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« Le prêtre, responsable de l'Eucharistie » Imprimer
Auteur : JOUSTRATE
Sujet : « Le prêtre, responsable de l'Eucharistie »
Date : 2003-06-27 13:43:25

Fête du Sacré-Cœur : « Le prêtre, responsable de l'Eucharistie »


CITE DU VATICAN, Jeudi 26 juin 2003 (ZENIT.org) - Voici le texte publié par la congrégation pour
le Clergé ( www.clerus.org ) à l’occasion de la Journée mondiale de prière pour la sanctification
des prêtres (vendredi 27 juin, fête du Sacré-Cœur).
Le prêtre, responsable de l'Eucharistie
La fête du Sacré-Coeur de Jésus nous invite à contempler l'amour qui jaillit de la source
inépuisable du Christ, et qui se répand sur toute l'humanité, à travers " le don par excellence "
qu’est l'Eucharistie. La dernière Encyclique de Jean-Paul II attire notre attention sur la valeur
de ce don, absolument exceptionnel. Ce don divin nous a été destiné, à nous les prêtres, d’une
façon très particulière, et par notre manière de l’accueillir, nous portons la responsabilité de
l'efficacité de l'Eucharistie dans le monde.
Le cri de la foi
En toute célébration eucharistique, après avoir consacré le pain et le vin pour qu'ils deviennent
le corps et le sang du Christ, le prêtre s'exclame : " Mystère de la foi! " C'est une merveille
qui suscite l'adoration, même si pour les yeux terrestres rien ne semble changé. Dans
l'encyclique le Pape exprime son désir de se mettre avec nous " en adoration devant ce Mystère:
grand Mystère, Mystère de miséricorde " (11). Il ajoute: " Que Jésus pouvait-il faire de plus
pour nous? Vraiment, dans l'Eucharistie, il nous montre un amour qui va " jusqu’à l'extrême "
(cf. Jn 13,1), un amour qui ne connaît pas de mesure. "
La Messe est mémorial du sacrifice de la croix. " L’Eglise vit continuellement du sacrifice
rédempteur, et elle y accède non seulement grâce à un souvenir plein de foi, mais aussi par un
contact actuel, puisque ce sacrifice redevient présent, en se perpétuant sacramentellement, en
toute communauté qui l'offre par la main du ministre consacré. De cette façon, l'Eucharistie
applique aux hommes d'aujourd'hui la réconciliation obtenue une fois pour toutes par le Christ
pour l'humanité de tous les temps. En effet, " le sacrifice du Christ et le sacrifice de
l'Eucharistie sont un unique sacrifice " (12).
L'Eucharistie est sacrifice au sens propre, et en premier lieu elle est don du Christ à son Père:
" sacrifice que le Père accepta, en répondant à cette donation totale de son Fils, qui se fit
"obéissant jusqu'à la mort" (Phil 2,8), par sa donation paternelle, c'est-à-dire par le don de la
vie nouvelle et immortelle dans la résurrection. En donnant son sacrifice à l'Eglise, le Christ a
aussi voulu faire sien le sacrifice spirituel de l'Eglise, appelée à s’offrir également
elle-même, avec le sacrifice du Christ ". ( 13)
Plus spécialement, le Souverain Pontife souligne que " le sacrifice eucharistique rend non
seulement présent le mystère de la passion et de la mort du Sauveur, mais aussi le mystère de la
résurrection dans lequel le sacrifice trouve son couronnement. C’est en tant que vivant et
ressuscité que le Christ peut se faire dans l'Eucharistie " pain de vie " (Jn 6,35.48), " pain
vivant " (Jn 6,51).
L'offrande du sacrifice est donc source d'une vie nouvelle. L'efficacité salvatrice du sacrifice
se réalise en plénitude dans la communion: " nous recevons celui-là même qui s'est offert pour
nous, son corps qu'Il a livré pour nous sur la Croix, son sang qu'il a versé pour une multitude,
en rémission des péchés " (Mt 26,28).
" À travers la communion à son corps et à son sang, le Christ nous communique aussi son Esprit "
(17). " À nous, qui nous nous nourrissons du corps et du sang de ton Fils, donne la plénitude de
l'Esprit Saint, pour que nous devenions dans le Christ un seul corps et un seul esprit. Ainsi,
par le don de son corps et de son sang, le Christ augmente en nous le don de son Esprit, déjà
répandu dans le Baptême et donné comme "sceau" dans le sacrement de la Confirmation ".
