Petrus, je ne vous comprends pas.

Il semblerait que, pour vous, ne jamais changer d'avis soit synonyme de vertu et que celui qui renie ses idées passées ne puisse être qu'une girouette ou un traitre à lui-même et à ses anciennes idées.

Mais alors, personne ne pourrait jamais reconnaître ses erreurs sans recevoir les foudres de Petrus ? À vous entendre, une conversion serait aussi une trahison. Il faudrait tancer tout anti-clérical devenu croyant, car, ce faisant, il a renié ses positions passées.

L'abbé Barthe a changé. Oui. Quel genre de repentance ou d'éclaircissement attendez-vous de lui ? Qu'il dise « je m'étais trompé » ? Bien que je considère que cela soit contenu implicitement par son engagement actuel, un simple échange avec lui devrait vous permettre de l'entendre de sa bouche.

Quant à votre anti-cléricalisme, il est à la mesure de votre misanthropie qui semble, à ce que vous dites, non pas seconde et conséquence de votre désillusion, mais première. En effet, vous semblez considérer que les revirements que vous voyez sont des compromissions, des attitudes lâches et des pactes avec le diable.

Pourtant, on peut aussi considérer que ces personnes ont, de bonne foi, considéré qu'ils étaient dans l'erreur et qu'ils ont eu l'humilité de le reconnaître. Votre misanthropie est première, selon moi, car vous préférez soupçonnez des motifs vils plutôt que des motifs nobles. Bien entendu, par la suite, vous concluez à la bassesse de l'homme et justifiez une certain misanthropie, mais vous oubliez qu'elle faisait partie des hypothèses de bases, et qu'elle ne peut donc que se retrouver dans les conclusions.

Amicalement toujours,
Thomas