pontifical, ce qui revenait à une suspicion systématique de ce qui venait de Rome, et surtout, à un durcissement des positions concernant Vatican II et le magistère romain postconciliaire. Pendant plus de quinze ans, le Concile a été vu à travers les sacres et le refus d'obéissance à Rome. Vatican II était forcément nuisible ou "Ebola" ou que sais-je encore parce que la moindre concession était censée ébranler l'édifice construit par Mgr Lefebvre. On ne peut dire que cette hypothèque ait favorisé une réflexion sereine.
Aujourd'hui, cette hypothèque est levée et l'abbé de Tanouarn peut se livrer à une réflexion sereine, débarrassée d' a priori. Et puis, après quarante ans, le temps est tout de même venu d'une réflexion plus approfondie. N'oublions tout de même pas qu'en France, la réception de Vatican II a été parasitée par des considérations para-religieuses (événements d'Algérie, contrecoups de la Libération, etc...).
C'est l'honneur de l'abbé de Tanouarn d'avoir accepté ce défi.