En outre les paroles " Jusqu’à ce que tu viennes " nous donnent l’occasion de mieux découvrir les
perspectives eschatologiques de l'Eucharistie: " L'Eucharistie est tension vers le but,
avant-goût de la joie plénière promise par le Christ (cf Jn 15,11); en un certain sens, elle est
anticipation du Paradis, " gage de la gloire future ".
Ces perspectives, qui ouvrent à la communion avec l'Eglise du ciel – nous devons toujours l’avoir
présente à l’esprit et au cœur – peuvent sembler encore très lointaines, mais elles stimulent "
notre sens de responsabilité envers cette terre ", " en jetant une semence de vivante espérance
dans le dévouement quotidien de chacun à ses propres tâches " (20).
L'appel au sens de la responsabilité vaut pour tous. Il résonne plus particulièrement chez nous,
les prêtres. Toute célébration eucharistique est destinée à réveiller la conscience de ceux qui y
participent. Pour le prêtre, elle réveille sa responsabilité envers un monde qui doit être
transformé, transfiguré par l'Eucharistie. En prononçant ou en entendant ces mots: " Mystère de
la foi ", le prêtre comprend mieux que ce cri de la foi le pousse vers un monde où le Christ
opère des merveilles, et où il veut étendre son royaume.
Il reçoit une nouvelle lumière sur la mission sacerdotale qui lui a été confiée, et sur le rôle
qu’il doit tenir afin que la puissance de l'Eucharistie produise tous ses effets dans chaque
existence humaine. Il est responsable d'édifier une nouvelle société dans le Christ. Et plus
particulièrement, il peut donner un témoignage de foi en cette présence nouvelle qui jaillit de
chaque consécration qui change le pain et le vin dans le corps et le sang du Seigneur.
La merveille de cette présence ouvre la porte, dans l'âme du prêtre, à une nouvelle espérance qui
va bien au-delà de tous les obstacles qui s’accumulent sur le chemin de son ministère, souvent en
butte à diverses luttes et épreuves.
Édification de l'Eglise et adoration contemplative
L'encyclique désire montrer toute la richesse spirituelle de l'Eucharistie; d'une part elle en
souligne l’apport essentiel pour édifier l'Eglise, et d'autre part elle ne manque pas d'attirer
l'attention sur la valeur du culte de la présence réelle en-dehors de la messe.
Vatican II, en continuité harmonique avec le magistère précédent, a rappelé que la célébration
eucharistique est au centre du processus de croissance de l'Eglise. Le Concile explique comment
le royaume du Christ grandit dans le monde: " Chaque fois qu’est célébré sur l'autel le sacrifice
de la croix par lequel le Christ, notre agneau pascal, a été immolé (1 Cor 5,7), a lieu l'oeuvre
de notre rédemption. Et en même temps, avec le sacrement du pain eucharistique, on représente et
on produit l'unité des fidèles qui constituent un seul corps dans le Christ " (cf. 1 Cor 10,17).
Dès l’origine, on remarque une influence causale de l'Eucharistie sur le développement de
l'Eglise, comme la dernière Cène le montre avec évidence: les gestes et les paroles de Jésus "
posaient les fondations de la nouvelle communauté messianique, le Peuple de la nouvelle alliance
". " Dès lors, jusqu’à la fin des siècles, l'Eglise s'édifie grâce à la communion sacramentelle
avec le Fils de Dieu immolé pour nous " (21).
Le rôle constructif du prêtre apparaît dès lors : il est engagé par le Christ dans la plus
importante des oeuvres de transformation du monde, qui se réalise avec la puissance de
l'Eucharistie. À ce rôle est liée également une autre tâche du prêtre, celle d'accueillir la
présence eucharistique avec un regard contemplatif d'adoration, et avec des égards d’extrême
délicatesse.
" Le culte rendu à l'Eucharistie en-dehors de la messe, dit l'encyclique, est d'une valeur
inestimable dans la vie de l'Eglise " (25). La responsabilité du prêtre dans ce culte est
rappelée ainsi: " Il revient aux Pasteurs d’encourager, y compris par leur témoignage personnel,
le culte eucharistique, particulièrement les expositions du Saint-Sacrement, ainsi que la pause
adorante en face du Christ présent sous les espèces eucharistiques ".
