dont vous parlez, cher Sam,

aurait, comme en 1988, des fondements discutables, ou bien quelque chose de solide cette fois? Parce que le schisme, selon St Thomas, et je l'ai lu dans le livre de l'abbé Héry (très éclairant; je le prends pour moi comme un livre majeur pour les arguments possibles et valables dans le combat que mène la FSSPX) c'est un péché contre l'esprit, ce n'est pas rien. Les orthodoxes se sont vus, eux, retirer l'excommunication qui les frappaient depuis 1000 ans récemment, et cela sans bouger le petit doigt, différence de traitement oblige envers les frères séparés. Le schisme, c'est de refuser dans le principe même, l'autorité du pape, et non, forcément de désobéir, surtout pour désobéir en appliquant quanta curra (qui s'oppose dans les termes et non dans l'interprétation elle-même à Dignitatis Humanae) et la célébration du "vieux" missel.

Si Benoît XVI, n'accordait pas la messe pour tous les prêtres du monde, (et il y a vraiment lieu d'espérer le contraire, là n'est pas la question, lors d'une conférence à Marseille, le supérieur du disctrict de France l'a très sérieusement envisagé), et qu'il n'y avait pas d'accords avec Rome par le fait même, le schisme serait-il alors consommé, en toute logique?

Parce que, que ce soit le pape lui-même, ou un évêque quelconque, personne n'a le droit d'imposer, même un tout petit peu dans l'année, un rite qui a été fabriqué "en laboratoire", selon Benoît XVI lui-même, à la place de l'ancien, et la liberté là-dedans doit être totale. Ce n'est pas être "ultra" que de l'écrire. La nouvelle messe selon d'éminents cardinaux, "s'éloigne, de manière impressionante, dans l'ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la sainte Messe du concile de Trente." C'est que la menace de schisme devrait alors s'appuyer pas uniquement sur l'autorité de ceux qui la proclament avec force décret, anathème, interdits. Les frères séparants, (cf "Non-lieu sur un schisme" abbé Héry) plus que d'être frères séparés, seraient sans doute mieux à même de nous expliquer pourquoi il y a schisme, de fait. Le refus du principe même de l'autorité du pape doit être formel pour être vrai.

Même si Mgr Fellay a l'air dans l'impasse, il est finalement revenu en juin et en décembre sur cette juridiction ordinaire qui pouvait laisser plâner un doute.

Rien ne presse, et si Rome brandit une nouvelle fois l'anathème parce que la FSSPX ne va pas assez vite, alors c'est que Rome, qui a imposé la nouvelle messe aussi rapidement, ne sait pas rester patiente là non plus, et franchement, le temps ne détruirait-il pas ce qu'on n'a pas fait sans lui? Parce que pour que les accords soient solides, il faut que les esprits soient préparés, (hum!) et qu'il y ait le maximum de monde, donc il faut certainement du temps, avec ce qui a été fait avant, justement.

Je vous expose juste mon point de vue. Bien à vous cher Sam. A bientôt.

Eti Lène