 | Destruction d'une croix à Pussay (Essonne) |
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| Auteur : Matthieu |
| Sujet : Destruction d'une croix à Pussay (Essonne) |
| Date : 2003-06-18 16:37:03 |
Une croix de 7,38 mètres de haut, "réclamée par Jésus", sera détruite LE MONDE | 17.06.03 | 13h41 Dominique michau fulmine contre la décision du tribunal correctionnel d'Evry (Essonne) rendue vendredi 13 juin. La croix monumentale qu'il a édifiée sur l'un de ses champs à Pussay (Essonne) est promise à la destruction. Les juges ont donné raison au maire du village, qui avait déposé plainte. La croix, contraire à la vocation agricole du terrain dictée par le plan d'occupation des sols, doit disparaître du paysage. Dès sa construction en septembre 1999, l'édifice religieux avait provoqué l'étonnement du village. Les curieux venaient voir la croix blanche, haute de 7,38 mètres, plantée au milieu de nulle part. L'objet avait semé la discorde entre le maire et l'agriculteur et provoqué l'intérêt des médias, notamment à cause des soupçons de manipulations sectaires qui pesaient sur M. Michau. Le cultivateur avait en effet répondu à un mouvement religieux, né à Dozulé (Calvados), théâtre d'une étrange apparition. En 1972, une jeune fille avait raconté qu'elle avait vu surgir une croix immense dans le ciel et entendu Jésus demander aux hommes la construction d'une croix de 738 mètres, en référence à la hauteur du Golgotha à Jérusalem. Le "miracle" avait entraîné la naissance d'associations destinées à encourager la construction de croix d'une hauteur rabaissée à 7,38 mètres en France et dans le monde. Certaines de ces associations ont été répertoriées parmi les sectes dans le rapport parlementaire de Jacques Guyard, en 1996. "TOMBÉE DANS LES OUBLIETTES" M. Michau se défend d'appartenir à l'une d'elles. Il affirme que l'idée de la croix lui a été suggérée en 1998 lors d'un pèlerinage en Bosnie par "un évangéliste indépendant". "La croix me procure une grande joie, raconte-t-il. Je ressens la paix dans mon cœur grâce à sa présence. Elle sert à protéger le monde du mal car le seigneur Jésus-Christ a vaincu le malin en mourant sur la croix." "J'aurais beaucoup de mal à la démonter", prévient le cultivateur. Quatre ans après sa construction, la "croix glorieuse de Dozulé" ne fait plus parler d'elle dans le village. "Elle est tombée dans les oubliettes", témoigne le libraire. "Elle ne gêne personne", confirme un habitant. Illuminée la nuit, cette croix que le procès a sortie de l'oubli sert de repère aux automobilistes. Lundi 16 juin, en faisant appel du jugement, l'avocat de M. Michau a soulevé un débat inattendu. "Aucune zone prévue dans le code de l'urbanisme n'est prévue pour y mettre une croix. Ce qui veut dire que toutes les croix en France, et tous les sanctuaires, et pourquoi pas les menhirs de Carnac, doivent être détruits ?" Me François Franc-Valluet s'en prend au parquet et dénonce dans une lettre adressée au ministre de la justice "une politique anticléricale à l'encontre du culte catholique". De son côté, M. Michau place tous ses espoirs dans l'appel qui accorde un sursis au crucifix, et se rappelle la parole du Seigneur : "Si vous voulez être mes disciples, il vous faudra porter votre croix." Anne Rohou • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 18.06.03 |