Le Pape n’encourage pas seulement tout prêtre à rendre ce témoignage, mais lui même nous
communique son propre témoignage: " il est beau de s'attarder avec Lui (le Seigneur), et, penchés
sur sa poitrine comme le disciple préféré (cf. Jn 13,25), d’être touchés par l'amour infini de
son coeur. Si, à notre époque, le christianisme doit surtout se distinguer par son "art de la
prière", comme ne pas ressentir un besoin renouvelé de demeurer longuement en conversation
spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d'amour, devant le Christ présent dans le
Saint-Sacrement? Combien de fois, chers frères et sœurs, j’ai fait cette expérience, et j'en ai
reçu force, consolation et soutien " !
Il s'agit d'une expérience vivement recommandée par le Magistère constant, comme par l’exemple de
très nombreux Saints. Le témoignage personnel du Vicaire du Christ encourage tous les prêtres,
lecteurs de l'Encyclique, à faire connaître et apprécier les moments secrets de grâce que procure
l'adoration du Saint-Sacrement. L'Eucharistie devient ainsi source d’une contemplation
sanctifiante et fructueuse.
Eucharistie et sacerdoce ministériel
Le sacrifice eucharistique a un besoin absolu du sacerdoce ministériel. L'Encyclique rappelle que
pour la célébration eucharistique le sacerdoce commun ne suffit certes pas. Selon le Concile
Vatican II, " les fidèles, en vertu de leur sacerdoce royal, concourent à l'oblation de
l'Eucharistie ", mais c’est le prêtre ministériel qui " accomplit le sacrifice eucharistique en
la personne du Christ, et qui l'offre à Dieu au nom de tout le peuple " (LG 10). Ce ministère
implique la succession apostolique, " c’est-à-dire la série ininterrompue, remontant jusqu’aux
origines, des ordinations épiscopales valides " (28). L'expression " en la personne du Christ "
signifie : " dans l’identification spécifique et sacramentelle avec le Prêtre Souverain et
Eternel, qui est l'auteur et le principal sujet de son propre sacrifice, dans lequel en vérité
personne ne peut le remplacer ".
" L'assemblée qui se réunit pour la célébration de l'Eucharistie a absolument besoin d'un prêtre
ordonné qui la préside pour pouvoir être vraiment une assemblée eucharistique: et d'autre part
elle n'est pas en mesure de se donner à elle-même le ministre ordonné. Celui-ci est un don
qu'elle reçoit à travers la succession épiscopale qui remonte aux Apôtres. C'est l'Évêque qui,
par le sacrement de l'ordre, constitue un nouveau prêtre en lui conférant le pouvoir de consacrer
l'Eucharistie ". ( 29)
La nécessité d'un ministre ordonné est un problème dans les relations oecuméniques. " Les
communautés ecclésiales séparées de nous, dit Vatican II (Unitatis Redintegratio, 22), bien qu’il
leur manque la pleine unité avec nous, et bien que nous croyons qu'elles n'ont pas conservé la
substance authentique et intégrale du Mystère eucharistique - spécialement parce qu’il leur
manque le sacrement de l'Ordre – professent cependant dans la Sainte Cène, quand elles font
mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur, que dans la communion du Christ la vie est
signifiée, et elles attendent sa venue glorieuse. "
Cette règle s’impose donc : " Les fidèles catholiques, tout en respectant les convictions
religieuses de leurs frères séparés, doivent s'abstenir de participer à la communion distribuée
dans leurs réunions, pour ne pas avaliser une ambiguïté concernant la nature de l'Eucharistie,
et, par conséquent, manquer au devoir de témoigner avec clarté de la vérité " (30).
" De même, on ne peut envisager de remplacer la Messe dominicale par des célébrations
oecuméniques de la Parole ou par des rencontres de prière en commun avec des chrétiens membres
desdites communautés ecclésiales, ou par la participation à leur service liturgique ".
