 | Re : les étapes de la crise ? |
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| Auteur : olo |
| Sujet : Re : les étapes de la crise ? |
| Date : 2003-07-04 01:00:44 |
Surtout ne tombez pas dans la thèse conspirationniste. Elle est confortable en ce qu'elle dispense de trop réfléchir mais la réalité est plus complexe. Les années d'après-guerre ont été une période de doute diffus dans l'Eglise. Les idéologies fascisantes ont entrainées dans leur chute le goût de l'effort, de la discipline, de l'ordre. Dans le même temps, les peuples semblaient se libérer (décolonisation...) et ce sans le concours de l'Eglise. Plein emploi, trente glorieuses : la société de loisirs et de confort se développait, et ce sans le concours de l'Eglise. Hors du coup. Les hommes se promenaient dans l'Espace, toujours sans le concours de l'Eglise. C'était une époque curieuse où les campagnards se précipitaient dans de beaux HLM neufs pour avoir le confort moderne. Quel optimisme naïf à cet époque! Ecoutez les chansons de Michel Fugain et de Gérard Lenormand. Aujourd'hui, ça fait neu-neu, mais à l'époque, on chantait "On ira tous au paradis". Pompidou bâtissait le périphérique en déclarant " Il faut que Paris s'adapte à l'automobile" (!) L'illusion d'un progrès qui ne devait rien à l'Eglise était là. Bref, elle a voulu accompagner le grand bouleversement qui traversait le monde. Et ce de la plus mauvais manière : en donnant incessamment des gages à la Modernité, qui applaudissait des deux mains mais ne se convertissait pas pour autant. Au lieu d'être la nef qui naviguait sur l'océan du monde pour pêcher des âmes, elle s'est sabordée, tout en se félicitant d'être "davantage" dans le monde. Elle a fait eau de toutes parts (mais n'a pas sombré, et c'est pour cela que nous sommes là  . Le clergé a connu un immense mardi gras : les réguliers ont ouvert les portes de leurs couvent, mais pour en sortir, sans que personne n'y entre plus. Ils ont tombé l'habit pour se fondre dans le monde, mais ils s'y sont dissous sans laisser de traces. J'exagère à peine. Les fidèles qui venaient chercher des réponses à l'homélie se voyaient poser de nouvelles questions. "Nous sommes en recherche." C'est donc plutôt un climat qui caractérise la crise de l'Eglise, infiltré par toutes les imprécisions des texes du magistère. Là ou le Vatican laissait une tolérance, les modernistes ont vu la règle. Toujours dans le même sens. "Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux"... Tiens l'oiseau n'est plus là. |
