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JUIN 2001 A JUILLET 2003

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Le Vatican et la seconde guerre mondiale: Imprimer
Auteur : stephanopoulos
Sujet : Le Vatican et la seconde guerre mondiale:
Date : 2003-06-29 22:12:43


mises au point

 
Depuis 1963 et la création de la pièce Le Vicaire, de Rolf Hochhut, les affirmations les plus absurdes ont été émises à l'encontre du Vatican, et plus particulièrement du pape Pie XII, au sujet de l'attitude de l'Église face à la persécution des juifs par les nazis et leurs alliés. La doctrine chrétienne en soi est catégoriquement contraire à toute forme de persécution et rien n'est plus contraire à ses fondements que le racisme: le christianisme est une religion universelle, ce qui signifie que tout homme, quel qu'il soit, peut devenir chrétien; il lui suffit pour cela de se convertir sincèrement, c'est-à-dire en son âme et conscience, et d'en faire profession: il sera alors reçu dans la communauté des chrétiens par le rite de passage du baptême. Aucune distinction n'est établie entre les chrétiens de naissance et les chrétiens par conversion, contrairement, par exemple, à ce que pratiquait les juifs à l'époque où ils acceptaient des convertis, qu'ils maintenaient à l'écart sous le vocable grec de prosélytes (connus du Nouveau Testament sous le nom de «ceux qui adorent Dieu».
L'ensemble de cette campagne, sans cesse relancée, s'inscrit dans le contexte d'un anticléricalisme qui, s'il avait un sens à l'époque où la France avait «une foi, une loi, un roi», est devenu caduc en 1789 et a depuis servi un fanatisme antichrétien tout aussi antipathique que le fanatisme chrétien, avec en plus l'idée qu'au moins, les chrétiens nous promettent la vie éternelle. Dans l'affaire du nazisme, on rappellera que c'est parmi les électeurs catholiques que le nazisme a été le moins soutenu: Broszat, dans son Etat hitlérien, rappelle que dès 1931 le chef du Zentrum (parti catholique) ainsi que les évêques catholiques ont condamné officiellement le nazisme (M. Broszat, L'Etat hitlérien, l'origine et l'évolution des structures du troisième Reich, éd. française, Paris, Fayard, 1984, p. 517) et les chiffres qu'il donne pour les élections de 1928, 1930 et juillet 1932 montrent que le seul parti à conserver son électorat est le Zentrum (id, p. 24). Les historiens du catholicisme, laïques ou religieux, répètent à toute occasion, avec une très grande fermeté, que toutes les accusations d'antisémitisme et de pronazisme portées contre Pie XII sont fausses et que son philogermanisme, avéré, n'a en rien gouverné son attitude envers Hitler. Dans le contexte anticlérical, c'est-à-dire anticatholique, toutes ces accusations sont dépourvues de pertinence: comment peut-on reprocher à l'Eglise à la fois son ingérence dans les affaires du siècle (par exemple dans le domaine de la morale sexuelle) et sa non-ingérence dans les affaires du même siècle (par exemple son absence de condamnation du nazisme ?). On aimerait beaucoup voir les protestants mis à leur tour sur la sellette et expliquer d'où viennent les voix qui, aux élections, ont abandonné les partis dits bourgeois pour aller grossir le parti nazi. Pas des communistes ni des sociaux-démocrates qui n'ont perdu que 4%, alors que les partis bourgeois passaient de 41,8 à 10,7% (Broszat, ibid.) Enfin, pour prendre en compte les discours indignés sur la criminalité essentielle du nazisme découlant de son fondement raciste, il faut faire un travail d'historien, c'est-à-dire se placer dans le contexte d'avant la guerre: qui n'était pas raciste à cette époque-là? Doit-on rappeler la violence de l'apartheid des Etats-Unis qui a duré jusqu'aux années 1960? Les campagnes de stérilisation des pays scandinaves, dirigées particulièrement, nous disent les chercheurs, contre les Saami? On comprend mal pourquoi le Vatican aurait le devoir de sauver physiquement les juifs s'il n'a pas celui, corollaire, de sauver les Noirs lynchés, interdits d'autobus et d'école ou exclus du vote. Sans parler des Indiens d'Amérique! Mais sans doute cette phrase, tirée de la réponse du cardinal Pacelli au gouvernement allemand en avril 1937, explique-t-elle les accusations absurdes formulées contre le Vatican: "[L']intention[du Vatican] était et reste d'éliminer des dommages et de surmonter les désordres qui se produisent aujourd'hui en Allemagne du fait que les pouvoirs publics et le mouvement qui soutient l'Etat se sont de plus en plus compromis avec des idées, des forces, des orientations et des groupes idéologiques dont le but avoué ou réel est d'asservir l'Eglise et d'anéantir la foi chrétienne."Il est incontestablement criminel de prétendre que le nazisme avait d'autres préoccupations que l'extermination physique des juifs et chacun sait que ceux qui l'affirment sont d'affreux néo-nazis. Le Vatican est donc néo-nazi. Quod demonstrandum non fuit.
De nombreux travaux d'historiens, chrétiens ou non, ont établi la réalité de l'attitude du Vatican et de Pie XII, depuis l'époque où, nonce apostolique en Allemagne, il avait rédigé l'encyclique Mit Brennender Sorge par laquelle Pie XI condamnait le racisme. Néanmoins, les idéologues occupent, comme d'habitude, le devant de la scène et leurs clameurs étouffent la voix des honnêtes hommes.


La discussion

      Le Vatican et la seconde guerre mondiale:, de stephanopoulos [2003-06-29 22:12:43]
          La véritable discussion, de Winfried WUERMELING [2003-06-30 06:48:39]