Dans les communautés catholiques, le manque de prêtres peut empêcher la célébration
eucharistique. L'Encyclique fait comprendre " combien est douloureuse et anormale la situation
d'une communauté chrétienne qui, tout en se présentant comme une paroisse de par le nombre et la
variété de ses fidèles, manque cependant d'un prêtre pour la guider... Quand la communauté est
privée du prêtre, on cherche à juste titre à y remédier en quelque sorte, afin que les
célébrations du dimanche se poursuivent, et les religieux et les laïcs qui guident leurs frères
et leurs soeurs dans la prière exercent de manière louable le sacerdoce commun de tous les
fidèles, fondé sur la grâce du Baptême. Mais de telles solutions ne doivent être considérées que
comme provisoires, tant que la communauté est dans l'attente d'un prêtre ". ( 32)
À cette situation il n’y a qu’un remède : " le caractère sacramentellement incomplet de ces
célébrations doit avant tout inciter l’ensemble de la communauté à prier avec plus de ferveur,
pour que le Seigneur envoie des ouvriers dans sa moisson (cf. Mt 9,38); et cela doit ensuite la
stimuler à mettre en œuvre tous les éléments constitutifs d'une pastorale des vocations adaptée,
sans céder à la tentation de chercher des solutions dans l’affaiblissement des qualités morales
et formatives requises de la part des candidats au sacerdoce. "
Devant les communautés qui ne peuvent pas assurer la célébration eucharistique par manque de
prêtre, le prêtre devient plus conscient de la valeur de son engagement et de la nécessité de sa
présence. Il doit aussi être convaincu que c’est avant tout par la prière, et par la claire
adhésion à son identité ontologique – qui se manifeste forcément extérieurement – qu’il est
responsable de la naissance, de la croissance et de la fidélité des vocations sacerdotales. Par
son témoignage d’adhésion motivée et joyeuse à son identité, et par son action apostolique, il
peut contribuer à l'efficacité de la pastorale des vocations; même si d’autres se consacrent à
cette pastorale, tout prêtre est tenu de favoriser personnellement la multiplication des
vocations.
Eucharistie et communion ecclésiale
L'encyclique développe dans un chapitre spécial le thème de la communion ecclésiale. C'est un
sujet central, parce que tout le but du document est de mettre en évidence la contribution de
l'Eucharistie à l'édification et à la croissance de l'Eglise. La communion qui caractérise
l'Eglise doit être comprise dans son sens plus profond : " L'Eglise, tandis qu’elle est ici en
pèlerinage sur la terre, est appelée à maintenir et à promouvoir aussi bien la communion avec
Dieu Trinité que la communion entre les fidèles " (34). " L'Eucharistie apparaît comme le sommet
de tous les sacrements en ce qu’elle porte à sa perfection la communion avec Dieu le Père grâce à
l'identification à son Fils unique par l’oeuvre de l'Esprit Saint. " " Dieu s’unit à nous de
l'union la plus parfaite. C’est bien pour cela qu’il convient de cultiver dans l'âme le désir
constant du Sacrement de l’Eucharistie ".
La communion ecclésiale de l'assemblée eucharistique est communion avec son propre Évêque,
principe visible et fondement de l'unité dans son Eglise particulière; elle est aussi communion
avec le Pontife Romain, et nous pouvons ajouter: avec l'Ordre épiscopal, avec tout le clergé et
avec le peuple entier (39).
Parmi les conséquences de cette communion, nous devons remarquer une ouverture plus ample dans le
domaine oecuménique, due au fait que les frères orientaux séparés sont plus proches de l'Eglise
catholique. Quand ils demandent spontanément à recevoir l'Eucharistie de la part du ministre
catholique, en étant bien disposés, il faut accéder à leur requête, et la réciproque est
possible.
" C’est un motif de joie, dit l'encyclique Ut unum sint, de rappeler que les ministres
catholiques peuvent, en certains cas particuliers, administrer les sacrements de l'Eucharistie,
de la Pénitence, de l'Onction des malades, à d’autres chrétiens qui ne sont pas en pleine
communion avec l'Eglise catholique... " (56), et réciproquement.
Cette disposition n’entend pas réaliser une intercommunion, mais pourvoir à un besoin spirituel
grave pour le salut éternel de fidèles particuliers. Il suffit qu'il y ait un accord suffisant
sur la doctrine de l'Eglise et sur celle de l'Eucharistie.
Avec la foi de Marie
Nous ne pouvons pas nous étonner qu'à la fin de l'encyclique, le Pape tourne notre regard vers la
Bienheureuse Vierge Marie.
Si l'Eucharistie est mystère de la foi, ce mystère a été proposé à la foi de Marie et il a reçu
de sa part l'accueil le plus parfait. En partageant sa foi avec nous autres prêtres, Marie nous
aide à assumer notre responsabilité dans la diffusion de l'Eucharistie pour la vie de l'Eglise,
et elle nous exhorte ainsi : " Faites tout ce qu’il vous dira " (Jn 2, 5)
© clerus.org


La discussion

      « Le prêtre, responsable de l'Eucharis [...], de JOUSTRATE [2003-06-27 13:43:25]
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