 | Nouvelle évangélisation |
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| Auteur : Gousetrate B. |
| Sujet : Nouvelle évangélisation |
| Date : 2003-07-08 00:08:00 |
Le défi des vacances : redécouvrir la beauté de la liturgie, la profondeur de la rencontre et du sacrifice que nous offre la messe. A l’heure où nous renouons avec le temps ordinaire et la couleur verte des habits liturgiques, le Père Dumont nous engage à mieux comprendre les réalités que recouvrent la Messe. Cette semaine : la signification des rites d’entrées. LES RITES D’ENTREE Le chant d’entrée : l’acclamation du Christ Sauveur Toute messe dominicale commence par un chant d’entrée. La Présentation Générale du Missel Romain dit : « Le chant d’entrée a pour fonction d’ouvrir la célébration, de favoriser l’union des fidèles rassemblés, d’introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la fête, et d’accompagner la procession du prêtre et des ministres ». Un chant pris d’une seule voix par tous pour manifester ce qu’est l’Église : un seul corps qui témoigne de la présence du Christ Sauveur au cœur de son peuple. Ce chant accompagne donc la procession d’entrée. Celle-ci est aussi la procession de la Parole qui se tient au milieu de son peuple. C’est pourquoi on y porte solennellement l’Évangéliaire. Nos frères orthodoxes y tiennent particulièrement, qui nomment cette procession la « petite entrée », alors que les prêtres sont déjà en place dans le chœur… (la « grande entrée » désigne la procession des offrandes). Pour manifester son importance, on dépose l’Évangéliaire sur l’autel, ce qui donnera l’occasion d’une autre procession solennelle au moment de la proclamation de l’Évangile. La vénération de l’autel, la vénération de Jésus Tout, dans la liturgie, tourne autour de l’autel, et non du tabernacle. Traditionnellement, Dieu et l’homme se rencontrent sur des lieux élevés, comme une colline, ou une montagne tel Moïse qui reçut les tables de la Loi sur le Sinaï. L’autel est, en quelque sorte, une « montagne » en modèle réduit. Par définition, il est ce qui est « élevé » pour témoigner de la présence de Dieu au milieu de son peuple. « Dieu était là et je ne le savais pas », dit Jacob en élevant un autel à l’endroit du songe. Cette élévation a toujours une surface plane pour y déposer les offrandes que l’on souhaite faire passer de ce monde à Dieu, ce pourquoi tout autel est en même temps une table. Pour le Chrétien, celui qui est, ultimement, « élevé », c’est le Christ en Croix. Il est Celui par qui se rencontrent définitivement l’homme et Dieu. C’est pourquoi l’autel chrétien, c’est le Christ lui-même que les prêtres vénèrent par un baiser et par l’encens. Tout autel possède au moins une table de pierre marquée de cinq croix gravées pour représenter les cinq plaies du Christ, et renfermant la relique d’un saint. Secondairement, il prend résolument la forme d’une table en souvenir du dernier repas où furent institués à la fois l’Eucharistie et le Sacerdoce. L’encens : « que montent vers Toi nos prières » L’encens a deux sens : il symbolise la prière qui s’élève (« Que ma prière vers toi s’élève comme l’encens », chante le Ps 140,2) et la présence de Dieu au milieu de son temple. Dès lors, pendant la messe, tout ce qui reflète cette présence est encensé : l’autel, l’évangéliaire, le cierge pascal, la croix, les prêtres et, il ne faut pas l’oublier, le peuple rassemblé pour célébrer l’Eucharistie. Pour l’heure, au début de la messe, seuls l’autel et la croix, qui signifient tous deux la même réalité - ainsi que le cierge pascal au temps de Pâques - sont encensés, car c’est autour du Christ « élevé » que le peuple se rassemble pour célébrer la résurrection Le signe de Croix, signe de la Trinité sainte Le début de la prière est marqué du signe de la Croix accompli par tous. C’est un signe trinitaire par excellence, que nos frères orthodoxes renforcent en rassemblant le pouce, l’index et le majeur pour se signer. Ce geste résume à lui seul tout le mystère du salut en confessant à la fois le mystère de la Trinité et l’Incarnation en vue du Salut opéré sur la Croix pour nous réconcilier avec le Père à qui s’adresse toute la prière liturgique par la médiation du Fils et dans la puissance de l’Esprit. La prière pénitentielle, la prière du salut L’acte pénitentiel est bâti sur le modèle des litanies. Celles-ci comportent l’invocation Kyrie eleison, c’est-à-dire « Seigneur, aie pitié de nous ». Si elle est reprise trois fois, cela ne veut pas dire qu’il s’agisse du Père, du Fils puis de l’Esprit. Cette triple invocation constitue avant tout une reconnaissance de la seigneurie du Christ. Dans les litanies, elle était suivie par une confession trinitaire évoquée dans l’une des formules possible de l’acte pénitentiel. Suivait encore une invocation des saints, dont nous gardons des traces dans le « je confesse à Dieu » qui précède immédiatement. On ne le prend cependant pas si le Kyrie est développé. Reste l’intercession, reportée à la Prière Universelle, c’est-à-dire à la fin du premier moment de la messe qui se trouve ainsi inséré comme dans un vaste appel, déployé par la liturgie de la Parole, à la miséricorde. À Pâques, et si on le juge bon à l’occasion d’un dimanche, le Kyrie est remplacé par la bénédiction de l’eau et l’aspersion qui nous rappelle que tout acte pénitentiel trouve sa source dans le baptême d’eau par lequel le salut advient en plénitude pour tout homme. Le Gloria, de l’abîme à la lumière Il est repris tous les dimanches, sauf pendant l’Avent et le Carême. Avec le Te Deum et le Joyeuse Lumière, le Gloria fait partie des hymnes primitives de l’Église, c’est-à-dire des premiers textes chrétiens non bibliques, mais cependant inspiré de l’Écriture et bâti sur le modèle des psaumes. C’est d’abord l’hymne par excellence des Laudes. L’Église Catholique l’a introduit dans la messe : d’abord réservé à la messe de l’Évêque, il a été étendu, au XIe siècle, à toute messe dominicale et aux fêtes. En tant que texte ancien, il convient de ne pas le modifier. Sa structure en verset favorise sa mise en œuvre sous la forme d’un dialogue entre deux chœurs, et il vaut mieux éviter de reprendre la première phrase comme s’il s’agissait d’un refrain. On évite ainsi de faire de cette pièce vénérable un chant qui ferait nombre avec le chant d’entrée et ne favoriserait pas l’équilibre requis à toute célébration. L’oraison de Collecte, conclusion et introduction On appelle ainsi la courte prière qui suit le Gloria. Elle a son importance, car elle ressaisit, elle « collecte » d’une manière brève tout ce qui vient d’être vécu pour introduire dans le temps de l’écoute de la Parole de Dieu. Toutes les oraisons de ce genre sont bâties de la même manière : 1– une invocation de Dieu (en général, elles s’adressent au Père). 2– un rappel des bienfaits qu’il ne cesse de prodiguer en faveur de son peuple. 3– à l'appui de ce rappel, une demande. 4– le tout conclu par une doxologie : cette prière s’adresse au Père par la médiation du Fils et dans la puissance de l’Esprit Saint. Fort de cette demande, l’Église se met à l’écoute de la Parole de Dieu dans l’assurance qu’Il ne manquera pas de lui répondre. Père Alain Dumont Chapelain de Paray-le-Monial pour ChristiCity.com La semaine prochaine : La proclamation de la parole (pour tous) |
