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Gino Bartali, bel exemple de sportif catholique Imprimer
Auteur : Jean KINZLER
Sujet : Gino Bartali, bel exemple de sportif catholique
Date : 2003-07-06 08:09:13

Bartali,catholique et sportif


CITE DU VATICAN, Vendredi 4 juillet 2003 (ZENIT.org) - Au moment où le Tour de France fête ses cents ans, différentes rétrospectives rappellent les exploits sportifs de ses grands vainqueurs. Gino Bartali est l'un d'eux, mais ce que l'on connaît moins, c'est son rôle, durant la dernière guerre mondiale pour aider à sauver des Juifs en Italie. On évoque à son sujet les figures de Schindler ou Perlasca. La Télévision italienne (RAI uno) prépare un téléfilm qui sera diffusé en 2004 unissant ses triomphes sur la petite reine, son amitié avec Fausto Coppi et son engagement pendant la guerre.

Des estimations pensent que Gino Bartali a contribué à sauver, dans le réseau du Juif Giorgio Nissim, avec le couvent des Oblats de Lucca, 800 vies en transportant, cachés dans le cadre de sa bicyclette des faux papiers, entre Florence et Rome: "Je m'entraîne", disait-il.

Celui que tous ont surnommé "Ginettaccio" était connu pour avoir un palmarès exceptionnel de coureur cycliste : un mythe! Il a gagné deux fois le Tour de France au lendemain de la guerre, en 1948, dix ans après sa première victoire, en 1938, et trois fois le Tour d'Italie, le fameux "Giro", en 1936, 1937 et 1946, mais aussi le Milan-Sanremo (1939, 1940, 1947, 1950); trois tours de Lombardie (1936, 1939, 1940); deux tours de Suisse (1946, 1947); 4 fois il est sacré champion d'Italie (1935, 1937, 1940, 1952); 5 tours de Toscane (1939, 1940, 1948, 1950, 1953); 3 tours du Piémont (1937, 1939, 1951); 2 championnats de Zurich (1946, 1948); 2 tours de l'Emilie (1952, 1953); 2 tours de la Campanie (1940, 1945); la coupe Bernocchi (1935), la course Tre Valli Varesine (1938), le tour de Suisse romande (1949); le tour du Pays basque (1935).

Il a en outre gagné 12 étapes du Tour de France et endossé 20 maillots jaunes. Au "Giro", il a gagné 17 étapes et porté 50 fois le fameux maillot rose. Entre 1931 et 1954, il a couru 988 compétitions, il en a vaincu 184, et ne s'est retiré que 28 fois.

Ce que l'on sait moins au-delà des Alpes, c'est que le président du conseil Alcide De Gasperi a téléphoné à Bartali, lui demandant de vaincre, en 1948. On a dit que cette victoire avait "sauvé l'Italie". Comment?

L'Italie de Don Camillo et Peppone était menacée par la guerre civile. Le jeune Antonio Pallante avait fait feu sur le secrétaire du Parti communiste italien, Palmiro Togliatti. Les ouvriers étaient dans la rue. Alcide De Gasperi, ce "père de l'Europe", issu de la démocratie chrétienne italienne, a pris le téléphone pour dire à Bartali de vaincre le Tour "pour l'Italie". C'était un jour de repos. Deux étapes épuisantes devaient suivre: Cannes-Briancon et Briancon-Aix les Bains. Bartali s'envole sur l'Izoard. La nouvelle arrive en Italie, à 17 h 30 : les manifestations se transforment en hommage festif au héros national.

Ce que l'on sait encore moins c'est l'engagement chrétien de Bartali, membre actif de l'Action catholique et il portait le scapulaire de la Vierge Marie: il était tertiaire de l'Ordre des Carmes déchaux.

Dans le sillage de sa victoire en 1938, il s'engagea pendant la guerre dans un réseau de solidarité catholique pour sauver des Juifs persécutés, en tant que "facteur".

Il allait de paroisse en couvents, transformés en refuges, se rendait aux typographies, transportait des faux papiers sous la selle de sa bicyclette.

"Il était extraverti, parlait de tout et à tous, se souvient son fils Andrea, mais jamais de sa charité, et des vies qu'il avait contribué à sauver pendant les années de la guerre, parce qu'il disait: ces choses, on les fait, et basta…"

"Son rôle, explique son fils, était d'apporter aux typographies clandestines les photos et le papier pour fabriquer les faux papiers. Il arrivait au couvent, démontait sa bicyclette, enfilait le matériel dans le cadre, et repartait. Ou bien il servait de guide, indiquant les routes les moins connues pour rejoindre des localités du centre de l'Italie. Quand on l'arrêtait; il disait qu'il s'entraînait. En fait, les fascistes de la zone nourrissaient quelque soupçon, mais ils n'avaient pas le courage de l'arrêter: ils auraient risqué un soulèvement populaire".

Les fascistes ont même cherché à l'impressionner en le convoquant à la trop célèbre "Villa Triste" de Florence, lieu de torture, tenant ainsi de le convaincre de "rester à distance" de "certains milieux". Mais il leur répondit, comme il était: "Je fais ce que bon me semble" ("Io faccio quello che mi sento" ).

Le conseil communal de Florence a établi un "Jardin des Justes du monde" où des arbres commémorent le souvenir d'hommes qui se sont illustrés en sauvant d'autres. Le premier arbre, indique le site www.shalom.it, a été planté en l'honneur de Gino Bartali, florentin d'origine. La région toscane a également conféré sa récompense suprême, le "Gonfalone d'Argento" à Giorgio Nissim, qui a sauvé plus de 800 Juifs de la déportation nazie en 1943-44.

Giorgio Nissim a témoigné qu'aucun des catholiques, religieux ou non, avec lesquels il était en contact à cette époque n'avaient jamais cherché à le "convertir" au christianisme.

Mme Paolina Meyer, survivante grâce au réseau Nissim est venue spécialement de Jérusalem à cette occasion.

En 1999, le mémorial de Yad VaShem de Jérusalem a rendu hommage à Frère Paoli, contact de Nissim, et aux Oblats de Lucca.
ZF03070405


La discussion

      Gino Bartali, bel exemple de sportif catholique, de Jean KINZLER [2003-07-06 08:09:13]
          Re : Gino Bartali, bel exemple de sportif catholiq [...], de geronimo (195.93.72.xxx) [2003-07-06 10:46:24]
              Pourquoi pas une béatification ?, de AV [2003-07-06 17:12:55]
          Re : Gino Bartali, bel exemple de sportif catholiq [...], de Adso [2003-07-07 09:04:06]