veuillez me pardonner de vous répondre si tard, mais j'avoue qu'outre que je ne veux pas passer ma vie sur le forum, je n'étais pas tentée de "perdre du temps" à réfuter des pensées que vous m'attribuez gratuitement.
Je me permettrai seulement de vous rappeler que les deux fins du mariage sont strictement indisociables, et que c'est dans l'accueil des enfants que voudra bien lui confier la Providence qu'un couple s'épanouira chrétiennement et se sanctifiera.
Je ne prétends nullement qu'il soit illicite d'user, avec prudence, de la connaissance des périodes d'infécondité de la femme, mais il faut bien savoir que c'est une tolérance de la part de l'Eglise, qui en bonne mère connait la fragilité de ses enfants (il n'y a tout de même pas si longtemps, il ne semble pas que nos ancêtres ait souffert le martyre quand ils ont cru, pour des raisons graves, devoir momentanément faire le sacrifice de cet aspect de la vie conjugale).
Mais ce que je récuse radicalement, c'est l'importance extrêmement exagérée que l'on donne à ces moyens naturels de contraception, exagération qui va directement contre l'esprit de foi.
Je crains de ne malheureusement pas me tromper en disant que si les parents Sarto ou Martin avaient eu cette conception si répandue jusque dans les milieux "tradis" de la vie conjugale, ils n'auraient très probablement pas donné à l'Eglise de si belles familles, et peut-être ne nous auraient-ils pas mérité ces deux phares du XXème siècle que sont Saint Pie X et Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Sans doute eussent-ils jugé "irresponsable" d'avoir parfois jusqu'à deux enfants dans une même année, ce en quoi ils n'ont jamais vu autre chose que l'accomplissement de la volonté de Dieu.
Or ces deux familles (au moins dans les premiers temps pour la deuxième) étaient particulièrement modestes, et vivaient en des temps plus difficiles que les nôtres...
Je ne prétends pas que ces deux exemples soient à suivre à la lettre (je pense que c'est à chaque couple de voir cela ensemble, mari et femme, chacun en tenant compte de l'autre - sans porter de jugement sur ce que font les autres, quand bien même ce ne serait que parce que nous ne connaissons pas les paramètres de leurs décisions - si encore il y a intervention de leur part dans le plan de la Providence!), mais je pense que nous nous en éloignerions moins si notre foi n'était si faible. Je pense en effet que de jeunes mariés qui ont grandi dans cette perspective de générosité auront une force psychologique et donc des facilités beaucoup plus grandes pour se soumettre pleinement à la volonté de Dieu dans ce domaine - au lieu de la redouter.
Je crois par ailleurs que la Providence ne s'impose ordinairement pas à ceux qui n'y croient pas, mais qu'elle réserve volontiers de belles surprises à ceux qui se fient à elle.

Je dois dire enfin que je ne suis pas peu surprise de découvrir parmi les fins du mariage "le plaisir", affirmation soulignée par un "bien sûr".
Je dois décidément être bien naïve ou bien mal formée pour faire aujourd'hui cette découverte!
Selon la doctrine catholique, cependant, Dieu nous a ainsi créé que nous trouvions du plaisir à l'accomplissement de notre devoir d'état, particulièrement dans ceux qui contribuent le plus directement à la vie et au maintien de l'espèce, mais j'ignorais que le plaisir pouvait être la fin aussi bien de la nutrition que de l'acte sexuel...!
D'autant que le plaisir, s'il est recherché comme une fin, est ce qu'il y a de plus souverainement égoïste..., ce qui irait directement contre la deuxième fin du mariage...
Enfin, j'ignorais (mais à vrai dire ne me suis jamais vraiment posé la question) qu'il était licite de s'unir pendant la grossesse, ce qui je l'avoue m'étonne passablement (d'autant que j'ai à l'esprit certain mot de Sartre qui ne me paraît pas sans vérité, une fois n'est pas coutume...). Mais peut-être suis-je dans l'erreur, et sans doute un prêtre voudra-t-il bien nous éclairer.

Amicalement.


Luciole