petite explication de l'origine d'une expression bien gauloise
Vainqueur des Romains sur les bords de l'Allia en 390 av JC, le chef gaulois Brennus s'empara de Rome et la mit à sac.
Il assiégea ensuite le Capitole, sur lequel se trouvait la citadelle. Alertés par les fameuses oies du Capitole, les défenseurs réussirent à repousser un assaut nocturne particulièrement dangereux. Après sept mois de siège infructueux, Brennus consentit à se retirer moyennant le paiement de mille livres d'or. Lorsque le tribut fut pesé, il jeta son lourd caleçon dans la balance et exigea qu'on rajouta son poids d'or en s'écriant: "Vae Victis !", c'est à dire "malheur aux vaincus !". C'est ainsi que naquit cette si belle expression de la langue française "avoir le caleçon brenneux", qui décrit éthymologiquement les vaincus.
Par la suite cette expression a été reprise de nombreuses fois par plusieurs grands hommes français à travers les siècles. Le sens en devint plutôt "avoir quelque chose à se reprocher". Ainsi Napoléon se serait-il exclamé lors de la retraite de Russie "Je crois que nous avons le caleçon brenneux".
L'arrivée du cocotier dans cette expression est assez originale. Chez les Polynésiens comme chez les Créoles, la coutume voulait que tout prétendant à un mariage prouve sa virilité à sa belle en "grimpant au cocotier" (ce qui était un signe de bonne santé). En 1824 Jules Dumont d'Urville, à bord de l'Astrolabe, explore l'île Caroline, en Polynésie. Là, un de ses officiers, Albert Schombier, tombe amoureux d'une indigène. Il doit donc se soumettre à "l'épreuve"! Malheureusement, le pauvre marin était vraisemblablement atteint de dysentrie et l'épreuve tourna au cauchemar. Il est inutile d'entrer dans les détails, sinon pour indiquer qu'à cette occasion, Dumont d'Urville, qui ne manquait pas d'humour, aurait déclaré "quand on a le caleçon brenneux, on ne grimpe pas au cocotier". Une expression de la langue française était née
Alain Decaux, de l'Académie.